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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Je ne vis pas je survis
« Dernier message par Stana le Aujourd'hui à 11:51:28 »
  Ce n'est pas évident de parler du deuil à des personnes qui ne sont pas directement concernées...oui, je pense qu'on a peur de "faire pitié", de mettre mal à l'aise, ou/et de ne pas être compris...tout le monde n'est pas comme ça, mais il vaut mieux choisir ses interlocuteurs. Et puis la souffrance, et en particulier cette souffrance-là, est personnelle.
  Oui, l'amour est plus fort que tout, de ça je suis convaincue. Evidemment, quand on aime quelqu'un de tout notre coeur, le risque est de souffrir si on le perd un jour, ou inversement si on pars le premier. On y pense au fond de nous, même si on ne veux pas l'envisager; quand un amour est destiné à durer toujours, l'une des deux personnes connaîtra forcément cette terrible èpreuve-le plus tard possible, c'est ce qu'on espère toujours. Mais même si l'amour n'arrête pas, hélas, la mort, je pense que l'inverse est vrai aussi.
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par Stana le Aujourd'hui à 11:43:44 »
  Mariemo, c'est déjà positif-même si c'est très dur-que tu sois "dans l'action", c'est mieux que de rester paralysé par le chagrin dans un coin: j'ai connu les deux, et je sais que l'inaction rend les souvenirs, la perte encore plus douloureux. Tout le monde ne peux pas s'activer, ou très peu, dans ces terribles moments, mais tu sens que tu en as besoin et que c'est ce que ton bien-aimé aurait voulu, c'est un pas en avant. En effet, voir le bonheur des autres rappelle encore plus ce qu'on a perdu; on a beau savoir que c'est irrationnel, qu'ils n'y sont pour rien, c'est pourtant une réaction tristement naturelle, que seul le temps peux adoucir. Quant à prendre plaisir, ne serait-ce qu'un tout petit peu, à certains actes du quotidien, c'est encore trop tôt...mais le jour où ça viendra, insensiblement, ça ne voudra pas dire que tu pense moins à l'amour de ta vie, que tu l'aime moins; ça fait juste partie d'un processus naturel, et il aurait voulu qu'il en soit ainsi. Ca demande du temps, et même une infinie patience...en attendant, continuer à vivre, même mécaniquement pour le moment, et continuer tes activités sont la meilleure chose à faire.

 :-*
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Vivre la perte d'un parent / Ma petite Maman chérie d'Amour
« Dernier message par Fox le Aujourd'hui à 11:11:23 »
Ma petite Maman chérie d'Amour,

Aujourd'hui, le 11 mai 2024, il y a 80 ans que tu étais née.

En seconde position, comme tu le rappelais souvent, à la surprise de tout le monde, et tu as porté ce poids toute ta vie. Ne pas être attendue, ne pas être comprise, ne pas être vue et entendue. Tu le disais souvent.

Pourtant ma petite Maman, et tu le sais, j'ai fait tout mon possible pour te rappeler à quel point ton existence était essentielle à la mienne, et que maintenant que tu t'es envolée, le 5 avril dernier, c'est difficile pour moi de voir plus loin que l'immense vide que tu laisses dans ma vie.

On en a traversé des crises, ensemble, et la dernière, ta perte d'autonomie, durant 4 ans, aura été celle qui nous aura encore plus rapprochés.

Il y a quelques semaines, je te demandais "Alors Maman, tu aurais cru un jour atteindre les 80 ans ?!!!", tu me répondais "Ah bah non, certainement pas !" et on rigolait, forts de notre complicité et de notre Amour.  Et c'est vrai que ces 4 dernières années ne t'avaient pas fait de cadeaux, entre les hospitalisations, les infections, les chutes, les angoisses. Mais à chaque fois, entre ta résistance et ton envie de me faire plaisir, et ma détermination à t'accompagner, à t'encourager, nous avions triomphé.

Mais je le sais Maman, ce combat était avant tout le mien. Celui de ne pas vouloir, de ne pas accepté de perdre sa Maman. Toi tu étais déjà sur un autre chemin depuis bien longtemps, mais tu es restée par Amour, parce que tu savais à quel point ce serait difficile pour moi de continuer seul.

Et bêtement, aujourd'hui, je m'accroche aux statistiques : une espérance de vie des femmes en France de 86 ans. Lorsqu'on atteint 80 ans, l'espérance de vie est encore de 11 ans... Alors pour moi, c'était acquis, tu ne partirais pas tout de suite, et tu attendrais que j'ai un âge acceptable pour perdre ma Maman.

Oui, car depuis tout petit, je redoutais ce moment. Pourquoi est-ce que tu m'as eu à 40 ans Maman? Je te le demandais souvent. Sous-entendu, pourquoi tu ne m'as pas eu plus tôt, ou pas eu du tout. J'ai intériorisé si tôt que je n'aurais peut-être pas ma Maman aussi longtemps que les autres, que ça en était devenu une angoisse existentielle. Je priais tous les soirs pour que Dieu te préserves et te protèges. Ma Maman chérie.

La vie est passée et le 1er janvier 2018, une prise de conscience, comme si une immense pendule s'était remise en branle pour me rappeler ton âge et la finitude de la Vie. Une énorme angoisse m'avait pris, qui a duré plusieurs mois. J'ai repris le travail en pleurant et je m'étais juré de passer le plus de temps possible avec toi.

Depuis cette date, je rentrais chaque week-end chez toi, et nous partagions de bons-moments ensemble. Un quotidien très simple mais conscient que le bonheur se trouve justement là, à cet endroit, en ce moment, avec toi.

L'année 2020 aura été la plus compliquée, avec la perte de ta sœur jumelle et puis ta lourde hospitalisation. La suite n'a été que la classique perte d'autonomie d'une personne âgée, entre ennui et résignation. J'étais là Maman, pour prendre soin de toi, m'assurer que tu aies tous les soins, toute la sécurité, tout l'amour nécessaire pour te rendre la vie moins difficile.

Mais perdre l'autonomie, le contrôle, dans une vie où tu as été si active, si soucieuse des autres, était difficile et les tensions étaient présentes. Mais toujours, dans le dialogue, dans le rire, la dérision, on arrivait à démêler les difficultés et à retrouver notre sérénité.

Après ton retour d'hospitalisation, en novembre dernier, tu étais revenue de si loin, que je pensais qu'à nous deux, nous étions invincibles. Que ni la vie, ni la maladie, ni la mort n'auraient de prise sur nous.

Pourtant, tu es partie, en toute élégance, pendant que j'étais au travail et que je devais te rejoindre en fin de journée. Un sourire, tout allait bien. Et puis l'hémorragie cérébrale.

L'horreur de l'annonce au bureau, les heures d'angoisse et de désespoir avant de te retrouver à l'hôpital, dans un état d'inconscience mais en détresse respiratoire. Comme toujours Maman, tu m'as donné la force de t'accompagner jusqu'au bout. De dépasser mes peurs et d'être présent, sans détourner le regard. C'était tellement dur Maman, mais je suis soulagé d'avoir été là toute la nuit, et de t'avoir embrassée, serrée dans les bras, parlé et chanté, autant que je pouvais.

Tu es partie vers 5h du matin. Apaisée, la tête sur le côté gauche.

Engourdi par la douleur, mais consciencieusement, j'ai prié pour que la Lumière, l'Amour et la Paix accompagne ton âme. J'ai demandé à tes 4 sœurs, à tes parents, à tes animaux tant soignés de t'accueillir et de veiller sur toi. Je t'ai visualisé dans la lumière et la douceur et je t'ai dit aurevoir, Maman chérie.

Je peine aujourd'hui à réaliser que plus d'un mois est passé. Chaque journée est lourde. Vide. Triste.
Tu me manques tellement Maman, ton caractère si particulier, tes attentions, tes remarques, tes habitudes, ton Amour.

Notre vie en commun me manque, mon organisation de ta semaine, la coordination des intervenants, les courses, nos discussions, nos balades, nos préoccupations, nos émissions, nos voisins et leurs petites vies.

Ton foyer me manque, car c'est bien le seul endroit, où en dehors de chez moi, je me sentais chez moi, le bienvenu, accueilli et chéri.

C'est tout ça que j'ai perdu, et j'essaye de me réconforter comme je peux.
Tu es partie selon moi pour cause de iatrogénie. On peut donc dire que tu as été "trop" bien soignée. Je sais que tu étais fatiguée de tous ces médicaments, tu respirais la médicamentation et tu n'en pouvais plus. J'étais le garant de ce suivi, et le Docteur, l'IDE, les intervenantes ont reconnu que je pouvais être un peu trop directif dans ce domaine. Alors évidemment je me sens responsable de ce manque de contrôle de ton INR. Je ne peux m'empêcher de me dire qu'à 2 ou quelques jours près on aurait pu éviter le pire.

Mais le Docteur me l'as dit, ton corps était usé. Et qu'avec un corps usé, l'espérance de vie ne peut pas être la même que celles promises par les statistiques.

Mais quand même, Maman, 85, 86, 90 ans, ça aurait été pas mal, on aurait pu encore vivre de beaux moments, comme nos séances communes chez le kiné, mes expériences en cuisine, l'amélioration de la forme de Juk.

Je suis content de ne pas avoir cédé aux sirènes de l'EHPAD. Que tu aies pu avoir une vie de famille, même simplement à deux, mais dans ton foyer. Te réveiller, te faire ton petit déj, m'occuper de tes repas et essayé de te divertir.

Pour tes 80 ans, j'avais prévu de faire venir ton autre fils et ta fille, qui t'avaient vu, l'an passé dans un triste état à l'hôpital. Cet anniversaire était important pour moi et je vais le passer sans toi.

Comme j'ai écris ce témoignage comme une lettre que je t'adresse, je ne te dirais pas à quel point je suis triste. Tu ne l'aurais pas voulu. Alors je vais simplement te dire que je vais essayer de profiter du beau temps qu'il fait. Un soleil radieux que ce soit là où je suis, ou bien là où tu es. Il fait chaud et les oiseaux chantent, la nature est radieuse. J'en profiterai comme je peux, avec tout mon Amour pour toi dans mon cœur, à l'abri.

Je t'aime ma Maman chérie, et je te souhaite un très bon et doux anniversaire.

Pat

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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Je ne vis pas je survis
« Dernier message par Nicole59 le Aujourd'hui à 09:16:01 »
Merci à vous d'être toujours là .
Le vide du devant soi est immense,  nous arrivons tant bien que mal à le cacher  autour de nous, pour quel motif?, ne pas faire mal, ne pas recevoir de la pitié...?
Notre amour, il est à nous et personne ne pourra nous le prendre, même la mort.
Stana tes paroles sur les âmes sœurs sont tellement vraies.
J'aime mes enfants, mes petits-enfants,  mais malgré cet amour réciproque  son manque est encore plus fort.
Nicole



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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par Nicole59 le Aujourd'hui à 09:03:17 »
Bonjour mariemo,  je t'admire  sincèrement,  je n'ai pas cette force. J'entame notre 72 ème mois sans lui, et j'avoue que je me suis, en grande partie, refermée.  Dès que je suis seule je suis totalement inactive, même me préparer un repas est souvent impossible, alors je mange se que je trouve. Je ne peux plus être à table seule, trop dur, je mange dans le salon, devant la télé que je regarde à peine. Heureusement  mes enfants me sortent de cette torpeur, je prépare le repas lorsqu'ils sont là.
Alors chapeau bas mariemo,  vraiment.
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par malome le Hier à 22:57:30 »
Marie
 
 Ton drame est arrivé il y a tout juste deux mois  c'est long et très frais pour  avoir le goût de se faire plaisir , et je te comprends d'autant plus que comme toi  je ne connaissais pas le je durant cinquante ans , l'on pensait nous ,  puis  le drame est arrivé, comme toi je voulais le rejoindre , je voulais qu'il vienne me chercher , puis j'ai compris qu'il ne n'avait pas ce pouvoir.  Juste m'accompagner différemment
 Survivre d'abord puis petit à petit un jour après l'autre  vivre  différemment , mais  vivre , les petits plaisirs arriveront plus tard , beaucoup plus tard avec le manque toujours présent
Chacun, chacune trompe ,le manque , la douleur , l'absence comme ils/elles  peuvent il n'y a pas de mode d'emploi, , pas de recettes , on fait comme on peut , on s'accroche à ce qu'on peut , même les larmes
Ne doute jamais de toi , tu dois bien cela à  l'amour de ta vie  Daniel
Je t'embrasse  amicalement
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par Mariemo33 le Hier à 22:04:51 »
Bonsoir Marie-Claude,

Je ne sais plus ce que peut signifier profiter seule, parce que cela fait 25 ans que je pense nous. Je suis incapable de prendre quelque plaisir que ce soit sans lui, pas parce que je me l'interdis, non, mais parce que sans lui, je ne ressens plus d'envies, plus d'élan vers un but agréable ... j'ignore combien de temps cela va durer. Alors je trompe la montre avec mon activité dans tous es sens, les voisins doivent me tenir pour folle. Oui, folle de lui, mais comble de l'horreur,  il n'est plus là pour que je le lui dise.
Merci à toi pour ton post, c'est un peu de baume sur un cœur à vif.
Toi aussi, passes une douce soirée sans trop de pensées négatives.
Bises affectueuses, prends soin de toi.
Marie
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par malome le Hier à 21:55:36 »
Bonsoir Marie

Tu te débrouilles très bien ,même si tu as beaucoup de mal, malgré ta douleur tu  es super active , mais  écoutes-toi quand même , ton corps à besoin d'être écouté aussi .
tu fais de grosses journées profites de ton wk
prends soin de toi , que ta nuit soit aussi douce que possible , malgré les larmes
Je t'embrasse  amicalement
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par Mariemo33 le Hier à 21:53:57 »
Bonsoir Pat,

Tu sais dans mon cas c'est l'énergie du désespoir. Dès que j'arrête de m'agiter, les idées noires et la douleur de l'absence se font plus intenses. Pour ce qui est des allers-retours à la déchetterie, il a bien fallu que je m'y essaie, c'était une première et même si je ne sais pas encore faire des marches arrières parfaites, j'arrive à m'en sortir, qui sait, avec mon amour qui m'apporte une aide invisible et silencieuse ?
Pour répondre à ta question, je sens que je ne ferai pas seule toutes les ballades que nous avions projeté, parce que sans lui c'est vide de sens. Nous étions allés dans les Asturies, sur les chemins des Picos de Europa, c'est magnifique, je garde le souvenir merveilleux de randonnées dans des paysages escarpés magnifiques.
Et San Sébastian, où nous avons passé le nouvel an il y a deux ans. Nous pensions aller à Pampelune, je crois que je n'irai jamais. Pas sans lui. De même pour les vacances, pas sans lui, il me manque trop pour que j'aille me promener sans lui.
Pour toi, c'est différent, tu es plus jeune que moi donc il faut vivre ta vie. Les voyages peuvent se réaliser sous mille formes différentes, pas obligé de descendre dans un hôtel de luxe ou de fréquenter des restaurants luxueux, le bonheur ce n'est pas cela.
En effet, il est difficile d'assumer son malheur quand on voit les gens vivre, rire, mais avant d'être frappés par le deuil, n'étions nous pas ainsi ? C'est mon raisonnement quand j'entends les collègues qui échangent entre eux avec insouciance, ils n'y sont pour rien.
Ta maman n'aurait pas voulu que tu te morfondes, mon mari m'avait souvent dit qu'il ne voulait surtout pas me voir malheureuse, alors même si dans un premier temps on accuse le coup, on se doit pour eux de tenir. C'est ce que je tente de faire au quotidien, malgré de grands doutes quant à mes capacités à tenir sur le long terme.
Je te souhaite une soirée apaisée et tranquille,
Affectueusement,
Marie
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par Fox le Hier à 20:23:38 »
Coucou Marie,

J'admire ton courage pour manœuvrer une remorque. Je pense que je pourrais pas le faire seul, je suis pas du tout courageux pour ce genre de chose.

Quelle douleur de ne pas pouvoir aboutir dans des projets que vous aviez déjà dessinés. Vous aviez prévu de partir dans quel coin d'Espagne ? Et est-ce que tu penses pouvoir voyager un jour en camping car seule, ou avec des amis, ou pour toi tout cela est bien trop difficile ?

Moi c'est un peu différent, je n'avais pas de projet avec Maman, nous étions juste dans l'instant présent, et je crois que j'ai appris à chérir le temps présent, simplement, sans se projeter. Du coup, on m' reproché d'être vieux garçon, ou pas assez matérialiste, de n'avoir envie de rien, de ne pas faire de projet. Mais en réalité, c'est une attitude que j'ai adopté et que je trouve saine. Qui me convient.

Et aujourd'hui, je comprends que je peux, que je dois, au contraire me construire des projets, et les voyages doivent être la priorité car je n'ai pas bougé depuis 4 ans. Mais le prix à payer est tellement cher. Et avec qui partager. Comment apprécier les choses avec le poids que j'ai sur l'âme. Alors je vais sûrement attendre avant d'aller mieux avant de faire de tels projets. Mais je sais que Maman aurait aimé que je me fasse plaisir. Et je suis sûr que ton Amour souhaiterait aussi que tu continue à profiter de tout ce que vous aviez acquis et construit ensemble.

J'espère que ta soirée ne sera pas trop chargée d'émotions, tout comme ta nuit et le week-end à venir, ou voir les gens profiter de la douceur de vivre fait encore plus souffrir.

Bien à toi,
Pat
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