Merci pour vos avis Fleur de coton et Pitchounette. Mon Dieu, 41 ans, c'est l'âge de mon cadet. Quelle souffrance, quelle horrible souffrance que la perte de nos aimés. Mon Jacques avait 74 ans quand il est parti, en qq secondes comme vous. Il n'empêche que peu importe l'âge, c'est si brutal, si horrible, que la douleur est la même. Cela fait 19 mois pour moi, et je pleure toujours en rue. Discrètement bien sur, mais ces moments où l'on ne peut rien faire d'autre que penser (la marche, le bus, la voiture...) ces moments où personne ne nous parle, où il n'y a pas la télé, pas le ménage, bref, où l'on est "coincé" face à soi-même. Après 19 mois les filles, même vos proches ont du mal à vous suivre. Cette fameuse expression "il faut avancer"... Moi j'ai pas envie d'avancer, je le fais parce que je n'ai pas le choix, tout comme vous, mais l'envie n'y est pas. J'essaie comme on me l'a conseillé sur un autre forum deuil, d'être "douce avec moi-même", de me faire des petits plaisirs, d'aller au resto (seule), aux brocantes (toujours seule), faire un peu de shopping pour acheter des bêtises... il m'accompagnait partout... nous étions siamois, dès qu'il sortait faire une course de 5 min, il trouvait le moyen de m'appeler. Dire que cela m'agaçait parfois... mon Dieu, comme sa manie de me parler de politique, ou encore de siffler sans arrêt, comme un pizzaïolo, comme tout cela me manque. Je ne sais pas ce qui est pire, la présence des autres, les journées ensoleillées où j'entends de chez moi les joyeux barbecues des voisins, les couples au supermarché... tout m'est douloureux. Les soirs sont difficiles bien sûr, le réveil un peu moins depuis tous ces mois. L'idée de s'habituer à son absence m'horripile, et pourtant, il m'arrive de passer de longues minutes la tête ailleurs, et quand j'en fais le constat, cela me bouleverse. La seule chose qui m'apaise un peu, c'est la lecture. Je m'intéresse maintenant à quelque chose qui jamais ne m'a intéressée avant notre drame : la vie après la mort. Je n'en parle à personne car on est vite taxé d'esprit dérangé par les sceptiques... la pauvre, elle déraille... Mais j'ai lu quelques livres de qualité et cela me réconforte. J'ai toujours été sceptique moi aussi, et ne vis pas dans un entourage de crédules, mais je veux m'ouvrir à ce qui me fait du bien. Dès le départ de Jacques, j'ai ressenti des "signes", à ma grande surprise d'ailleurs. J'ai mis longtemps à les accepter car je me disais que mon chagrin me jouait des tours. J'ai cherché sur le Net et finalement acheté le livre d'Elisabeth Kübler-Ross. Je me suis laissée conseiller 2 autres livres qui m'ont fait beaucoup de bien. Voilà, c'est le choix de chacun, croire ou ne pas croire. J'ai regardé aussi tous les films que j'ai pu obtenir sur le sujet. Je pense que l'important n'est pas de convaincre les autres mais de trouver sa petite porte de secours. Je suis sur la Belgique et je me rends compte qu'il n'y a pas de groupes de parole pour le soutient des endeuillés. Je vais bientôt aller m'établir dans la région de Mons (frontière) et pense à me renseigner pour connaitre les conditions quant à l'ouverture d'une antenne là-bas. Je ne sais si vous avez l'occasion d'en rejoindre une, de votre côté, mais je suis sûre que parler à des personnes qui peuvent nous comprendre peut être bénéfique et salutaire. Je vous souhaite un paisible weekend et vous embrasse. Amicalement. Ally