Oui les veuves deviennent vite infréquentables particulièrement lorsqu'elles ne dissimulent pas complètement leur souffrance. Avant de perdre mon amour, je n'en avais absolument pas conscience, j'ose espérer que je ne faisais pas pareil, j'en aurais honte aujourd'hui. La seule chose dont nous ayons besoin c'est de pouvoir parler de lui, de l'évoquer, d'entendre prononcer son nom, de se faire rappeler une de ses bêtises... Il n'y a plus guère que mon fils cadet à qui je peux en parler, et mon petit fils de 12 ans. Les autres, en général ils se taisent... blanc... un ange pique-nique... ils doivent se dirent "la pauvre, elle ne s'en sort pas...". Ca fait fuir, ça fout le blues, on n'aime pas parler de choses tristes. Et au plus les mois passent, au plus cela se précise. Pourtant, nous, après 19 mois on est toujours triste, on a toujours besoin de parler de lui ou d'elle... Cela fait partie intégrante des épreuves du deuil. Il parait qu'avec le temps, on apprend à créer un lien très intime avec notre cher disparu. je vous avoue n'en être pas encore là après tut ce temps. Vous remarquez comme le temps est si court et si long à la fois ?... Avec lui j'ai perdu tous mes repères, il faudrait selon d'autres, que je me reconstruise... Mais le problème c'est que je n'en ai pas vraiment envie. Je fais les choses que je dois, mais sans grand plaisir. La simple pensée de "m'habituer" à ce manque m'horripile, heureusement que j'ai 67 ans, et donc que je ne dois pas entendre des paroles telles que "tu verras, tu referas ta vie un jour"... - cela me donnerait des envies de meurtres, et pourtant, je lis cela tous les jours pour d'autres... Pourtant, on devrait avoir l'habitude avec la mort, non ? Savoir comment traiter les autres, après tout ce temps ?... Ben NON !!! c'est nouveau ! Ca vient de sortir !!! Alors, on sait pas comment faire !!! Excusez ma colère. Bonne journée.