Mon sac en bandoulière
à Daniel
Je promène ma tristesse comme mon sac en bandoulière
et quand je pense l'avoir oubliée, tel le cartable, une écolière,
son poids, sa force, sa violence secouent ma besace de larmes
cachée et bercée au rythme régulier de mon cœur sans arme.
Les masques succèdent aux masques, et le silence prend ses aises,
s'installe, confortable, tisse sa toile, resserre ses nœuds à l'anglaise.
Et l'impuissance achève son œuvre en me laissant pitoyable pantin
dans des brumes où flottent ton sourire et ton regard angevins.
Et pourtant je souris, mes yeux s'émerveillent encore, je ris.
Tout est d'une normalité banale et tranquille sans charivari.
Je suis vivante cependant, mais mon corps en porte à faux
traîne dans un bruit sourd et pesant mes souvenirs en lambeaux.
Tenace, j'insiste à me tenir droite, je me parle et me rabroue
Et dans un fol espoir je pense gagner et mettre sous ma houe
Tout ce magma de chagrin, dominer enfin ce méli-mélo d'émotions
Mais au soir tombant, le miroir me renvoie à ma désolation.
bientôt 3 ans...et toujours ce même manque!! je ne sais plus trop quoi faire pour aller mieux, pour continuer à vivre,
tout me coûte, je n'ai plus de désir, d' enthousiasme