Et voilà à nouveau le week-end...et moi je les hais de plus en plus...le week-end était synonyme de sport à deux, de randonnée ou encore de séance cinéma...et maintenant c’est le vide, le néant..on vit chaque minute sans aucune projection vers le lendemain. Des minutes qui paraissent encore plus des heures insurmontables.
Mes enfants ont quitté le nid et que s’est dur d’être livré à soi- même.Pas un bruit, pas de rires d’enfants... je suis obligée de mettre la télé pour avoir un fond sonore. La solitude me fait très peur. Vais-je devoir vivre encore de nombreuses années ainsi?
La semaine passe un peu mieux car je suis dans l’hyperactivité : travail et sport pour rentrer le plus tard possible...au sport , je force un maximum car la douleur musculaire me fait presque du bien ( autopunition ? ) et une douleur physique n’est rien par rapport à la douleur morale qui ne me quitte plus . Les autres ne peuvent pas comprendre... certains pensent que je m’en sors bien mais sont - ils conscients du mal-être qui nous ronge? C’est évident , devant les élèves je fais semblant mais après...personne ne me voit et c’est tant mieux. Personne ne veut voir cette douleur ...le soir je m’ecroule sous la fatigue et je m’endors assez bien mais je me réveille après chaque cycle et je compte ,0h, 2, 4 h, 6 h ....et je rumine...et me rends compte que tous les petits « travers » de Luc qui m’irritaient me manquent horriblement aujourd’hui ...et je ne parle pas de ses qualités...
Quand , on réussit à survivre, se rajoute encore la paperasserie, les rendez-vous chez le notaire, le comptable, les estimations des biens et même de ma voiture...on est pas assez cassé, l’administration en rajoute une couche...et que dire quand on me demande un certificat du médecin traitant de Luc ( alors que j’ai déjà signalé qu’il était son propre médecin pour mon malheur : les cordonniers sont les plus mal chaussés, c’est bien connu et tellement vrai....).Sur cela, je dois trouver que faire de son cabinet médical...trouver éventuellement un médecin remplaçant, ce qui est difficile actuellement, ou vendre les murs...Des patients sont venus me demander leur dossier jusqu’à mon travail...je ne peux pas gérer toute une patientèle...
Cette hyperactivité permet aux journées de passer mais cet été ? Se sera peut-être être encore plus dur. Je me voile la face ...L’absence se fera encore plus sentir. C’est vrai, en vous lisant, je vois bien que certains sont dans des situations encore plus compliquées que la mienne mais notre douleur est commune...
Affectueusement .