Quand Benoît s’installe à la ferme de Cagnolle en 2008, on lui dit qu’il ne pourra pas planter grand chose. En effet, les sols sont pauvres, la terre est compacte et ne respire pas, et quand on y regarde de plus près, pas de vers, pas d’insectes. C’est là ce qui arrive à beaucoup de surfaces agricoles qui, à force d’être cultivées, s’appauvrissent. À Cagnolle, plus la terre est cultivée, plus elle devient riche. Comment ?
Sur cette ferme, 1.2 hectares sont destinés au maraîchage. Pourtant, aucune machine sur leur ferme. Pas d’animaux pour faire de la traction animale non plus. Ils ne travaillent plus les sols.
Benoît et Carmen appliquent un principe simple : en donnant beaucoup à la terre, la terre nous rend beaucoup. Ils décident ainsi de recréer un agro écosystème, c’est à dire créer les conditions pour que espèces végétales et animales s’auto alimentent.
Bonjour à Tou(te)s.
Ce matin je me sens comme face à une montagne que je dois mettre en mouvement. Seul mais multi-accompagné, multi-soutenu, multi-accepté par les forces résidentes de l'invisible. Et rien de magique la-dedans, que du ressenti, de la logique et de l'expérimenté. Je ne supporte absolument pas d'adhérer à une philosophie spirituelle sans en avoir éprouvé la réalité dans mon propre for intérieur. Philosophie spirituelle n'est ni religion, ni politique, ni financière. Elle convient à mes convictions énoncées précédemment, tant sur l'approche systémique que psychanalytique ainsi que sur ma définition d'une libre expression non-inféodée à un quelconque dogme. Je me sens aussi en accord avec la Nature qui un jour terrible voici 2 ans et 9 mois m'a proposé dans son langage de prendre plume : écrire et c'est ce que je fis. Un nouveau palier se profile : ce fil d'écrit tresse un fil d'Ariane traçant chemin comme guide vers un sens que le décès d'un enfant altère à jamais. Mais dans ce labyrinthe, rien d'autre ne s'oppose à notre progression que nos propres Minotaures. A nous de les affronter.
Nous sommes nombreu(se)x et ne savons pas quel sens trouver à notre devenir : en deuil, il est impossible de se reconstruire et d'être comme "avant". L'impossible de se reconstruire ne signifie pas qu'il soit impossible de construire. Toute montagne doit prendre conscience d'elle-même avant de se mettre en mouvement : nous devons aussi créer les conditions pour qu'elle le puisse.
Toute idée novatrice, toute "révolution" de pensée passe par 3 phases : elle est dans un premier temps "ridicule", dans un deuxième temps "dangereuse", évidente dans un troisième temps.
Dire en son temps à un être que le terre était ronde alors qu'il savait pertinemment que le terre était plate, avec des bords se suffisait à la pensée. Dire en son temps qu'il existe des forces spirituelles qui demandent une mise en mouvement alors que l'univers se limite au pré carré de nos certitudes est devenu un possible. De "l'impossible" à un "possible" il est temps de construire pont. "Nous", Endeuillé(e)s, sommes aussi cette force d'un possible et nos défunt(e)s sont notre carburant, notre moteur, notre véhicule et notre route.
A Génac, pourquoi les Shamanes sont-elles, sont-ils venu(e)s? Car leurs ancêtres leur ont dit qu'il était temps d'agir, de sortir de leur forêt et de parler "haut et fort". Elles et ils sont venus de loin, parfois même en prenant des risques, pour venir nous rencontrer et nous remercier. Se rencontrer permet de conjuguer et d'unir les forces spirituelles des dimensions de l'invisible que notre culture ignore et ridiculise.
Mais nous, les Endeuillé(e)s savons que nous nous retrouvons seul(e)s, dépossédé(e)s d'un initial à nos vies : le sens.
C'est ce que j'ai trouvé à Génac, un sens.
Ce jour, je m'engage à consacrer force et énergie au service de cette mise en mouvement :
rencontres, débats, discussions, échanges, organisation logistique, concertations, soutien, globalement, ce qu'il adviendra de choisir de faire pour organiser une présence collective de forces d'Endeuillé(e)s qui le souhaitent au prochain festival Shamanique.
Il est temps de nous mettre en mouvement pour participer aux changements de paradigme que nous demande notre condition d'Endeuillé(e)s et son devenir.
Bizs-itaos.
Pascal.