Copes, formation pour les professionnels de l’enfance, de l’adolescence et de la famille
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De l’enfance à l’adolescence
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Problématiques familiales et sociales
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Honte et culpabilité : entrave du lien avec les familles
Début : jeudi 14 février 2019
Les destins de la culpabilité et les effets de la honte parasitent souvent à leur insu les acteurs des prises en charge.
Leurs effets peuvent altérer la relation, les liens professionnels-familles ou familles-professionnels voire même interdire toute forme d’alliance et de confiance.
La honte, la culpabilité, indicibles souvent, niées parfois, enferment le sujet dans un isolement coûteux ; difficile alors de se reconnaître une place à part entière.
Si les jugements surmoïques impitoyables peuvent attaquer parfois cruellement l’estime de soi, le regard social dans sa normativité renforce chez le sujet un sentiment d’exclusion. Solitude rendue aigüe par la douloureuse conscience d’être « marginalisé ».
Comment, dans les pratiques professionnelles, dans le quotidien de la clinique, tenir compte de cet implicite qui éloigne les prises en charge des valeurs de dignité qui les fondent ?
Golse Bernard,
Pédopsychiatre ; psychanalyste (membre de l’Association psychanalytique de France) ; ex-chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Necker-Enfants malades, Paris ; professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, université Paris V-René Descartes, Inserm, U669, Paris, université Paris-Sud et université Paris V-René Descartes, UMR-S0669, Paris ; ex-membre du Conseil supérieur de l’adoption (CSA) ; ex-président du Conseil national pour l’accès aux origines personnelles (Cnaop) ; membre du conseil scientifique de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et des disciplines alliées (SFPEADA) ; président de l’Association Pikler Lóczy-France (APLF) ; président de l’Association pour la formation à la psychothérapie psychanalytique de l’enfant et de l’adolescent (AFPPEA) ; président de l’Association européenne de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent (AEPEA) ; président de la Cippa (Coordination internationale entre psychothérapeutes psychanalystes s’occupant de personnes avec autisme) ; président de l’association Cerep-Phymentin, Paris
Dumora Marie,
cinéaste
Équipes de l’Ermitage,
Stephanoff Marina,
Directrice et psychologue clinicienne au Centre d’accompagnement parent-enfant (Cap Alésia), Paris 12e
Lefèbvre Danielle,
psychologue clinicienne, psychothérapeute, ex-directrice de CAP ALESIA (Centre d'Accompagnement Parent-enfant)
Detry Laurette,
psychologue clinicienne dans l'équipe de néonatalogie et unité Kangourou, de réanimation néonatale et pédiatrique de l'Hôpital Yves Le Foll de St Brieuc; superviseure, spécialiste de la prévention précoce et de la périnatalité
Tisseron Serge,
Psychiatre de l’enfance et de l’adolescence ; docteur en psychologie ; directeur de recherche à l’université Paris-Ouest Nanterre-La Défense ; thérapeute familial au CMP, Paris 11e, 5e intersecteur
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Copes, 26 boulevard Brune 75014 Paris
Tél. 01 40 44 12 27, fax 01 40 44 12 24
formation@copes.frThèmes
Objectifs
Méthodes de travail
Public
Programme
jeudi 14 février 2019
09:0010:00
Golse Bernard
Se sentir coupable d’être honteux, se sentir honteux d’être coupable. La honte et la culpabilité peuvent apparaître comme des concepts voisins mais ils sont cependant distincts. La honte implique une perte de l’estime de soi (hémorragie narcissique), la culpabilité implique une dimension d’auto-reproches (perte objectale). De ce fait, la honte renvoie au Moi idéal et la culpabilité au Surmoi, mais les choses ne sont pas si simples notamment au regard du développement précoce et les deux concepts posent la question du pouvoir sur soi ou sur autrui. Peut-on se sentir coupable d’être honteux et/ou se sentir honteux d’être coupable ? C’est l’équilibre entre le courant narcissique et le courant objectal qui se trouve ainsi interrogé notamment dans le champ des dépressions des bébés et des adolescents.
10:0011:00
Tisseron Serge
Dire la honte pour éviter qu’elle se transmette. La Honte n’est ni la pudeur, ni la culpabilité, et elle est d’autant plus redoutable qu’elle avance souvent masquée. Mais sa reconnaissance est essentielle pour mettre en route une ré-affiliation du sujet honteux à la communauté des hommes. Pour passer de « la honte qui tue » à la « honte qui sauve », il faut d’abord la reconnaître et la nommer. D’autant plus que nous la ressentons quand nous courons le risque de nous déshumaniser, mais aussi lorsque nous nous sommes éloignés, sans même nous en apercevoir, du pacte qui fonde l’humain et que nous y revenons. Et il faut retrouver les sentiments que la honte a étouffés, à commencer par l’angoisse et la colère : ces sentiments sont en effet la base à partir de laquelle la personnalité peut se reconstruire. En même temps, le fait que la honte traverse les générations a pour conséquence qu’aucune honte ne prouve rien, ni sur les raisons pour lesquelles elle est éprouvée, ni sur celui ou celle qui l’a d’abord éprouvée, ni même sur la génération concernée initialement par elle. C’est pourquoi il est essentiel d’envisager les aspects générationnels de la honte. Enfin, l’empathie est importante à chacun de ces moments, d’autant plus qu’elle est souvent bloquée chez celui qui a un jour vécu la honte : il ne peut ni se mettre à la place de l’autre, ni accepter que l’autre se mette à sa place.
11:0011:30
Pause
11:3012:30
Detry Laurette
L’expérience des carences à l’épreuve de la rencontre thérapeutique. La méconnaissance des troubles générés par le tableau des carences psycho-affectives tant dans le parcours d’enfance que la vie d’adulte peut entrainer un défaut d’appréciation clinique qui provoque impasses, ruptures, mépris, défiances mutuelles. Ressentir de la honte, voire de la culpabilité nécessite une construction psychique laissant une place importante à l’intersubjectivité. Dans les tableaux cliniques de carences lourdes l’accès, au fil de la prise en charge, à un ressenti de honte peut signer l’émergence d’un mode relationnel plus interactif.
12:3014:00
Déjeuner
14:0014:45
Stephanoff Marina
Lefèbvre Danielle
Honte de moi, honte à toi, honte à nous .La honte en partage La honte traverse insidieusement le dispositif de protection de l’enfance mais elle est rarement nommée ou repérée. Comme si il y avait une honte de la honte. Honte des parents défaillants, honte des enfants d’avoir de tels parents et qu’en est-il de la honte des professionnels? La honte flirte avec la culpabilité, en ce sens elle est subjectivante mais peut-être ce travail avec la honte de l’autre pour lui-même, suppose de la part du professionnel une identification trop embarrassante. Reconnaître la honte chez l’autre n’est-ce pas prendre le risque d’être confronté à sa propre honte en tant qu’acteur dans un dispositif qui participe à la honte éprouvé par les usagers ou bénéficiaires.
14:4516:00
Équipes de l’Ermitage
Dignité et narcissisme au cœur de l’accompagnement. Les familles accompagnées dans les différents services de l’Ermitage (pouponnière, centres maternels et parental et accueil de jour), victimes d’exclusion et de solitude, se sentent souvent marquées par le sceau de la honte et de la culpabilité car stigmatisées par la société à travers leurs difficultés et celles de leurs enfants. Comment nous, professionnels, pouvons-nous les rejoindre suffisamment dans leur quotidien afin de soutenir, contenir et faire émerger leurs compétences propres et ainsi renforcer leur dignité et leur narcissisme ? Nous témoignerons autour de ces questions et des effets qu’elles produisent sur les professionnels à partir de l’exposé de vignettes cliniques qui seront analysées et commentées par Mme Marie Frieh, psychologue clinicienne à l’Ermitage.
16:0017:00
Dumora Marie
Du particulier à l’universel : une histoire de frontière Au cours de ses tournages, Marie Dumora s’est constitué un territoire de cinéma dans l’Est de la France, le personnage d’un film l’entrainant vers le film suivant comme un fil d’Ariane. Dans ses films, il est souvent question d’enfances, d’adolescences, d’initiations, de baptêmes, de mariages, bref, de la vie et de ce qui probablement nous est commun par-delà la singularité de nos histoires. Pour avoir souvent accompagné ses films lors de projections et échangé avec divers publics, la cinéaste a pu mesurer combien nous percevons les films avec ce que nous sommes et combien les frontières peuvent être ténues ou au contraire insurmontables.