Passage sur le forum cet après-midi, une réponse de Poète endormie à Nicole 59 m'interpelle...

" Tuer le temps"

J'ai entendu bien des fois Ma' le dire après le + de mon père, avant de l'expérimenter rapidement moi-même.
Tuer le temps. Pour souffrir moins, pour accéder à un avenir plus vivable ?
Tuer le temps ? Je l'ai souvent regretté, pour ceux des miens qui auraient tant voulu le retenir ...

Ce meurtre annoncé a inspiré bien d'autres que nous :

"Les uns se chargent d’une pierre qui les écrase ; les autres trainent un fardeau qui les épuise ; ceux-ci se fatiguent sans autre but que de se lasser ; ceux-là ne cherchent qu’à tuer le temps qui les tue." — (Louis-Antoine de Caraccioli, Lettres récréatives et morales sur les mœurs du temps, tome second, Paris, 1767)

Tuer le temps qui nous tue ...

Et ceci encore :

" Tuer le temps ? Il n’a pas besoin de vous pour ça. Il meurt à chaque instant." — (Michel Deville, Raphaël ou le Débauché, 1971)

"Quant à moi, je regardais jouer les enfants pendant des heures. C’était une occupation comme une autre, comme d’aller chercher de l’eau ou du bois, faire du feu, manger ou dormir. Un tue-le-temps, un attrape-la-mort. Mais je ne pouvais m’extraire de cette espèce de résignation, vide de sens, c’était plus fort que moi. Au-delà de toute raison." — (Philippe Morvan, Ours, Calmann-Lévy, 2018)

Tuer le temps, n'est-ce pas effacer présent mais aussi passé et avenir ?

Bien à vous

Hello à vous tous
Ça fait 20 mois pour moi et surtout c'est l'été et les vacances. L'année dernière, premières vacances, j'étais parti dans un endroit nouveau, seul mais faire un truc que je sais faire , marcher tous les jours !! Cela avait été salvateur et  très puissant
Ensuite je suis parti en groupe début d'année avec un objectif sportif , donc plutôt un apprentissage et j'avais pu profiter de cette énergie
Et la cette année je suis parti seul dans des lieux touristiques( Naples).. je suis un grand maso j'avoue 
Bon ça été vraiment plus dur que l'année dernière, beaucoup plus confrontant, beaucoup de rappel de l absence ,du manque , les apéro, resto, des flash très douloureux du passé qui remontent forcément. Quand on enlève tous nos petites techniques d'évitement mis en place, on voit l'ampleur du gouffre..et ça m'a fait prendre conscience aussi que j'ai progressé, que je peux déjà le faire, que j'ai eu malgré tout des moments d'émerveillement mais pas sur que je le refasse..
Je crois que j'ai eu besoin de me confronter non pas pour retrouver du bonheur ou être heureux ça c'est compliqué, simplement pour me sentir vivant !
Avec toute mon affection

Bonjour,
J'ai eu droit à la même question : "et toi comment tu vas faire" si je m'en suis sortie à ce moment là en lui disant que pour l'instant on n'avait pas à se poser de question, il était là et seul cela comptait. Mais au moment de son grand départ les choses ont été différentes. Je passe sur tous les états que tous peuvent connaître. Au bout de six mois je me suis : "cette question était une inquiétude sur mon devenir, il faut que je lui prouve que je m'en sors à ma façon". Aujourd'hui au bout de pratiquement 28 mois je n'ai de cesse de le lui prouver. J'ai fait les travaux à la maison dont il voulait, et je me suis engagée dans plusieurs association certaines avec bénévolat. Au-delà de lui montrer que j'avance cela me permet de passer le temps, il passe plus vite car mon besoin est de tuer le temps et si de plus je lui prouve que j'avance, qu'il n'a pas à s'inquiéter alors c'est tout bonus.
Je vous souhaite une belle journée

Chère Stana c'est très bien ces belles rencontres !
Je ne doute pas que ce soit aidant

Pour ta très bonne copine tu peux lui signaler
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-un-deuil-perinatal/article-sur-tabou-fausses-couches/msg88227/#msg88227

C'est bien que lumière et soleil te fasse du bien et que tu puisses en profiter
Perso le vécu de la canicule chaque fois est pour moi très difficile, l'obligation de fermer très tôt donc vivre avec de la lumière artificielle
ne pas pouvoir aller marcher me manque ...
et il reste 3 mois avec le risque que ça recommence   

J'espère que bientôt tu auras ta connexion pour profiter de chez toi à internet à toute heure ;-)

 

  Je sens que la lumière et la chaleur de l'été-même si elles sont excessives par moment, me font du bien au physique comme au moral, j'en profite beaucoup ces temps-ci  j'ai aussi fait des rencontres qui m'ont aidée à surmonter-pour le moment, pourvu que ça dure...-certains mauvais souvenirs, ravivés par le comportement de personnes que je me passerais bien de croiser, mais on n'a pas toujours le choix  j'ai revu notament une très bonne copine-je ne dirais pas une amie, je sais la différence, mais il y a une réélle complicité entre nous-et nous nous sommes confiées l'une à l'autre. Elle a été de très bon conseil, et ses paroles m'ont vraiment aidée. Elle comprends toutes les èpreuves que j'ai subies, y compris mes deuils, et il ne lui viendrait pas à l'esprit de minimiser. Elle m'encourage dans le positif, c'est une personne en qui je peux avoir confiance, elle a fait ses preuves depuis longtemps. J'espère avoir trouvé, de mon côté, les bons mots pour la réconforter. Elle a perdu son papa il y a quelques mois, et, peu après, elle s'est sèparée de son conjoint. Elle m'a aussi confié que trés récemment, elle avait eu une fausse couche, qui est aussi un traumatisme  j'espère que ça l'a un peu aidée de me parler. Malgrès toutes ces èpreuves, elle reste positive et se soucie toujours des autres, c'est une femme très bien 

  Le même jour, j'ai eu l'occasion de discuter avec une autre femme-que je connais moins, mais vis-à-vis de laquelle je ressens quelque chose de très bienveillant, de part et d'autre c'est quelqu'un à qui on se fie-et se confie-aisément. Elle aussi avait besoin de parler; elle a connu des èpreuves comparables aux miennes dans plusieurs domaines, qui lui ont laissé le même genre d'hypersensibilité. Ca se vois d'ailleurs à sa physionomie, comme sur la mienne parait-il. Avant même que je me sois ouverte à elle-avec une certaine réserve quand même, je ne la connais pas encore beaucoup-elle a observé mon visage, mon regard, et elle m'a dit: "Tu as souffert." Ce n'était pas une question, elle doit être trés physionomiste.  Nous avons aussi parlé du positif, et nous nous sommes encouragées mutuellement. Ca fait partie de ces petites rencontres précieuses que je pense n'être pas dues au hasard    ça fait le plus grand bien, et plus encore de savoir que c'est réciproque.

  Je vous embrasse toutes et tous