Désolée de la longueur de mon post. j'avais bien besoin d'extérioriser...
7 ans de vie commune, 2 ans que l'on s'était fiancés et que l'on a acheté notre appartement, notre nid douillet dans lequel on a refait nous même la cuisine, les chambre et le salon, 4 ans que j'avais arrêté la pilule dans l'espoir d'avoir un enfant, 4 mois que l'on faisait une démarche de Procréation Médicale Assistée, 1 an que l'on préparait notre mariage en secret et à l'abri de la curiosité remplie d'amour de nos proches. on était de bons mangeurs, il ma donné envie de me mettre à la course à pieds, on a voyagé, on a ri on a pleuré, on s'est soutenu, il était sensé être le père de mes enfants et l'homme de ma vie, l'homme qui me faisait rire même quand j'étais énervée par lui, car la vie de couple n'est jamais un conte de fée
Depuis le
12 mars 2019 (ça me fait encore tellement mal d'en parler...) : mes espoirs, nos projets ont brutalement volé en éclats, j'étais en train de terminer à la maison des compte rendus pour le travail, en me stressant des demandes de réactivité de mes chefs, je travaillais à une heure qu'aucune femme équilibrée n'aurait accepté.
3 policiers ont sonné à ma porte (heureusement que j'étais chez moi, chose inhabituelle) en me demandant si j'étais la compagne de Mr XXX. J'ai eu un grand sourire, pensant que mon chéri avait fait une "bêtise", mais quand ils m'ont plutôt suggéré d'entrer à l'intérieur de notre appartement, le visage grave (ca me fait encore pleurer de décrire cette scène que jamais je n'oublierais de toute ma triste vie), j'ai donc penser à une chose plus grave, comme à un accident.
Pour moi c'était le pire cas qu'il pouvait lui arriver, alors je demande dans quel hôpital se trouve mon chéri, sûrement blessé.
Pas de réponse, et là je prononce à voix haute l'impensable, et pensant que les policiers allaient me dire non : "non, il n'est pas mort
" et ils ont hoché la tête, en me confirmant ce que jamais je n'aurai pu croire de notre belle vie
et là choc et black out total.
Tellement de choses se sont passées avec en fond une
torture psychologiques de tous les instants qui duraient et duraient :
- 3 jours pour connaître les vraies causes de son décès (rupture de l'aorte, ouf, il n'a pas souffert)
- 4 jours interminables d'attente entre le moment où on ma annoncé sa mort et au moment où j'ai pu enfin voir son corps à l'hôpital et perdre l'espoir d'une erreur que ce soit lui. Ces journées à cogiter nous permettaient de nous alimenter des pires motifs de sa mort. seule information : c'était sur son lieu de travail, et j'ai pensé le pire, car il me racontait tout y compris des tensions entre ses collègues...,
J'ai passé une nuit blanche à attendre l'ouverture du commissariat à 8h30 et l'arrivée de l'adjudant qui s'était chargé du "dossier" lié à la mort de mon chéri.
Pendant ce temps, ma famille et mes amis ont abandonné leur vie (boulot, enfants, obligations) pour venir à 300 km de route pour venir me soutenir dans la fin de ma vie à moi, dans un moment où je ne réfléchissais plus de la meilleure façon.
Je ne pensais qu'à prendre ma voiture pour partir à 300 km prévenir moi même mes beaux parents, mais les policiers puis mes proches m'ont interdit de leur faire pour ma sécurité et celles des autres.
Mon statut de compagne non reconnue (on était juste fiancés, pas de PACS ni de mariage qui devait arriver l'an prochain), aux yeux de l'administration, m'a vraiment pénalisé et m'a fait subir maintes décision qui allaient contre l'avis de mon chéri.
Au fur et à mesure, on ne me laisse pas le temps de digérer que j'ai dû m'occuper des démarches auprès des opérateurs pour annoncer ma situation, l'annonce auprès de nos amis, que j'avais oublié de prévenir sur le coup.
- 9 jours après sa mort pour que ses proches puissent lui dire au revoir (cérémonie religieuse réclamée par sa maman et crematorium après midi)
- 13 jours de cohabitation avec mes beaux parents qui vivaient leur tristesse à part et qui souvent m'ont exclus de leur tristesse de "famille"
C'est vraiment ce dernier point qui m'a fendu et me fend toujours le cœur.
Sans le vouloir, ma belle famille avec qui tout s'est toujours très bien passé viole notre intimité à mon chéri et moi, et me brutalise dans ma tristesse d'avoir perdu l'homme de ma vie.
Je n'ai pas été entendu quand j'ai dit vouloir récupérer moi même les tableaux que j'avais fait qu'il avait accroché dans son bureau, les dessins qu'il avait accroché de mes neveux et nièces, ils sont rentrés de son travail et m'ont remis un sac d'effet personnels, ...).
Au bout de ces 13 jours, teintés de repas joyeux en nous rappelant de lui et de sa joie de vivre, et de moment où chacun s'isolait pour se laisser aller à sa peine (je devais soit quitter mon appartement qui était occupé pour aller m'isoler dans un parc pour pleurer sans retenue).
Ils sont partis en vidant le bureau de mon chéri, qui était passionné de BD et qui me répétait qu'il serait dégouté si ses BDs quittait notre chez nous. D'autres épisodes qui ne démontrent pas de leur cruauté mais plutôt d'une maladresse dans ce marasme d'émotions personnelles ont continué de me briser en 1000 morceaux, et plus je subissais, plus j'en voulais à mon chéri de me faire subir cette torture de chaque instant.
J'ai la chance d'avoir dans ces moments de paranoïa d'insécurité dans ma situation où nous n'avions aucune affiliation, d'avoir une famille et des amis et collègues qui me soutiennent et qui me le montrent au quotidien. Mais quand on me demande ce que je veux, la seule chose que je veux n'est plus là, et j'ai du mal à penser à un future alors que la vie m'a pris mon homme...
J'essaie d'être forte et une mauvaise nouvelle me fait m'effondrer la seconde d'après. Il me manque lui et je veux qu'il revienne. c'est tellement dure de ne plus se sentir protégée.
J'ai 36 ans, et je n'ai plus de futur... je pense aux charges, au boulot, à une vie dont je ne veux plus, et je veux si j'arrive à m'en sortir faire du bien autour de moi, et faire voir aux personnes que le bonheur est sous leurs yeux et qu'il est tellement fragile qu'il faut en profiter à chaque instant et arrêter de s'interdire ou avoir peur d'être heureux par des actes au quotidien
Dites moi comment vous êtes en train de faire pour vous en sortir.
Merci pour me permettre d'essayer d'avancer.