Bonjour Céline,
comme promis je reviens vers toi...
Mon Amour est parti lorsque j'étais à environ 4 mois de grossesse. Avant ce 6 novembre, mes pensées tournaient quasi en continue autour de ce petit bébé qui grandissait en moi (j'étais en arrêt de travail depuis 15 jours à cause d'hypotension et je n'aurai sûrement pas repris le travail), de notre famille qui allait s'agrandir. 2 jours avant je commençais à chercher des idées pour le faire part (en grand décalage avec mon chéri finalement).
Et ce 6 novembre, tout à basculé....
Sans vraiment réaliser quoi que ce soit, en quelques heures j'ai pensé à ce bébé qui ne verrais jamais son père, à mes filles qui ne le verraient plus, à lui qui n'aura plus ces moments de bonheur auprès de ses enfants, à moi aussi, qui à tout juste 30 ans me retrouvait seule avec bientôt 3 enfants en bas âge, qui allait accoucher seule... et aussi au prénom de mon fils qui est devenu une évidence, et au problème de la reconnaissance de paternité. Tout c'est bousculé dans ma tête et j'ai eu la "chance" (tout le monde ne l'a pas) d'être très bien entourée de ma famille, mes amis, ma sage femme et mon médecin. Et tous sont toujours là pour moi, ils sont formidables.
Il y a ensuite eu les obsèques à préparer et le début des interminables papiers, mais ça tu le connais bien. Une fois les obsèques passés, tout devient plus "calme" et c'est pour moi, à ce moment que je suis arrivée dans la 2ème étape. J'ai commencé à réaliser, à prendre conscience de l'horreur qui venait de nous arriver. Ma sage femme venait tous les jours me voir les 10 premiers jours puis à espacé ses visites à 2 fois par semaine jusqu'à la fin décembre. Elle m'a dit après l'accouchement qu'elle avait très peur que j'accouche 1 mois après car cela était assez fréquent après un choc émotionnel. J'avais perdu 2kg et demi en une petite quinzaine de jours, pourtant j'arrivai quand même à manger. Je suppose que tout le corps a été secoué et ne fonctionnait plus normalement.
10 jours après le décès, j'ai passé la 2ème échographie, à la date que nous avions fixé tous les deux afin qu'il puisse être présent. Et là ce fut très dur ! J'étais accompagné de ma maman. Rien que d'arriver dans l'hôpital, je pleurais. Et mes larmes ont coulées tout le rdv. Par contre j'ai été très rassurée de savoir que mon bébé se portait bien.
Au départ j'avais demandé à ma maman de m'accompagner à l'accouchement et au fil des semaines je commençais à changer d'avis. Et c'est lors de l' écho de contrôle fin décembre, que la volonté (car ce n'est pas une envie) d'accoucher seule s'est confirmée. J'avais aussi pensé à un déclanchement afin de programmer mon départ et mon retour, mon absence pour les filles.. Et finalement je suis là aussi revenue sur ma demande. Je me suis dit que c'était mon fils qui allait décider, qu'il avait déjà été assez traumatisé comme ça (ça peut paraître bizarre, mais c'est ce que je ressentais).
Du jour du décès à environ 2 mois avant la naissance (en gros pendant 3 mois), je n'ai quasiment pas pensé à mon fils. Mes pensées étaient monopolisées par mon chéri. De temps en temps je m'en rendais compte et ça me rajoutais de la souffrance. Je culpabilisais énormément. Alors j'essayais de lui parler, de m'excuser et de caresser mon ventre en lui disant que j'étais là et qu'on s'en sortirai.
Et les 2 derniers mois, petit à petit mon bébé prenait plus de place dans ma tête. Il prenait aussi plus de place dans mon ventre et n'était pas dans la bonne position aux différents examens;c'est peut être pour ça que j'y pensais plus... Je me suis aussi lancée dans la fabrication des faire part. Ils sont simples, mais je tenais à le faire comme à ses sœurs, pour ne pas le regretter un jour, il avait bien le droit à ça lui aussi. Ce fût dur au départ, mais en les faisant, j'avais l'esprit occupé et je lui parlais.
Je m'arrête là pour le moment, mes enfants m'appellent. Je continuerai plus tard.
Surtout ai confiance en toi et ton petit garçon ! On a des ressources insoupçonnées en soi...