Je viens de découvrir ce forum et je ne peux m'empêcher de venir y poser quelques mots dans l'espérance peut-être vaine, d'y soulager ma peine infinie. Mon compagnon, mon amour, ma vie m'a quitté le 22 février dernier. Il est décédé subitement, il avait 36 ans. C'est notre petite fille de 4 ans qui l'a découvert ce dimanche matin là en se réveillant. Depuis ce jour funeste, je ne vis plus, je survis. Anéantie, avec un coeur coupé en deux. Avec cette impression horrible de ne pas arriver à émerger de ce cauchemar sans fin. Je vais me coucher chaque soir, en espérant l'apercevoir dans mon sommeil et en priant surtout pour qu'à mon réveil, il soit revenu près de moi pour me prendre de ses bras, me protéger, me consoler. Nous étions un couple très solidaire et fusionnel, trop fusionnel... Et j'en paie le prix aujourd'hui. Je ne pensais pas qu'il était possible de souffrir ainsi. Il est parti en emportant tous nos projets, il ne me reste plus rien, j'ai tout perdu si ce n'est ma petite fille. Il était mon roc, mon pilier. 15 ans de vie ensemble. 15 ans d'un amour sans faille où il n'a jamais cessé de m'admirer, m'encourager, me relever, sans jamais se lasser, dans une constance et une fidélité irréprochables. Confiant dans l'avenir, il m'avait rassuré, quelques jours avant de partir, en me promettant qu' à deux, nous pourrions affronter le pire. Et le pire, je l'affronte seule aujourd'hui. A cette douleur incommensurable, s'ajoute une culpabilité terrible, celle de ne pas avoir plus pris en compte sa fatigue, celle de l'avoir laissé mourir seul, celle de ne pas avoir réussi à le sauver. L'idée qu'il ait pu parfois douter de mon amour m'est insupportable. Si j'avais su que je l'aimais autant, je l'aurais aimé davantage. Si si si... La veille de son décès, il avait pris le temps de s'occuper de sa petite fille, la border, lui lire une histoire, lui faire écouter une musique, la câliner. Il ne pouvait se passer d'elle. Un samedi soir sur la terre dans le bonheur le plus complet. Juste avant les cris, les larmes, les angoisses, les cauchemars. Le calme avant la tempête...