Je voudrais que tu sois là.
Que tu frappes à la porte
Et tu me dirais c’est moi.
Devine ce que j’apporte
Et tu m’apporterais toi.
Boris Vian
Une semaine un peu plus mélancolique s’achève, des larmes refaisaient leur retour de manière anarchique à n’importe quel moment de la journée sauf au travail où on apprend vite dès le début à être dans le contrôle de soi et à présenter un visage « social » acceptable pour autrui. La vague est passée et je remonte doucement c’est devenu un fonctionnement habituel depuis bientôt 17 mois… 17 mois, les tempêtes s’espacent un peu mais le manque de ta présence est toujours vif et je sais bien que ce manque je le porterais toujours en moi. C’est la seule certitude de ce long chemin du deuil.
Même dans les moments doux, le manque est omniprésent. Avec les amis être seule au milieu des couples…cela reste difficile, je me prends en pleine figure ma solitude et notre couple qui n’existe plus ! c’est étrange, je ne me sens plus à ma place. J’imagine que cela reviendra un jour. J’ai changé… même si je reste dynamique, « vive » il y a un fond de tristesse dans mon regard et mes sourires ne sont plus aussi spontanés. Mes rares « vrais » rires je les réserve à mes enfants.
Les enfants cheminent chacun à leur façon, ils trouvent des ancrages pour grandir pour l’un les sapeurs-pompiers, pour l’autre gros investissement de sa scolarité.
Un samedi après- midi où une petite bande d’ados squatte le salon, de la vie, de la jeunesse, de l’insouciance, des rires dans la maison… De temps en temps recevoir les copains de mon fils amène un souffle de vie ! Ils me font sourire avec leurs réflexions de jeunes de 15 ans.
Je les laisse et m’esquive pour écumer les librairies en cette journée une fois de plus pluvieuse. Les gens font leurs courses de Noël et je reste stoïque, hermétique à tout ça. Je mets ma carapace. Je me fais juste plaisir en achetant quelques livres, des petits cadeaux car tu n’es plus là pour me faire des petites surprises ! Des livres qui parlent d’autres choses que du deuil, de la mort… des livres qui parlent de voyages, de voyages plutôt initiatiques…cela me parle.
Je continue à écrire car mettre des mots sur mes maux (le manque, la perte) dans un sens cela m’aide au fil des mois qui passent sans toi.
J’écris sur le forum des petits bouts de cette vie « d’après » car je crois que j’ai besoin pour l’instant de partager avec des personnes qui traversent la même chose que moi quelques soient les circonstances du décès ces difficiles étapes du deuil. Et si mes mots peuvent aider tous ceux qui n’écrivent pas et bien je partage volontiers.
J’avance à petits pas, des pas de fourmis mais j’avance. Certaines choses me sont encore difficile mais cela viendra plus tard. Je sais que rencontrer de nouvelles personnes, me créer un nouveau réseau d’amis qui ne nous a pas connu ensemble pourrait m’aider mais pour l’instant je n’ai pas le courage ni l’énergie pour ça…on verra dans quelques mois.
Concernant la montagne, j’ai rangé tout le matériel d’escalade je ne peux vraiment plus le toucher, le regarder et encore moins m’en servir… ceci représente trop notre histoire ! Provoquant en moi une montée d’émotions trop fortes et les larmes coulent systématiquement ! A ton dernier anniversaire quelques mois avant ta mort je t’avais offert du matos tout neuf !! Alors voilà pour l’instant tout est dans des cartons….je verrais bien ce que j’en ferais plus tard.
Un écrit un peu long, adressé à toi sur le net … je sais bien que ce n’est pas toi qui le lira pas grave je diffuse !
Douce soirée à vous compagnons/compagnes de ce forum