beaucoup de choses produites sur ce fil,
Philosophie vient de deux mots grec "philein" "aimer" et "sophia" "la sagesse".
"o philos" veut aussi dire "l'ami".
o philos willy, amicus willy.
Le philosophe se construit en opposition au sophiste qui dit détenir la science, la sagesse.
chacun de nous, ici, vivons le deuil comme nous le pouvons, certains auront besoin d'en parler à des proches, d'autres à des personnes vivant la même épreuves comme bcp sur ce fil, d'autres n'en parleront pas soit par désir, soit parce qu'il ne le peuvent pas.
j'ai besoin de vivre mon deuil, ou mes deuils, parfois en en parlant, en parlant de ma fille à mes amis, de mon père, mais ce qui me fait le plus de bien c'est de trouver un chemin de continuité pour moi.
parler de mon deuil c'est aussi donner des réponses sur le sens de ma vie.
quel sens puis je donner à ma vie pour que cela soit confortable, écologique pour moi.
ayant un enfant dcd et un autre vivant,
je ne trouvais plus ma place,
je ne savais plus ou aller, quelle direction prendre.
je ne vivais pas, je suppurais ma douleur entre mort psychologique et vie de survie.
allant au bout de ma douleur, c'est ce que j'ai fait durant de longs mois,
la vie était bien plus douloureuse que la mort qui ne voulait pas de moi.
et pourtant je suis morte à moi même, à mon ancienne vie,
tout cela est mort,
puis au bout de la souffrance, de l'intolérable souffrance .
ce long tunnel sans espoir, sans lumière, si froid et insensible,
seule autour de tout le monde, affronter le deuil toujours et encore,
a n'en plus finir, a n'en plus pleurer,
j'ai cédé de trop de douleur, de plus de force.
mourir enfin, accepter de ne pas pouvoir, de ne pas devoir, de ne pas faire semblant.
puis de cette lente agonie, cette descente au seuil de ma mort,
pour accompagner aussi loin que j'ai pu celle que j'aime et que je ne vois plus.
j'ai déposé ma plainte, ma peine, ma douleur, mes cris de mère invalidée.
et me suis réveillée un matin, surprise de me sentir en vie.
la vie est une suite ininterrompue de petite mort, de deuil à faire.
le deuil d'un désir,
le deuil d'une première dent qui tombe,
le deuil d'une date d'anniversaire,
le deuil d'un divorce,
d'une perte d'emploi,
d'une relation,
d'une idée,
la petite mort du sommeil, puis le réveil, le retour à la vie.
j'ai fait aussi le deuil de mes peurs, de bcp de peur,
je n'ai plus peur de rater,
d'échouer,
de me tromper,
plus peur d'aimer,
ni de m'ouvrir,
Mes peurs sont mortes aussi, elles ne sont pas revenues.
aujourd'hui, il m'arrive de pleurer, de laisser une vague de tristesse me renverser,
mais mon regard aujourd'hui est tourné vers l'horizon,
je la laisse se dérouler dans mon corps, dans mon coeur,
puis me laisse me réchauffer au soleil de la vie.
oui, mon regard est tourné vers l'horizon,
alors que je pensais mourir,
je renais plus en accord avec moi même, plus en connaissance de moi même.
les gens que j'aime sont dans mon coeur, morts ou vivants,
ils ont la même place.
et ce que je vois à l'horizon c'est une vie accomplie où j'aurais fait au mieux de mes possibilités.
Aimante et se laissant encore aimée, et dorlotée par la vie.
puis au bout de cet horizon, de cette vie accomplie, tous seront là et surtout ceux qui m'ont quittés en cours de chemin.
et c'est pour cela que je porterai toujours mon regard vers cet horizon.