Bonjour à tous, à vous, mes amis de longue date, à vous, ceux que je ne connais pas.

Après presque trois ans du décès de Lowell, après 9 mois d'arrêt de travail (moment de véritable conscience de deuil), je peux dire aujourd'hui que je vais bien.

Oui, je l'engueule toujours. J'ai une partie de ses cendres toujours dans le salon et je lui dit "Lowell, occupe-toi de ta fille et vite!". "Lowell, envoie-moi de l'argent"! Et notre Lou, 10 ans, va bien, beaucoup mieux depuis que j'ai "Lâché prise"...

Oui, je verse encore quelques larmes. Mais la souffrance n'est rien à comparer à ce que j'ai vécu. J'avais heureusement l'assurance, la promesse du Dr Fauré et de son équipe que "Je vous le promets, la lumière arrive au bout du tunnel si on vit son deuil".

Et puis, avec mon thérapeute, j'ai pu faire un bon bout de chemin.

Oui, je pense à lui à tous les jours, je regarde avec bonheur nos photos (il était très beau), et la Lou, qui lui ressemble à en tomber... J'ai laissé quelques objets africains dans certaines pièces. Pour y penser.

Il fait donc partie de ma vie.

Non, je n'ai rencontré personne, mais j'aimerais bien.

---

Si je dis que je vais mieux, c'est surtout pour deux raisons:

- Petit à petit, je commence à comprendre que je dois me connaître (ce qui n,est pas encore finalisé!), que je dois agir en fonction de mes désirs profonds -- que ce soit personnel ou professionnel, et non ceux des autres. Sans pour autant laisser tomber mes responsabilités.

- Je fais "les choses de la vie" avec plaisir, sans que l'effort ne me paraisse insurmontable, ce que je ne connaissais pas depuis quelques années: pelleter les km de neige qui tombent, souffler la neige (yé! j'aime ça!), casser la glace sur le stationnement, laver la vaisselle, peinturer, rénover la maison, faire l'épicerie, amener ma Lou à ses cours. Réaliser mes 1001 projets. Par contre, le plaisir de rencontrer les gens n'est pas aussi fort qu'avant. L'effort est là, mais le plaisir d'être avec eux est meilleur.

Ce dernier move est très important. Je prends conscience, chaque fois que je fais une activité que je n'ai pas pensé que c'était siiiii difficiiiile!!!!  Je fais ce qu'il y a à faire et ce n'est que durant, ou après que je m'aperçois que je le fais simplement parce que... il faut le faire!

C'est ridicule, mais c'est tout une découverte!

---

J'espère avoir ce congé de travail jusqu'en fin mars (soit un an au complet) et reprendre, petit à petit. J'ai encore peur de me retrouver devant le patron (qui me demande encore quand je vais revenir...). Je crois que je vais demander aux assurances de faire intervenir un médiateur lors de notre première rencontre.

Je vous embrasse très sincèrement. Vous m'avez tant secouru à une époque ou je ne me voyais que comme une loque. Maintenant, je suis vivante!

À +

Caro à Québec

Merci Caroline pour ce témoignage, nous en avosn tous besoin !
Je suis heureuse que la lumière soit là pour toi.
Merci.
Virginie

Je suis heureuse pour toi Caroline. Merci pour ce témoignage d'espoir, si précieux dans notre noir actuel.
Bonne route à toi et Lou. Amitié.
Dominique

Bonjour Caroline
Merci pour ce message plein d'espoir, j'ai perdu mon mari il y a maintenant 15 mois, je pleure moins depuis 15 jours et même hier j'ai pensé à lui sans pleurer, j'en suis bouleversée j'ai l'impression de le trahir si je ne pleure plus.
Votre message me donne du courage, le courage de continuer je suis certainement plus âgée que vous je viens d'avoir 71 ans.
Bonne route à vous et à votre enfant.
Alberte

Je poursuis mon chemin,cahin cahan,je viens pratiquement encore tous les jours sur le Forum,avec de moins en moins envie d'y ecrire cependant.
      Le decalage dans les ressentis sont trop creuses par le temps,et peut etre qu'il y a une periode ou meme quelqu'un dans la meme galere que tous ici,qui montrerai que ca "va mieux"susciterai une animosite tant il est inconcevable au debut de l'imaginer,bien qu'on le souhaite profondement!!
        Pour arriver a ca,on a tous la peur que continuer soit synonyme d'oublier,je l'ai eu aussi,et c'est faux,on n'oublie pas!!!
Il faut se battre avec notre culpabilite d'avoir encore des joies,du plaisir,d'aimer encore peut etre,alors que l'autre n'est plus...
       On veut parler de lui,que les autres continuent aussi,on s'insurge que les proches ou amis donnent l'impression d'etre un peu distants par rapport a notre disparu(e)!
      Alors,il faut prendre sur soi pour moins le citer,l'evoquer au cours d'un souvenir general,ou sa presence existait,comme ca,doucement,car malgre tout il faut aussi penser aux "non-endeuilles"qui sont  mal a l'aise face a nous!Et au fil du temps,lorsque notre image donne l'impression d'aller mieux,on s'apercoit qu'eux non plus ne l'ont pas oublie,juste que leur crainte de nous faire mal s'estompe,puisqu'on "donne l'impression d'aller mieux"...Ca rassure et pourtant il y a quelques temps on en voulait a la terre entiere d'etre sourde a leur sujet.               
      La mort impressionne.Nous on en parle plus facilement en ommettant que tout le monde n'est pas implique autant que nous!Je pense que beaucoup de gens a qui j'ai parle au debut etaient genes,voir muets quant aux reponses qu'ils pouvaient donner.Je croyais qu'ils s'en foutaient,non, ce n'etait pas ca,ils ne savaient quoi dire,tout simplement....
      Mais au debut du chemin,on ne peut penser comme ca!!Voila pourquoi je parle de decalage de ressentis.
Avancer  vers un certain apaisement, ne veut pas dire oubli,
                                              "le deuil est simple,comme l'est la mort",et surtout passage oblige...La difference est que l'une est permanente,et l'autre momentane...
   Pour ma part,j'ai rencontre une femme tres bien,tres comprehensive et aidante,avec qui je suis depuis un moment,elle sait que jamais je n'oublierait ni ne cesserait d'aimer Sandrine,que ce n'est pas negociable.
   Au debut (et encore maintenant)j'avais de la culpabilite a ca,je m'en voulais de vivre pleinement,de lui donner la main(et le reste..)
mais la vie est la,pour moi,et pour vous aussi!!! J'ai bien sur traverse toutes ces etapes decrites,et je sais aussi que par instants je replonge dans l'une ou l'autre,mais la difference dans le temps,est que maintenant,quand un de ces etats me submerge,je ne me debat plus,je courbe le dos,laisse glisser,car je sais que derriere ca ira....Malgre tout!

Bonjour Caro,

Vraiment trés heureux pour toi que tu ais enfin trouvé ce coin de ciel bleu et de sérénité.

Lorsque je suis arrivé sur le forum au mois de septembre, tu as été l'une des première a répondre à mon angoisse, à ma solitude, et cela je ne l'ai jamais oublié, et je ne t'en remercierai jamais assez. aussi, que tu retrouves goût à la vie par l'accomplissement de tâches simples mais primordiales est tout simplement une avancée et un souhait pour nous tous.

Profite au maximum et fais en profiter ta petite Lou.

Je t'envoie d'énormes "becqs" (je crois que c'est comme ça que l'on dit pour bises).

Tendres pensées et au plaisir de te lire à nouveau avec d'aussi bonnes nouvelles.

Bises.

 

Marcel

Merci Caroline pour cet espoir que tu distilles.

Martine