Auteur Sujet: Mircea mon Amour  (Lu 156271 fois)

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Re : mon amour
« Réponse #15 le: 27 juin 2018 à 11:05:03 »
Mircea... J'en ai les larmes aux yeux...
C'est magnifique.
J'espère que ça va mieux aujourd'hui ?
Je ressens la même chose que toi depuis plusieurs jours. Pourvu que ça passe plus vite pour toi.
C'est pas possible de souffrir autant, pas longtemps.

Je t'embrasse très très fort. :-*
If I look hard enough into the settin' sun
My love will laugh with me before the mornin' comes

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Re : mon amour
« Réponse #16 le: 01 juillet 2018 à 19:08:52 »
 :-*
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Re : mon amour
« Réponse #17 le: 04 juillet 2018 à 08:56:50 »
Je t'embrasse très  fort, Mircea.
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Re : mon amour
« Réponse #18 le: 14 juillet 2018 à 09:00:49 »
Comment vas-tu, Mircea ?
Je t'embrasse.
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Re : mon amour
« Réponse #19 le: 17 juillet 2018 à 08:48:54 »
Quelque soient nos croyances, ils sont avec nous, c'est évident.
Notre amour est toujours là, donc eux aussi.

Je pense à toi, je t'embrasse.

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Re : mon amour
« Réponse #20 le: 03 août 2018 à 21:18:07 »

Bonsoir Mir.... Catherine,

Je sors exceptionnellement de mon petit monastère  pour venir te rendre visite dans ta yourte !

Simplement ... pensées amicales et solidaires pour toi
                       et ... pensée émue pour Mircea

Catherine, tu es une belle personne... sensible et magnifique d'humanité !

Federico
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
- Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois dire, écrire, croire, penser ou faire ? Personne ! je suis LIBRE !

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Re : mon amour
« Réponse #21 le: 04 août 2018 à 11:41:13 »
Je comprends ton désarroi pour ta yourte / maison.

Elle est non seulement le témoin de votre amour, mais aussi de projets futurs, d'un style de vie auquel tu es attachée maintenant.

Les décisions sont tellement difficiles à prendre, surtout quand la personne avec laquelle on aurait tellement aimé en discuter est justement la personne disparue.

Pour moi aussi, la raison du cœur est passée avant la raison financière. Il aurait été plus sage de vendre la maison. Même si je me détache progressivement des biens matériels, pour l'instant, j'ai fait le choix de rester. Afin de pouvoir le faire, je continue d'exercer une activité de chambre d'hôtes qui présente bien des avantages, financiers bien sûr, mais aussi humains. J'adore mes moments de solitude où je me sens vraiment connectée avec Marc, mais j'aime aussi la présence d'étrangers dans ma maison, un moment de partage .

Les yourtes se louent bien en saisonnier, peut être une solution pour toi,  de conserver ta yourte et de financer ta maison …

Et si tu as toujours la possibilité de déplacer ta yourte vers un lieu plus proche de ta région d'origine, ainsi, tu gardes une partie de ton passé.

L'amour que vous vous portiez transparait dans tous tes messages, malheureusement l'amour n'arrête pas la mort, et la mort n'arrête pas non plus l'amour


tendrement
loma



« Modifié: 04 août 2018 à 17:52:18 par loma »
"si un jour je meurs et qu'on m'ouvre le coeur, on pourra lire en lettres d'or ... je t'aime encore"  William Shakespeare

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Re : mon amour
« Réponse #22 le: 05 août 2018 à 22:45:39 »
Je suis vraiment très touchée par ton message Federico : MERCI !

Si Mircea était encore ici, il t'aurait certainement offert un poème et écrit quelques mots en espagnol (il aimait apprendre différentes langues et depuis plusieurs mois, il apprenait l'espagnol. Dans ses lettres, il s'amusait parfois à mettre, en alternance, des mots espagnols, français, roumain, anglais ...)

Tout comme tu nous accueilles chaleureusement dans ton petit monastère, c'est avec plaisir que je t'accueille dans ma yourte.
Pour se recueillir, ce n'est pas aussi profond que ton monastère mais le recueillement y est quand même possible, loin du brouhaha, enveloppé dans la douceur toute ronde de la yourte, en lien avec la magnifique nature (arbres, fleurs, animaux ...) qui l'entoure. Lorsque la nuit est claire, le ciel est rempli d'étoiles. Actuellement, les étoiles filantes sont nombreuses. Ton fils Raphaël se joint  à Mircea pour nous faire des clins d'oeil affectueux.

 :) :-*
Catherine
« Modifié: 13 janvier 2021 à 23:17:50 par Catherine Th »

Hors ligne Bmylove

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Re : mon amour
« Réponse #23 le: 05 août 2018 à 23:27:46 »
Vos messages sont d'une telle poésie...

Merci à vous.
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Hors ligne Catherine Th

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Re : Re : mon amour
« Réponse #24 le: 06 août 2018 à 00:02:18 »
Merci beaucoup Loma pour ton partage.

Les chambres d'hôtes : ça doit être bien sympa. Tu as trouvé un bel équilibre entre ton besoin de solitude et ton besoin de contact humain, de partage  :)

Avec Mircea, même avec la petite maison, nous pensions garder la yourte pour accueillir la famille, des ami-e-s, des personnes de passage … Je pense garder ce projet et je continuerai certainement à y dormir de temps en temps.
Il y a tant d’affectif dans cette yourte. Outre le fait que c’est Mircea et mon beau-frère qui l’ont construite, bien des personnes ont donné de petits coups de main, des idées, des conseils face aux problèmes rencontrés. Elle porte l’empreinte de Mircea et toutes ces personnes.

Avec l’aide de ma fille, je vais mettre des annonces pour laisser une partie du terrain à disposition pour celles et ceux qui auraient besoin de faire un potager et/ou d’installer un habitat léger (yourte, caravane, roulotte …) en échange de servies (à la place du financier) : on verra ce que ça donne …

« l’amour n’arrête pas la mort, la mort n’arrête pas non plus l’amour » : j’aime bien cette phrase (surtout la fin), je la garde précieusement.

Je t'embrasse
Catherine


*********************************************************

16 août 2018 19:59  5 mois ...


5 mois aujourd’hui que tu n’es pas rentré chez nous. Ce sont des posts aujourd’hui sur le forum concernant le temps, les dates qui me l’ont rappelé.

Depuis le 16 mars, le temps n’existe plus !

Ce vendredi 16 mars où tu ne réponds pas au téléphone après ton rendez-vous chez le psy. Mon cœur se serre un peu plus quand, arrivée à proximité de chez nous, je vis qu’il n’y a pas de fumée qui s’échappe de la cheminée. Il continue de se serrer toujours plus quand D., mon fils, me demande où tu es, pose des questions. Puis le temps passant, il finit par demander « il est parti se suicider ? ». Tout en moi le craint et ne veut pas l’entendre. Je ne peux que lui répondre « je ne sais pas » puis l’horreur de l’attente continue …

Depuis quelques semaines, la douleur s’apaise un peu. Elle ne torpille plus le cœur, ne dévaste plus le ventre, ne rend plus folle, ne fait plus hurler. Il n’y a plus, pour l’instant, ces terribles réveils avec le dégoût de la vie …
J’ai peur qu’elle revienne cette douleur. Certain-e-s ancien-ne-s ici disent que c’est pire après (aux alentours des « un an », qu’entre 6 et 14 mois la douleur ressurgit de plus belle etc … Alors on verra … un jour à la fois …
Je ne trouve pas encore des raisons de vivre profondes. Le chagrin, le manque de toi sont toujours là.

Voir ton sourire, entendre ton gros rire, m’endormir la tête sur ton cœur et me réveiller dans tes bras, caresser ton visage et passer longuement mes doigts dans tes boucles brunes … j’adore … Quand tu te faisais couper les cheveux, tu précisais « il faut laisser un peu plus de cheveux au-dessus comme ça mon amie sera contente … ».

Quand tu étais en vie, nous avons été séparés tant de fois que lorsque nous étions ensemble, j’appréciais d’autant plus. Aujourd’hui je suis encore et toujours remplie de toi, de ta présence, de ton amour, de tout ce que tu m’as apporté. Il m’arrive encore de prendre et sentir ta tête entre mes mains. Alors ça picote dans les paumes, les larmes coulent … Chaque soir, je continue de m’endormir en te serrant très fort dans mes bras.

Aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir vivre certains bons moments avec des personnes que j’aime et je dirai avec toi également dans de beaux souvenirs, parfois quand tu es présent dans mes rêves. Et aussi, quand, rares et précieux moments, je ressens ta présence (que ce soit l’inconscient ou autre, pas d’importance … ça fait tellement de bien …)


Te iubesc Mircea, din inima, din tot sufletul, la nebunie

**********************************************


Vieille ...

Suite au texte  de Bmylove « la vieille veuve triste » « Les rides apparues sur mon visage sont toutes aussi moches. Elles sont comme de profondes cicatrices. Elles me disent "Tu as vécu, laisse la place aux autres maintenant. Assume ta place de vieillarde. »

Je me sens toute vieille comme toi, avec cette impression d'avoir terminé ma vie...
Nous avons le même âge, l'approche des 50 ans .... 50 ans : c'est pas rien .. ; un demi-siècle …

A la mort de la personne que l'on aime, j'ai l'impression que s'ajoute (tout au moins pour moi) la confrontation à ma propre mort qui se rapproche forcément jour après jour, la peur de perdre d'autres personnes que j'aime et c'est aussi l'approche de la ménopause : période pré-ménopause où l'on peut être chamboulée, fragilisée ...
ça fait quand même beaucoup pour une seule personne, on cumule pas mal : tu ne trouves pas ?

Femme ménopausée : on ne peut pas dire que c'est joli comme expression (reflet de l'image du vieillissement dans notre société). Dans d'autres cultures, on dit "femme sage" ou "femme arc-en-ciel" : c'est plus positif je trouve pour se préparer à rentrer dans cette dernière phase de notre vie, pour se dire que l'on peut encore y vivre de belles choses ....

Difficile parfois de savoir dans toutes nos émotions, nos ressentis ... ce qui découle de la violence de notre deuil et ce qui découle de notre préparation à vivre notre état de femme arc-en-ciel. En tout cas vraiment pas facile à vivre tout ça ...

« Modifié: 24 juin 2021 à 09:45:53 par Catherine Th »

Hors ligne Federico

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Re : mon amour
« Réponse #25 le: 06 août 2018 à 08:25:04 »

Bonjour Catherine,

I do like your emotionally and sensible writing... you are attentive and reasonable...

Me gusta tu filosofia de vida ... tu amistad,  dulzura y generosidad...

" - Yo né parle pa tré bien lé français... mais yo lo compren pas trop mal ! bonjour madame... merci  y bonne journée avec lé soleil and the bird qui chante dans la Nature... dans lé ciel y 'a des étoiles... et moi, je pars mais tu es dans mon COEUR pour toujours... je pense à toi, ma belle ! mon amoureuse !"

Affectueusement.  :-*

Amicalement, solidairement.
Federico
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
- Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois dire, écrire, croire, penser ou faire ? Personne ! je suis LIBRE !

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Re : mon amour
« Réponse #26 le: 16 août 2018 à 20:37:33 »
Pensées pour toi, Mircea... :'(
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Re : mon amour
« Réponse #27 le: 17 août 2018 à 10:46:25 »

"Difficile parfois de savoir dans toutes nos émotions, nos ressentis ... ce qui découle de la violence de notre deuil et ce qui découle de notre préparation à vivre notre état de femme arc-en-ciel. En tout cas vraiment pas facile à vivre tout ça ...."

Chère Catherine,
Bonjour Mircea
Buenos dias "femme sage"
Good morning "femme arc-en-ciel"

OUI bien sûr, à ton bel âge... Tu peux encore "vivre de belles choses"
mais c'est à toi, Catherine, d'aller les cueillir et te les offrir...

Amicalement, solidairement.
Federico
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Re : mon amour
« Réponse #28 le: 20 août 2018 à 09:54:35 »

Chère Mircea-Catherine,

Clin d'ouille ;) et bisouille :-* pour toute ta semainouille  !!!   hihihi  :)

Federicouille ( désolé, perdoname, sorry,... ma Belle !)  8)
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
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Re : mon amour
« Réponse #29 le: 21 août 2018 à 02:18:54 »
« Tu peux encore vivre de belles choses » mais c’est à toi d’aller les cueillir et te les offrir … »
Oui tu as tout à fait raison Federico et c’est si joliment dit ! J’y crois très fort (depuis la mort de Mircea j’ai quand même eu la chance de vivre quelques beaux moments malgré la douleur et le chagrin). Je garde précieusement ta phrase pour les moments plus difficiles (en souhaitant qu’elle puisse également parler à d’autres ici) MERCI !  :)


Le 21 août à 01:30 Retour d’un moment de « Vie »

Ce week-end : petit festival partagé avec mon plus jeune fils, ma fille et ma petite fille, lieu avec des grands arbres, et au centre un chêne immense, majestueux, de l’espace (pas écrasé par la foule), possibilité de s’isoler aussi par moment dans la petite forêt à côté. Malgré les concerts, le monde, l’atmosphère est paisible (festival de hippies diraient certains mais ça me va)

Musique, chants, danses, l’espace « enfants » : regarder les petit-e-s jouer, rire … la vie
Des ateliers très divers : participation à une méditation guidée : « l’amour de soi » et « remercier son corps » : d’actualité pour moi.

On ne se connait pas mais on se parle, on échange, on se comprend, on se « reconnait » …
Et des sourires, des sourires, des sourires …. De ceux qui font fondre le cœur
Y a pas les gens sont beaux … et y en a partout des gens beaux …

Pour essayer de soulager un petit peu vos souffrances, vos peines … je vous envoie ces sourires, ces jeux d’enfants, leurs rires …


21 août 02:18

Hier soir, dans la foulée du retour de ce festival, je trouve, ici sur le forum, malgré votre grande souffrance, de belles phrases, des petites lumières éclairant la nuit.
Alors je me permets de les reprendre (si cela dérange certains « auteurs », je verrai comment les enlever) pour continuer en couleur :


Résilience et Silence : "les enfants nous aident à nous grandir mutuellement, entre présence et absence, entre confiance et souffrance, la navigation de parent demande l'obstination de croire en l'invisible."

Federico : " je n'oppose que très rarement ... Avant et Après... Avec et Sans...
Je suis plus à l'aise AVEC et DEPUIS...
Je trouve que notre lien d'Amour a ainsi plus de continuité... et qu'il n'y a pas de rupture !
Je n'aime pas le mot "Sans" puisque je suis toujours "AVEC LUI" .
NOUS PARENTS savons... nos enfants sont notre Hier, notre Aujourd'hui et notre Demain... (...)
Nous étions, nous sommes et nous serons toujours en lien d'Amour AVEC nos enfants...
"

Eva luna : "L'étoile qui a trouvé son oeil n'a pas perdu sa nuit."

mike 67 : "il faut se contenter de vivre au mieux chaque jour, chaque heure qui passe, de s'occuper à des tâches quotidiennes, s'accorder des petits plaisirs seuls ou avec ses proches, et penser à la personne qu'on a perdue.
(...) on arrivera, à un moment,  à se nourrir de projet, de futur.
(...)
Essayons de profiter de la vie, de l'instant, se fier uniquement à ses sensations, respecter et écouter son corps et son coeur.
Je trouve que nos sens et nos émotions sont davantage affutés. Jamais avant je n'aurais regardé le mouvement des feuilles, les rayon du soleil si attentivement, un bruit dans la rue... Il est bon de se reconnecter à l'essentiel de la vie finalement. et cela montre qu'on y croit encore!!!!"



22 Août 15:59 Ces rêves où tu es vivant !!!


Triste rêve cette nuit : tu es loin de moi, expulsé dans ton pays, tu es dans l’impossibilité de revenir. Je n’ai aucune nouvelle, je suis mal. Puis je me dis que ce n’est pas si grave, tu as toujours trouvé une solution pour me donner de tes nouvelles, pour communiquer même si tu n’en avais pas le droit … Alors je vais forcément avoir de tes nouvelles ! Puis, dans un début de réveil, je réalise que non, ce n’est plus possible : tu es mort !!! Tout s’effondre.

Même genre de rêve il y a deux semaines (2 jours après avoir fait un très beau rêve de et avec toi) : tu étais dans ton pays, il y avait une sorte de « danger » si tu revenais. Je me disais que tu arriverais bien à entrer en contact avec moi et que là j’arriverai à te protéger du suicide (même contre ton gré). Puis la réalité, violente … Non c’est trop tard !!!

Je sais, intellectuellement, dans ma tête, que tu es mort mais ce n’est pas encore descendu dans mon ventre, viscéralement, profondément …

Je pense que pour la première de ma vie, face à ta mort, je fais face à l’impuissance (belle leçon ?), à l’irrécupérable définitivement
Face aux situations difficiles, il y avait toujours un espoir, une solution à trouver … Là, face à ta mort : NON, NON, NON

Alors j’écris, j’écris … je continue d’écrire dans le cahier de ta vie, tout ce que tu as pu me raconter, tes mots, tes expressions pour être sûre de ne pas oublier, tout ce que nous avons vécu ensemble, le beau mais aussi les galères, tes conneries … tout ce qui est Toi

J’écris pour moi, pour qu’il reste aussi une empreinte de toi, pour ton petit Ricardo quand il sera plus grand.

Quand j’aurai fini, j’en lirai certainement des passages aux personnes pour qui tu comptes, qui ont des pensées sincères pour toi, qui disent que tu es toujours présent dans leur vie.
Je lis et relis les phrases et messages réconfortants ici.

Je désherbe le potager et en même temps je désherbe mon cerveau …


Malgré tout, deux « trucs » biens ce jour :

- L’appel de ma fille au bon moment : elle trouve les mots, je partage mes larmes …

- D. l'une des personnes qui a posé sa caravane sur le terrain, a emmené mon fils en forêt plus de trois heures ; Il est revenu rempli de joie, avec une récolte de champignons en prime (girolles et pieds de mouton).
Cette personne a fait un beau cadeau : j’ai pu rester seule avec ma peine, écrire … et surtout mon enfant n’a pas eu à subir une maman effondrée et il a passé une superbe après-midi.

Demain ou dans quelques jours, je sais qu’un répit arrivera, ça sera moins douloureux … avec toi présent dans mon cœur …


05.09.2018 00:42  Plus jamais ! Plus jamais ! Plus jamais !

 à nouveau mieux pendant quelques jours …

Puis rdv chez la psy, on parle, entre autre, de mes rêves. C’est dans l’ensemble plutôt positif. Je ne suis plus que dans l’ « émotionnel », le « cognitif rejoint l’émotionnel, rappelle la réalité »

Cette horreur de réalité !!! TU ES MORT mon amour, définitivement, irrémédiable, éternellement MORT
à hurler ... à en crever !
Terrible réalité (et encore je ne l’ai pas encore complètement intégrée, acceptée …). Pas étonnant qu’il faille du temps ; Tout intégrer d’un seul coup serait impossible, bien trop violent .. . Le fait de savoir que ça « avance (même très lentement) m’aide à mieux supporter, à mieux accepter l souffrance, les larmes …

Je suis passé du « à ce moment-là tu étais encore en VIE, à cette date_là tu étais encore VIVANT » etc … (chaque événement, détail anodin me ramenait à toi … même sans lien direct avec toi …) à PLUS JAMAIS !!!

Plus jamais je n’entendrais ta voix, ton rire tonitruant, tes chants à tue-tête,
Plus jamais je nicherais ma tête dans dons ton cou pour sentir ton odeur,
Plus jamais je verrais ton sourire, tes yeux briller de joie ou plein de larmes,
Plus jamais je te verrais cuisiner, travailler, danser, courir, jouer avec les enfants,
Plus jamais nous nous engueulerons,
Plus jamais je chatouillerais, te caresserais,
Plus jamais je pourrais t’embrasser, me lover dans tes bras,
Plus jamais tu me serreras contre toi, ma tête sur ta poitrine à écouter ton cœur,
Plus jamais tu souffriras !!!
Plus jamais nous ferons l’Amour,
Plus jamais nous partagerons nos histoires, nos projets, nos rêves, nos envies …
Plus jamais tu reviendras, plus jamais !!!
Plein de « plus jamais » … en attendant de pouvoir créer ce lien, cette union coeur à cœur bien plus apaisés, un peu plus sereins avec toi mon amour …

Mircea, je t’aime, je t’aime Mircea, je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime …  Mircea



"Contrôle d'identité, s'il vous plaît. Veuillez sortir les étoiles de vos poches, de vos cheveux, de vos yeux. Tout ce qui brille, vous le déposez dans le sac en plastique : vos sourires, vos souvenirs, vous n'en aurez plus besoin là où vous allez maintenant. "



*********************************************************

Le 08 septembre 2018 à 01:38

4 jours après le rdv chez la psy, c’est le départ de la « caravane des luttes » (quelques collectifs de lutte en Bretagne avaient envie de se retrouver autrement qu’en réunion … pour « faire » ensemble) pour un itinéraire de 6 jours à vélo avec des pauses, des temps d’échanges, de projections de films-débat, de petites actions, de repas « cantine solidaire » etc …

Encore la tête pleine de « plus jamais ... », j’ai pleuré un bon moment avant d’arriver. Puis au point de départ, je plante là ma fille avec les petits (ça commence bien  …  :-\ ) : je me réfugie dans la voiture : besoin de pleurer et d’écrire +++ (ce que je ressens, tout ce qui me passe par la tête, écrire dans ton cahier de vie aussi …)

Puis la caravane « cuisine », la caravane « bibliothèque féministe » arrivent avec les ami-e-s en retard comme d’hab, fatigué-e-s par les derniers préparatifs mais souriants, heureux d’être là …

Plaisirs des retrouvailles … Je remets la pointe des pieds dans la Vie … C’est reparti ! Jusqu’à la prochaine vague …

J’ai participé en pointillé : pas fait de vélo (manque d’énergie …) (j’ai gardé ma petite-fille, ma fille a pédalé pour moi avec son petit frère, j’ai fait des « relais auto), besoin parfois de m’isoler, d’aller au cimetière, de rentrer chez moi chaque nuit … de parler de toi Mircea (même avec celles et ceux qui ne te connaissent pas), j’ai pris plaisir à participer aux débats, à réfléchir et faire avec d’autres, à découvrir l’histoire des luttes de cette région, à cuisiner ensemble …

Dernier jour fin d’après-midi : bilan sur la plage : à l’unanimité : chacun-e exprime du positif : plaisir de se retrouver, de faire connaissance avec d’autres, richesse des échanges, aucune prise de tête ! Bienveillance, petites attentions pour chacun-e, pour chaque enfant. Chacun-e a trouvé, pris sa place, autogestion réussie (quelques idées d’amélioration pour une  prochaine)

Une majorité de jeunes pendant ces 6 jours qui donnent une belle « leçon » de Vie .. Mon fils était aussi heureux de ces jours, il s’est fait de nouveaux copains, ils veulent se revoir …
Puis le soir, une super fête est organisée : pas envie d’y rester mais ça fait plaisir de voir les autres s’éclater pour clôturer ces 6 magnifiques jours ;

Je repars avec les petits et une amie. Avec elle, beau et long moment de partage sur nos souffrances (pour elle : son père s’est suicidé, vie conjugale précédente très compliquée …) mais aussi ce qui nous tient debout etc …
Avec tous ces moments forts, réveil le lendemain sans aucune angoisse. Avec l’espoir que plus tard, ça ne soit plus une exception …

Trouver l’équilibre, le lien entre le besoin d’avancer dans ma « recherche spirituelle » et l’envie de sa battre avec d’autres pour défendre les valeurs qui me sont chères, des causes qui me semblent si importantes … le lien avec la prévention « suicide » coule de source pour moi …

C’est ce qui peut (entre autre) me faire encore vibrer, me relier à la Vie … je pense.

Ave le sentiment aussi que la confrontation violente, terrifiante, épuisante avec la mort, ta mort, ton suicide, m’oblige à me recentrer sur « l’essentiel » ...

§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

10 septembre 2018 à 01:36

Jour de la rentrée, devoir revenir en « ville » pour conduire D. à l’école …

Tu le sais la ville, le shopping, la foule … ça n’a jamais été mon truc. Mais depuis ta mort c’est encore plus pénible …

Je passe devant l’endroit où je te prenais le soir après le boulot. Je ne peux pas m’empêcher de regarder au cas où tu serais là ! Hein … on ne sait jamais ?!?!?!

2 jours avant, j’ai vu ton N° e téléphone sur un document … je l’ai bien raturé pour ne  pas être tentée de t’appeler ! Pas la peine de se faire encore plus de mal …

Ensuite j’ai croisé D., jeune qui fait la manche à la fin du mois quand il n’a plu d’argent. J’ai alors soudainement et fortement pensé à toi. Puis j’ai compris pourquoi : il portait ta veste, celle que tu lui avais donné il y a plus d’un an… Cette veste à capuche orange et bleue, il n’y en a pas 50 des vives comme celle-là … Tu aimais les couleurs … Tu lui avais donné avec plaisir ….

Tout cela fait à nouveau très, très mal … des larmes à flot …

Puis le retour chez nous, au calme, la présence de ma fille, ses paroles … ça s’apaise …
C’est quand même mieux qu’avant où j’en avais pour la journée, voir plus … je ne sais pas si ça continuera comme cela …


10 septembre 2018 03:18 Journée « prévention suicide »

Ce soir il y aura une bougie allumée à côté de la tienne : pensée et intention pour toutes les personnes qui ont mis fin à leur Vie et leurs proches en souffrance …

Je n’ai pas encore réussi à m’exprimer par rapport à ce que je pense de ton suicide mon Amour : peur de heurter, encore assez embrouillée …

Des pensées particulières pour :

- les jeunes, parfois même très jeunes, qui ne pouvaient plus continuer leur Vie, leurs projets, leurs rêves … ils étaient « trop sensibles » ? Nous pas assez ?

J’ai cette forte impression que l’on ne peut que se sentir « responsable » collectivement … face au monde dur qu’on leur laisse …

- les détenus : quand on sait (les conditions de détention etc …) : se taire n’est pas possible. Surtout qu’eux n’ont pas la parole … (sujet sensible pour moi)

Oui une pensée particulière pour les détenu-e-s !!! Déjà que le suicide est tabou mais alors en plus quand c’est des détenu-e-s ….

En France on se suicide 7 fois plus en prison qu’à l’extérieur !  (suicides qui ont souvent lieu : les 1ers jours d’incarcération, au quartier disciplinaire et juste avant la sortie)

Derrière ces chiffres : des hommes, des femmes !

Prison : lieu de non droit, de suppression de la parole individuelle et collective (et ce n’est pas uniquement le physique que l’on enferme mais aussi le mental « des barreaux dans la tête), l’inactivité, l’infantilisation, des conditions d’enfermement inhumaine, humiliante, la violence, l’emprisonnement de personnes ayant des maladies psy importantes, des peines inadaptées, très peu de moyens pour la réinsertion etc … ça provoque forcément de la souffrance et chez certain-e-s favorise le suicide.

Un psy explique également que n’ayant plus aucun pouvoir, aucune prise sur leur vie, le suicide peut alors être, pour certain-e-s détenu-e-s, un dernier acte de réappropriation de soi, d’expression, de liberté …

Je pense que les sanctions, les réparations, la réinsertion etc … doivent exister réellement. Face à un système pénitentiaire inefficace, qui tue, où des personnes en sortent détruites, où tant de récidives existent après la sortie etc … cet enfermement n’est vraiment pas positif, utile pour l’ensemble de notre société.

Ce n’est pas en faisant souffrir une personne qu’elle va avoir une prise de conscience, se grandir …

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Le 12 septembre à 00:05

Merci Mike !
(citation de Mike puis de Bmylove le 10 à 10:12)

Je me suis mal expliquée : de la « prévention » existe un peu : draps déchirables (pour « éviter » les pendaisons), cellule « nouveaux arrivants » avec une plus grande vigilence, présence, codétenus de soutien etc … mais ce ne sont que des pansements sur une jambe de bois …

Le problème de base est que la prison telle qu’elle fonctionne engendre, entre autre, de la souffrance. Elle accentue ou déclenche les « envies » suicidaires


Bien d’accord avec toi Bmylove. Je pense aussi que la souffrance psychologique, sa profondeur n’est pas suffisamment reconnue par la société, l’entourage alors on la cache …
La médecine semble en difficulté pour la prendre en charge, la traiter correctement ...

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Le 12 septembre 2018 à 02:09


Je me permets d’emprunter ces mots qui, malgré la souffrance, sont beaux, plein d’espérance :
http://forumdeuil.comemo.org/traverser-le-deuil/mon-petit-monastere-mon-paradis-blanc-!/msg101991/#msg101991

"NOUS échangerons, nous partagerons, nous écrirons, nous parlerons avec des mots arc-en-ciel ... ceux qui ne sortent qu'après une immense souffrance et qui veulent aller à la rencontre du soleil... rencontre d'une larme et d'un sourire..."

"Ecrire en ARC-EN-CIEL c'est  s'exprimer entre larmes et sourire ! c'est la belle rencontre entre la pluie et le soleil !"

"J'écris en arc-en-ciel... c'est souvent douloureux mais parfois c'est rigolo..... comme la vie !
"


Pour mettre un peu de douceur, de couleur et de poésie sur notre fil à Mircea et moi …

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Le 14 septembre 2018 à 23:16

Chuuuut … Juste …

Les battements de notre Amour, Coeur à Coeur
Le bruissement de nos Âmes, d’Âme à Âme …

https://www.youtube.com/watch?v=A_e-AZdIwdU "Celtic rain" Mike Oldfield

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Le 19 septembre 2018 00:03

16 mars – 16 septembre : 6 mois, la moitié d’une année …

6 mois depuis ce vendredi du 16 mars, que tu ne vis plus auprès de nous …

Ce matin-là, comme souvent, tu m’as dit que j’étais belle et plein de petits mots d’Amour …
Nous avons pris le petit déj ensemble, tranquilles …

Une asso du coin qui donne des cours à des migrants mineurs isolés cherche un hébergement (caravane etc …) pour ces jeunes. Je pense à notre caravane et notre terrain … Tu dis que c’est une bonne idée …

Puis tu enchaînes : « tu sais ce que je voudrais vraiment ? ». Je te réponds « la Roumanie, ta famille te manque ? ». Tu répliques que tu préférerais retourner en prison plutôt que de repartir en Roumanie.
Alors je te renvoie ta question « qu’est-ce que tu voudrais vraiment ? ».
Je me souviens encore de ton regard et du son de ta voix quand tu m’as dit « tu ne le sais pas ? Tu en es sûre ? » …
J’ai commencé à avoir des craintes (mercredi tu avais évoqué ton « envie » de mourir puis « ça allait mieux ») … Tu as ajouté « mais tu vas être triste ».
Voyant ma tête effarée, tu t’es alors repris : « j’ai envie de fumer » (depuis ton retour, tu avais décider d’arrêter la cigarette, l’alcool, le café. Tu avais alors donné le tabac, resté 2-3 cigarettes dans la voiture). Soulagée, je réponds « ah si ce n’est que ça, ça va ! »

Je te rappelle d’évoquer avec le psychologue tes problèmes de mémoire qui t’inquiètent tant, ton « envie » de mourir de mercredi et ton souhait de rencontrer un psychiatre au plus vite pour revoir ton traitement. Vu tes problèmes de mémoire, je te propose d’écrire ces trois choses … Tu dis que ça va aller  et ajoutes : « les psychiatres et les psychologues, je les connais bien maintenant ... »

Tu es parti prendre une cigarette et tu es entré dans le hangar. Je t’ai rejoint. Tu fumais, tranquille, accroupi.

Quelque chose me gênait mais je ne savais pas quoi. J’ai eu envie de te demander ce que tu étais venu faire dans le hangar et je me suis reprise : des questions j’en pose tellement … (maintenant je suis persuadée que tu étais venu chercher une corde, la corde … des cordes pour la yourte on en a de toute taille …)

Je t’ai quand même demandé si tu avais « envie » de mourir : tu m’as répondu « non ! ». Je t’ai cru sans hésitation (tu avais toujours mis un point d’honneur à dire les choses telles qu’elles étaient, même si c’était dur …)

Je devais te déposer chez le psy avant d’aller au travail. Je t’ai proposé de venir te rechercher dans l’heure du midi car de l’orage était annoncé. Tu m’as dit que ce n’était pas nécessaire, que j’avais suffisamment de travail comme cela et qu’en coupant par la forêt, tu serais protégé de la pluie et vite rentré chez nous.

Je t’ai laissé devant l’hôpital en te disant que je t’appellerai quand même dans l’heure du midi pour avoir des nouvelles et voir si je venais te rechercher … Nous nous sommes embrassés … Tu étais déjà ailleurs ...
 Et je suis partie au boulot … rassurée par ce rdv avec le psy qui saurait, lui, ce qui est le mieux pour toi … …. ….

Tu n’as pris que ton téléphone et la carte de mutuelle, pas un centime, aucun autre papier …

Le midi j’ai appelé : tu n’as pas répondu. J’ai essayé plusieurs fois : rien. Au début je me suis dit que tu avais peut-être un problème de réseau avec ton téléphone (c’est fréquent)

Plus le temps passait, plus l’inquiétude grandissait …

En rentrant chez nous, avec D, l’angoisse m’étreignait plus fortement quand je ne vis pas de fumée s’échapper de la cheminée. En entrant dans la yourte, j’ai tout de suite vu que tu n’y étais pas venu de la journée …

Même si je ne pouvais pas m’empêcher d’espérer un peu, un tout petit peu, tout hurlait en moi que tu étais mort. Alors je me suis partie à la lisière de la forêt et à la mort, j’ai hurlé comme une louve.

À partir de ce soir-là, je l’ai vue, revue, rerevue de multiples fois cette dernière matinée avec toi Mircea, les mots, les regards, les ressentis …
Tout prenait sens …

J’aimerai arrêter de compter les mois. De toute façon je suis en dehors du temps …

Je n’ai pas peur de t’oublier ! Ah ça non !

Ça fait une semaine que je ne t’ai pas allumé une bougie. Ces derniers temps le chagrin prenait trop de place … Là, ça s’apaise … Je pense que je vais pouvoir t’allumer une bougie et te sourire !

Je pense très, très fort à toi Mircea, mon Amour

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Le 21 septembre 2018 à 12:00

post de Federico :
https://www.youtube.com/watch?v=32mzfLfXZmI......... Livre audio

La Maîtrise de l'Amour... Don Miguel Ruiz

Merci pour le lien Federico : je n’ai pas encore le réflexe des livres audio (je suis accro aux livres papier)
L’histoire de l’homme qui ne croyait à l’Amour commence à la 54ème minute

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Le 21 septembre 2018 à 12:12

Désolé pour le désordre : ce post va après les beaux et touchants posts de soutien à mon post du 19 septembre …

Merci du fond du coeur

à Federico, Bmylove, Mike, Fanny (puis à Loma pour vos mots de soutien qui réconfortent, soulagent, réchauffent

À celles et ceux qui lisent sans dire mot et qui ont une pensée pour Mircea

Merci : ce mot peut paraître galvaudé mais pour moi c’est un mot sincère, intense … celui qui permet d’exprimer ma gratitude, je n’en trouve pas d’autres …

Alors MERCI à tous ceux et celles qui font vivre ce forum, qui lisent, qui soutiennent, accueillent, ne jugent pas, qui respectent, qui partagent leur histoire, leurs émotions, leurs idées, leurs découvertes, leurs expériences, leurs larmes, leur sensibilité, qui poussent une gueulante, qui sourient et font sourire, rire, réagir, rêver … MERCI

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Le 29 septembre 2018 à 16:15

Lorsque la souffrance me submerge, je suis incapable écrire ici, pour moi. Alors j’écris après …
J’écris pour ranger le bazar dans ma tête, pour ne pas oublier, pour pouvoir y revenir lors de la prochaine vague, pour essayer d’avoir des repères, voir que ça va quand même mieux …

Je ne savais pas que la souffrance pouvait avoir tant de nuances …

Il y a celle du début, horrible, terrifiante, qui flirte fortement avec la folie … (sensations qui restent incrustées en moi)

Il y a celle qui maintenant fait partie de mon quotidien (pour toujours?), plus « douce », qui se mêle avec le chagrin. Nous cohabitons. Compagne pas bienvenue mais compagne quand même.

Il y a celles qui débarquent à l’improviste, plus ou moins violentes, piquantes …

Et il y a une dizaine de jours, j’ai sentie en arriver une. Elle arrivait doucement, sournoisement …
Je l’attendais … Si on me demandait comme ça allait, je ne savais pas … Je ne savais pas si je me sentais plutôt bien ou plutôt mal … drôle de sensation …

Je l’ai regardée venir, elle a fait mal, m’a mise à terre …

Puis j’ai eu l’impression qu’elle repartait. Sa puissance baissait. Mais non ! Elle a fait demi-tour, elle est revenue, brutalement, violemment, me lacérant …

Moins violente que la souffrance du début mais plus violent que celle du jour de la rentrée …
Lundi, elle me submergeait totalement … Tout me ramenait de nouveau à Toi Mircea. Et tout ce qui ramenait à Toi était une torture. J’étais complètement envahie.

Je gardais dans un petit coin de mon cerveau en bouillie que si je me sentais aussi mal ce jour c’est qu’auparavant ça allait quand même mieux. Cela n’atténuait pas cette souffrance … Non ! Mais je savais qu’à un moment ça allait s’arrêter …
Le soir je n’en pouvais plus ! Je t’ai demandé longuement de m’aider mon Amour

Ça n’a duré « qu’une » journée. J’avais peur que ça dure longtemps, encore longtemps … J’avais peur de continuer à descendre … Descendre jusque où ???

Le lendemain c’était quand même mieux. Cette souffrance piquait encore fort mais ça allait « mieux » que la veille. J’étais capable d’aller chercher ce qui pouvait me faire un petit peu de bien, d’apprécier ce que je pouvais recevoir de bon …
Les jours suivants, elle piquait encore mais continuait de partir, doucement …
Et aujourd’hui, même si ce n’est pas encore la joie de vivre (loin de là!), c’est quand même mieux, plus apaisé, plus vivable, bien plus vivable …

Me souvenir pour la prochaine fois que c’est moins terrible qu’au début, ça peut ne pas durer « longtemps ». Pas d’autre solution que de la laisser passer, me traverser cette souffrance. Elle finit par s’arrêter. Ensuite ça va un petit peu mieux , puis encore un peu mieux …

Puis je peux de nouveau penser à Toi Mircea, de façon apaisée, avec un sourire, avec les larmes aussi mais celles qui soulagent

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29 septembre 2018 à 22:30

Découverte de ce jour que je souhaitais partager

https://www.youtube.com/watch?v=E5rIb1t6Ukw Alain Bashung « immortels »

« Je ne t'ai jamais dit mais nous sommes sommes immortels
Pourquoi es-tu parti avant que je te l'apprenne ?
Le savais-tu déjà ? Avais-tu deviné ?
Que des dieux se cachaient sous des faces avinées

Mortels, mortels, nous sommes immortels
Je ne t'ai jamais dit mais nous sommes immortels

As-tu vu ces lumières, ces pourvoyeuses d'été
Ces leveuses de barrières, toutes ces larmes épuisées
Les baisers reçus, savais-tu qu’ils duraient ?
Qu'en se mordant la bouche, le goût en revenait
Mortels, mortels, nous sommes immortels
Je ne t'ai jamais dit mais nous sommes immortels

As-tu senti parfois que rien ne finissait ?
Et qu'on soit là ou pas quand même on y serait
Et toi qui n'es plus là c'est comme si tu étais
Plus immortel que moi mais je te suis de près

Mortels, mortels, nous sommes immortels


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02 octobre 2018

Merci Loma pour tes mots … Ils m’incitent à me mettre au clair et m’exprimer sur ce que je pense du suicide de Mircea : le sien, pas le suicide en général …
Merci Federico pour ton soutien ! http://forumdeuil.comemo.org/traverser-le-deuil/mon-petit-monastere-mon-paradis-blanc-!/msg102969/#msg102969

Je ne veux blesser personne, je vous demande de ne pas juger. Donner une opinion radicalement différente : oui ! Mais ne pas juger. C’est juste ma pensée (elle évoluera peut-être). Mais ce n’est surtout pas une « valorisation » du suicide.

Toi Mircea, tu as fait ce que tu pensais être le mieux, ou plutôt le moins pire, pour toi, pour moi, pour Nous … Et malgré toute ma peine, je pense que tu as fait ce qu’il fallait …
Que c’est dur à dire, à reconnaître, Que ça fait mal !

Mais Oui, je pense que tu as fait ce qu’il fallait :

Pour mon plus jeune fils et moi car je m’épuisais, je ne pouvais pas faire plus pour toi mais je n’arrivais à « te lâcher. » Je me serais « perdue » en vain. Et surtout mon enfant a besoin de moi, d’une mère présente, disponible pour lui

Pour Toi : tu portais tellement de souffrance, depuis longtemps, très longtemps, trop longtemps … depuis ta petite enfance … Tu étais si abîmé que ce n’était plus « réparable » (tellement horrible et rageant à reconnaître)

Ton immense sensibilité m’a profondément touchée, je n’avais pas mesuré à quel point elle faisait partie de tes fragilités.
Je me souviens de ton immense joie au début de notre relation et de tes espoirs aussi. Tu avais dit au médecin que je te redonnais goût à la vie. Tu m’avais dit « il n’y a que ta présence dans ma vie qui peut me guérir » Mais je n’avais pas ce pouvoir !!! Je ne pouvais pas être Tout pour Toi : ta mère, ton médecin ton assistante sociale … je ne pouvais être que ton Amoureuse, ta "Rromni »  …

Tu avais fini par le comprendre et je suis bien consciente de tous les efforts que tu as fait pour essayer de t’en sortir !

En août 2016, tu disais « je veux encore lutter, me battre pour obtenir de l’ordre dans  ma vie » : oui tu essayais ! Mais la montagne était bien trop haute, trop abrupte. Elle était infranchissable ! Quelle injustice que cette vie, que ta Vie !!!!!

Lorsque les angoisses, le mal-être étaient trop intenses, que tu n’arrivais plus à les contenir, tu « pétais les plombs » (casse, menaces …). Cela t’a valu gardes à vue, inculpations pour « menaces et outrages aux forces de l’ordre » puis « à magistrat » … et prison …
Je me souviendrai longtemps, je pense, de l’expression de ton visage quand ensuite tu te rendais compte de ce que tu avais fait … Tu baissais la tête, les yeux, rempli de honte, de culpabilité. Même si tu ne te souvenais pas de tout, tu disais « il n’y a que moi qui est capable de faire ça »

Une médecin, parmi tous les médecins et psy que tu avais vu, avait expliqué qu’il ne fallait absolument pas de prescription de valium. Même si tu avais l’impression que ça t’apaisait sur le moment, ça avait ensuite l’effet inverse et amplifiait fortement tes « explosions » (apparemment selon les personnes : le valium ça convient ou ça fait des ravages)

À la dernière audience, le juges ne pouvaient comprendre que si tu ne pouvais pas vivre avec moi, chez nous, tu préférais alors rester en prison où tu te sentais protégé, protégé de toi-même, du monde extérieur qui t’était trop dur (mais en même temps la privation de Liberté continuait de te détruire mais tu ne t’en apercevais plus et la psy de la maison d’arrêt t’avait remis sous valium ! Elle ne devait pas savoir …)

Tu as ensuite « pété les plombs » en audience. Les juges ont alors, contre toute attente, prononcé une « irresponsabilité pénale ». Ils ont dit que ta place n’était pas en prison mais en soin.

Puis ça a été le transfert en centre de détention, l’expulsion, la Roumanie … Tout cela t’a fait couler un peu plus.
Avant de revenir, tu m’avais dit que tu n’étais plus le même homme, que tu comprendrais que « je ne veuille plus de toi ». Tu étais déjà en partance vers la mort

Même si tu avais réussi à sortir de cette dépression ?, de cette « crise suicidaire » ?, la souffrance permanente, très profonde, bien ancré elle aurait toujours été là !!!
Je ne peux que comprendre ton «envie » d’en finir (accepter je ne sais pas mais comprendre oui), d’autant plus qu’après ta mort, pour la première fois j’ai connu cette absence d’énergie vitale. Alors je comprenais mieux quand tu me disais que tu  étais "un vieux tout pourri » « je ne peux plus rien t’apporter ».

Après ta mort, j’ai ressenti aussi cette « non envie » de vivre, espérant ne plus être ici très encore très longtemps ,mais l’idée de me suicider ne m’a jamais effleurée. (Contrairement à toi, je suis une « gâtée » de la Vie. Depuis ma naissance j’ai reçu tant d’Amour, d’attention … Je t’aurai bien donné une partie de mes « gâteries » en échange d’une partie de ta souffrance pour équilibrer un peu. Mais ça ne marche pas comme ça)

Je crois fermement que l’acte de te suicider ne remet pas en cause l’Amour que tu nous portais. J’évoquais avec une amie mon absence d’ « envie de Vie ».
 Elle m’a répondu « moi qui n’ai pas d’enfant, je pensais que les enfants étaient "suffisants" , mais non ça ne suffit pas ... » Non ça ne me suffisait pas et pourtant je n’ai jamais cessé de les aimer mes enfants ! Mais quand on est dans cet état … Alors j’ai mieux compris que pour toi, ton Amour pour nous n’avait jamais cessé.

Tu m’as préservée également comme tu as pu : tu as essayé de m’expliquer que tu ne pouvais plus vivre.

Malgré toute ta douleur, tu nous as encore offert de beau moments avec ton sourire, tes chants, nos discussions, nos câlins … Tu me donnais de l’Amour, on faisait l’Amour. Tu m’as souvent dit « nous avons vécu de bons moments ensemble hein ! »

Tu ne t’es pas suicidé chez nous. Tu as essayé de faire au mieux, je ne peux pas t’en vouloir.

En plus de ton absence, du manque de toi, ce qui me fait horriblement mal est que tu en es arrivé à te donner la mort, SEUL, VIOLEMMENT, extrêmement violemment.
Que tu n’aies pas pu évoquer, déposer ton profond souhait d’arrêter cette vie en te donnant la mort. PERSONNE pour l’entendre, l’accueillir, pour te comprendre, t’accompagner (pas accepter, cautionner, juste recevoir, comprendre, être là).
Jamais je n’aurai pu entendre ce souhait là. Quand tu essayais de m’en parler, je te répondais que vu ce que tu avais vécu ces derniers mois, c’était compréhensible que tu te sentes aussi mal, épuisé. Petit à petit ça ira mieux …

Ben oui c’est compliqué dans notre société le rapport à la mort … alors le suicide …

Suite à ta mort, aujourd’hui j’aurais largement préféré que tu puisses avoir accès au « suicide assisté ». Peut-être que tu aurais préféré être seul au dernier moment mais tu aurais au moins eu cette possibilité d’avoir une présence … (avant ta mort, je n’aurais jamais pu en entendre parler, ça n’aurait pas pu être avec moi. Mais au moins pour toi ça aurait été moins violent). J’espère que tu es parti en sachant que tu es aimé, même jusque dans ton acte de te donner la mort.

La souffrance psychologique est bien difficile à cerner, à être reconnue pleinement, à soigner …

Et quand rien n’est plus possible ?!?!?! Empêcher de mourir, mais laisser souffrir ???

Respecter ton geste, il t’appartient. Dernier acte de Liberté ? De libération ?

Par ton geste tu voulais arrêter ta souffrance.
Et moi je ne peux plus être comme avant. Je te promets mon Amour que tout ce que tu m’as apporté, que ton geste aussi, me serviront à trouver la volonté, la force de vivre le mieux possible.

Tu manques cruellement à ma vie, à mon coeur … mais j’ai encore de belles choses à vivre.

Pensées à celles et ceux qui, comme toi, n’auraient pas pu raccrocher à la vie, de quelque façon que ce soit,
Pensées à celles et ceux qui auraient pu raccrocher à la vie mais qui ne le savaient pas …

« Modifié: 18 juin 2021 à 08:41:30 par Catherine Th »