Nicole,
Je comprends tellement votre propos... Il n'a rien de choquant dans ce que vous écrivez. Etre sans force, vidée, vouloir rejoindre votre mari, être enfin libérée... C'est juste votre si légitime indicible douleur que vous exprimez... Et, je ressens, moi aussi, ce sentiment d'être "dans un monde parallèle", "prisonnière", ici... Dans ce monde où il n'est plus.... Alors que je voudrais tant être , sur l'autre rive... Où il est déjà...
Chaque jour qui passe est un jour de moins avant de le rejoindre... Et, je voudrais tant, moi aussi, chaque jour qu'il soit enfin le dernier... Nous savons que nous ne "devons" pas mettre fin à nos jours... pour ne pas faire souffrir les vivants, pour ne pas infliger aux autres la douleur que nous subissons...
Pour ma part, c'est dans la prière que je retrouve un peu de force et dans le soutien de la communauté catholique... C'est aller à la messe, tous les matins qui me sort de mon lit où chaque matin, la douleur de l'absence et de constater que je suis encore là... que je ne me suis pas encore endormie pour toujours, me terrasse.
Depuis le décès de mon mari, il s'est passé bien des choses "étranges"... ces fameux "signes"... pas subtils du tout mais bien clairs et sans équivoque pour moi... Alors, je le sais en paix, dans la Lumière du Seigneur... Moi, je suis encore dans les ténèbres... mais je sais qu'au bout du tunnel, il y a la lumière et aussi long soit ce tunnel, nous aurons la Lumière ... Mais, Dieu, que ce tunnel est long, glacial et terrifiant... Je continue, comme vous, à verser des torrents de larmes et je me dis que ce n'est pas du courage qu'il nous faut mais une infinie patience... Et, je me raccroche à ce que m'a dit ma belle-fille "Même si cela vous paraît long, 20 ans, 30 ans, vous vous retrouverez et vous aurez pour vous l'éternité... Et, alors, ces 20 ou 30 années ne seront rien"... Mais en attendant, c'est maintenant, que nous endurons une torture de chaque instant et que nous voudrions que "tout s'arrête enfin".
Sachez que ma peine rejoint la vôtre et que mes prières vous accompagnent...
Pascale