Dans deux jours nous seront de nouveau le 9.
7 mois depuis son départ... je n'arrive pas à croire que le temps ne se soit pas arrêté ce jour là.
Je ne viens plus tous les jour sur le forum. J'essaye de passer plus de temps dans le monde des vivants tout en restant dans ma bulle. Je n'ai jamais aimé être entourée et son départ n'a rien changé.
J'ai pris un abonnement à la piscine qui est à deux pas de chez moi (ma famille est ravie, ils pensent que je vais mieux... les bienheureux...). C'est un endroit splendide avec un parc immense, de grands arbres centenaires. L'endroit parfait où je peux être tranquille, sans qui que ce soit à côté de ma serviette. Je nage peu mais je passe des heures allongée sur la pelouse, mes écouteurs vissés à mes oreilles, la musique à fond pour m'isoler du reste du monde, à regarder le ciel et être en communion avec lui.
Dans l'ensemble je tiens bon mais la rechute n'est jamais loin. Il suffit d'un rien, comme ce jour là où allongée dans l'herbe j'ai décidé de regarder des photos sur mon téléphone. Je le fais depuis le début, c'est un terrain non miné ...normalement. Mais ce jour-là, cette photo là m'a immédiatement fait replonger, les larmes sont arrivées en une fraction de seconde. J'ai fait au mieux pour les retenir derrière mes lunettes de soleil.
J'ai compris que ce qui semble sans danger, peut m'exploser au visage à tout moment.
Et puis je rêve, encore et toujours. Certaines personnes ne se souviennent pas des leurs rêves, moi je me souviens de chaque détail.
Il vient me voir la nuit, quand il a des choses à me dire, quand il veut que j'avance sur certaines choses, quand je traîne les pieds. Et là nous ne sommes pas dans le rêve classique qui n'a ni queue ni tête. Ces rêves là ont tous un sens , même si j'aimerais pouvoir l'ignorer.
Dans tous mes rêves sans exception, nous sommes lui, moi (et parfois les enfants qui sont présents aussi), très conscients qu'il est décédé. Il me le dit, je le lui dit, nous sommes bien dans la réalité : il est mort.
Mais à chaque fois, être dans ses bras, l'embrasser, sentir son corps collé au mien, la sensation de ses doigts sur mon visage et dans mes cheveux, tout ça est réel. J'aimerais que ces moments ne cessent jamais parce qu'ils me rendent mon bonheur, ma joie, ma vie.
Mais le réveil est toujours un moment compliqué, le sevrage est brutal et douloureux.
Ce matin en ouvrant les yeux, mon corps criait famine, il le voulait à mes côtés... encore un peu. Mais je n'étais accompagnée que du vide incommensurable qu'il a laissé en partant. Dans ces moments là, j'essaye d'être forte mais au bout de quelques heures, j'ai ouvert mon téléphone et son image qui apparait à chaque fois m'a fait fondre en larmes. J'ai laissé faire, de toute façon j'ai perdu cette guerre depuis bien longtemps.
C'est à la fois une chance folle de vivre ces moments en rêve, mais c'est aussi une douleur intense qui me transperce les entrailles. Mais entre le néant et cette douleur, je choisi cette dernière jusqu'au jour où je serais enfin de l'autre côté du rivage avec lui.
A notre amour éternel et incommensurable....
Amitiés à vous toutes et tous, soeurs et frères de douleur. Je vous laisse sur cette chanson de Céline Dion (Si c'était à refaire) dont les paroles ne prennent tout leur sens que quand on a perdu sa moitié:
https://youtu.be/l8hlX8FHjSU