Bonjour Thierry,
Je viens de lire tous tes messages et comment je m'y reconnais.
Dans le dernier tu dis que tu aimerais un signe de sa part, c'est ce que je recherche le plus depuis quelques temps mais je ne trouve pas grand chose que je puisse au moins interpréter comme ça.
ça fera 8 mois dimanche que ma chérie est partie et heureusment que je suis encore en activité avec un travail très prenant car sans cela, je crois bien que je serai devenu fou ou bien ...
Il faut essayer de s'accrocher même si ce n'est pas vraiment facile

Bonjour Thierry,

C'est bien normal de ressentir cela, et si tu étudies les différentes phases de deuil, ce n'est pas les premiers mois les plus difficiles, mais bien là où tu en es.
Car le manque se fait réellement sentir, ça commence à faire long cette absence. Un peu comme si on prenait à peine conscience... L'éloignement se fait ressentir, tout ce qui te reliait à elle disparaît de plus en plus.. son parfum, les saisons, les évènements font que tout ce qu'elle a connu est en train de changer. Alors que nous on voudrait rester figé à ce qu'ils ont connu.

"Six à dix mois après le décès,  la personne endeuillée comprend le caractère irréversible de la disparition de l’être aimé. Les liens extérieurs avec lui ont été définitivement rompus et les liens intérieurs ne sont pas encore constitués. Le vide apparaît dans toute sa violence, le sentiment de solitude est immense. C’est à cette troisième étape que la douleur peut être paroxystique. Tous les mécanismes de protection et de défense ont disparu les uns après les autres laissant émerger les émotions dans toute leur intensité.
L’apparente aggravation est une étape nécessaire

La personne endeuillée peut être désespérée par cette recrudescence d’intensité qui surgit bien longtemps après le décès. Ne verra-t-elle jamais la fin de cette souffrance abyssale ? Est-elle en train de revenir en arrière ? De devenir folle ? Cette période est extrêmement difficile à traverser. Les appuis extérieurs et intérieurs semblent inutiles, tout effort semble vain… Elle n’a plus de repères, se sent vide de structure. La douleur s’insinue dans la personne en deuil avec une intensité désespérante. Les hauts et les bas peuvent être beaucoup plus vertigineux que dans les premiers mois du deuil.

Pourtant, en dépit de ce que l’on pourrait penser, cette étape est tout-à-fait normale et prévisible. L’aggravation apparente du deuil signe paradoxalement la bonne progression du processus de cicatrisation. Cette traversée est incontournable.

Tenir bon et garder confiance
C’est une longue période au cours de laquelle la personne endeuillée peut penser qu’elle n’arrivera jamais à sortir de cette douleur profonde. Qu’elle sera à vie dans ce tunnel de larmes. Mais il n’en n’est rien ! Elle est convaincue de ne jamais pouvoir reprendre le cours de sa vie. Qu’elle garde confiance ! Il arrivera un moment où la douleur sera apaisée, où l’ouragan sera enfin derrière elle. Cela surgira en elle comme une évidence. Il faut qu’elle tienne bon malgré tous les signes contraires. La sortie du tunnel est inéluctable. Des millions de personnes l’ont vécu et le vivront.  "

En fait, tu vas mal, mais tu avances ! C'est la bonne nouvelle ! Ca fait partie des étapes à traverser et tu es en plein dedans ! C'est très dur, mais c'est bon signe...

Force et courage !

Alors oui, comme toi, j’appréhendais les dates à l'avance et finalement le moment venu ce n'était pas si dur tellement j'y avais pensé avant....

C'est dur, très dur... la seule chose que je peux te dire pour te rassurer, c'est que tes réactions sont normales, qu'on est tous  ici passés par cette phase à un moment donné, et que cela s'apaise petit à petit, peu à peu. Mais faut pas être pressé, mais ça s'apaise.

Force et courage!

    Bonjour à vous tous...

    15 mois et demi que mon amour, ma princesse, mon bébé n'est plus là et je suis au meme point que le jour de son déces.
   Je sais aujourd'hui que je ne ferai jamais mon deuil. Impossible pour moi, inacceptable, je suis en train de crever sans elle.
   J'ai plus de projet, je pleure tous les jours, je vais toujours au cimetiere 2 à 3 fois par jours  pour passer un moment avec elle tellement son absence me pese. Je vais vous paraitre debile, j'en suis meme quelques fois à ammener un café pour le boire assis sur sa tombe, pres d'elle, afin de me rappeller un de ces petits moments de bonheurs que nous partagions si souvent ensemble.

    En fait, je deviens fou de ne plus partager ma vie avec elle, je lui demande de m'aider, de me dire si elle souhaite que je la rejoingne, elle me manque tellement que je ne vis plus. Je m'interdis d'etre heureux car elle ne peux plus l'etre .
    Quinze mois que je dors sur mon canapé, que je bouffe la meme chose quand je suis seul, que je la contemple sur les photos de notre merveilleuse vie, que je me prends à sentir son parfum sur ses habits, s' il n'y avait pas mon chien, je serais deja parti la retrouver. De toute facon, je m'en fous, je ne peux pas vivre sans elle.  Dès que je fais quelquechose, mon esprit me dit:  "ouais, mais elle est pas là, donc aucun interet", et j'arrete.
   Je ne peux toujours pas retourner dans nos endroits favoris, meme les courses sont difficiles à faire pour moi. C'est cinq à dix heures de pensees tristes par jour. J'aime plus ma maison, sans elle, il n'y a plus d'ame dedans, plus sa voix, son rire, ses appels et toutes ses petites attentions d'amour pour moi.
    Le temps pourri et Noel qui  arrive m'ont fais plonger encore plus profond,  je ne pourrai plus lui faire de cadeaux  comme j'adorais le faire et  ce meme tout au long l'année. Je me rends bien compte que je suis tomber dans une terrible depression dont je ne connais pas l'issue finale.
Martine, il ne fallait pas y toucher, on aurait pu tout m'enlever, mais pas elle, pas elle......

 Si j'avais su que ma vie se terminerait comme ca.....

  Toutefois, à tous ceux qui vivent le meme drame que moi, je vous souhaite vraiment et de tout coeur de retrouver  un peu de bonheur..

  Bien à vous          Thierry

Bonsoir Thierry,
Je plussoie avec les mots de Poète, je crois que de l'aide extérieure est nécessaire pour arriver à remonter un peu à la surface.
Je me retrouve dans le besoin impérieux d'aller au cimetière plusieurs fois par jour pour lui parler, lui hurler ma peine de la savoir sous ce morceau de pierre mais ça s'est un peu calmé au bout de 7 à 8 mois et maintenant, 14 mois (avant hier) que ma chérie est partie, je n'y vais que de temps en temps mais pour veiller à ce qu'elle soit toujours bien "fleurie" avec une "douce" tristesse comme je l'appelle.
Je me retrouve aussi dans l'idée d'aller la rejoindre mais, comme il y a des enfants derrière, grands maintenant et qu'à moitié les miens, j'ai décidé de poursuivre un peu le chemin, mais effectivemment il faut le décider.
Après, chacun est différent et gère ce cataclysme comme il peut.
Appeler à l'aide ce n'est jamais se rabaisser, il y a des cas dans lesquels sans aide c'est compliqué
Courage à toi

Bonsoir Thierry, il parait qu'il faut avancer et ne pas vivre dans le passé.....tellement facile quand on a partagé autant de temps, de souvenirs , de bons comme de moins bons moments....facile à dire.
 je te comprends. tu as effectivement beaucoup de chagrin comme nous tous. une aide extérieure peut t être utile.
pour ma part, j'ecris pratiquement tous les jours sur un cahier, mes ressentis, parfois j'écris ce que je pourrais lui dire comme si elle était à coté de moi. c'est peut être idiot, mais ça me fait du bien de sortir tout ça de moi et de le coucher sur papier.

bon courage

              Mes chers amis,
 
         Je ne sais pas comment vous remercier pour vos gentilles réponses pleines d'amour et de compatissance à mon
    chagrin et  à mon désarroi, qui je le sais est aussi le votre.  En écrivant ce message,  je suis en pleurs car tres touché.
       Je sais que vous avez raison et  que je dois essayer de  surmonter ma peine, mais c'est tellement difficile  de se dire et
    d'accepter que plus jamais  je ne pourrai etre heureux,  car mon coeur est définitivement brisé.
          En fait, c'est deux personnes qui sont parties ce jour de septembre 2022.
          Je l'ai quittée après un dernier restaurant, confiante, courageuse, aimante, extremement belle pour faire son entrée
     au CHU, sans imaginer une seule seconde que c'etait la derniere fois que je l'a voyait. J'avais confiance en ce chirurgien,
    mais si j'avais pu imaginer une seule seconde l'horreur, l'inimaginable que l'on allait m'annoncer 15 h plus tard, jamais je
    ne l'aurais laisser partir.  J'ai encore son dernier message, où elle me dit : "j'aimerais etre pres de vous"

          Je me sens tellement coupable de ça. J'ai pas su voir, anticipé, j'ai fais confiance à l'équipe médicale, mais
    quelle erreur de ma part....
          Durant quarante années merveilleuses, je l'ai protegée, chérie, aimée, c'était juste mon devoir d'époux  de
     faire en sorte qu'elle soit la femme la plus heureuse au monde. J'avais des ailes pour elle, j'étais invincible si on était les
      deux, mais aujoud'hui plus rien,  j'ai l'impression d'avoir pris 20 ans de plus.
          Elle etait la meme pour moi, attentionnée, aimante, toujours  là pour moi. Mais quelle épouse merveilleuse...

         Nous n'avons pas pu avoir d'enfant, donc aujourd'hui  je me retrouve seul. Je me rappelle que chaque jours, lorsque
   l'on s'appellait au travail, on se disait toujours: "vivement ce soir qu'on se retrouve".
        Je sais qu'il me sera impossible de redonner de l'amour à une autre personne, car je suis toujours marié à elle et
   j'espere vraiment que l'on pourra se retrouver là haut tous les deux pour l éternité lorsque j'irai la rejoindre.

       Hier, c'était mon anniversaire et celui de notre chien, mais quelle tristesse sans elle....
       J'ai vraiment plus rien et je ne vois pas la moindre eclaircie au loin dans ma vie.

         En quinze mois, je ne suis jamais descendu aussi profond et j'ai vraiment peur de lacher la corde.
         J'ai peur d'atteindre le point de non retour, tellement les douleurs  physiques et psychologiques sont
    insoutenables, meme si je sais qu'elle n 'aurait jamais voulu ça. 
          J'aurais voulu échanger ma vie contre la sienne... elle ne devait pas partir à 54 ans et  pourquoi sans
      signe avant coureur ?......La vie est vraiment déguelasse...
     
         Meme si  ce forum ne résoudra jamais nos problemes, ça aide beaucoup de voir et de lire des échanges de personnes
    pouvant vraiment comprendre notre mal etre pour l'avoir vécu.

          Je vous remercie toutes et tous pour votre gentillesse et je vous  souhaite du fond de mon coeur tout le bonheur
    que vous mériter tous.

          Bien amicalement.                                       Thierry