Auteur Sujet: Je ne vis pas je survis  (Lu 390254 fois)

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Re : Je ne vis pas je survis
« Réponse #1245 le: 07 juillet 2025 à 16:52:39 »
Le lâcher prise n'est pas l'abandon de la personne aimée, seulement la mise à distance du trop-plein de souffrance qui accompagne sa perte.
Très souvent, trop souvent ?  on pense qu'abandonner un tant soit peu cette douleur serait abandonner l'objet même de nos pensées continuelles. mais du temps de leur vivant, pensait-on à eux à toute seconde du jour et de la nuit ? Ne les aimions-nous moins pour cela  avant ? Parfois je me dis que cette souffrance qui perdure est comme une barrière infranchissable entre Lui et moi et que c'est elle qui m'empêche, contrairement à ce que je pourrais penser, d'être au plus près de lui. Comment dire, finalement la souffrance prend toute la place ...
Les médocs peuvent parfois en effet endormir la douleur, mais elle ne disparaît jamais complètement, elle fait désormais partie de ton identité. Tu peux lui faire confiance, elle ne te lâchera pas comme ca ...Mais peut-être peut-on vivre dans la moins mauvaise intelligence possible, elle et toi,  et tout autour les personnes qui t'aiment.

Je te souhaite des temps plus apaisés,

Faïk

« Modifié: 07 juillet 2025 à 17:02:14 par Faïk »

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Re : Je ne vis pas je survis
« Réponse #1246 le: 08 juillet 2025 à 21:09:46 »
Oui Faïk c'est je pense la bonne piste
puis on arrive à penser mais avec moins de souffrance
Nicole as tu écouté
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/manque-comprendre/
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/on-ne-s'en-remet-pas/

J'avais appris (années 90) lors d'une formation avec un neuro Psy cette formule
"Bien que cet évènement soit différent de ce que je voudrai voir
je peux continuer à respirer à un rythme lent etc ..."
et vois-tu, c'est la seconde pensée qui est venue pendant le coup de fil de l'hôpital qui m'annonçait son départ ...
La première avait été "oh mon amour ça y est c'est fini nous ne vivons plus dans le même monde" 

et cette formule "bien que ..." je l'ai répétée des millions de fois en 11 ans  ... c'est une base de constat d'une réalité inacceptable émotionnellement (alors qu'au départ mentalement j'ai dit tu as fini de souffrir ouf)
base d'une réalité, d'un constat, prise en compte du paramètre c'est aussi ça le lâcher prise basique
C'est bien sûr différent du "je ne veux pas de cette réalité"

Je te souhaite de beaux accompagnements pour tous tes soucis actuels (fille, petites filles) par les pro que tu vas rencontrer.
 :-*


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Re : Je ne vis pas je survis
« Réponse #1247 le: Hier à 13:38:53 »
  Le terme "lâcher-prise" peut faire peur, comme-toutes proportions gardées-des expressions du genre "tourner la page", "avancer"...ça peux donner l'impression que de tels mots ou phrases signifient "oublier", ne plus penser à l'autre, laisser cet amour derrière nous...et effectivement, certaines personnes (qui ne doivent pas connaître ce genre de deuil, ou qui, l'ayant connu, n'aimaient peut-être pas leur conjoint autant que nous) pensent "oubli"  :( >:( mais il n'en est rien pour nous. Comment oublier ceux qui nous avons tant aimé, comment cesser de ressentir cet amour qui fait partie de nous? Nous ne le pouvons pas, et ne le voulons pas d'ailleurs. On peux craindre qu'indépendement de notre volonté actuelle, cette forme d'oubli, ou de détachement s'installe. J'ai connu cette peur, concernant mon premier compagnon surtout, n'ayant alors aucune expèrience en cette triste matière. Cette même expèrience aidant malgrès tout, je n'ai pas eu ce genre de crainte après le décès de mon deuxième conjoint. J'ètais bien placée pour savoir qu'un grand amour ne meurt pas dans nos coeurs; il prend une autre forme, sans être amoindri pour autant. Et même quand on ne pense pas à eux  en permanence-pas consciement du moins-ils sont toujours là, omniprésents, en arrière-plan, jamais nous ne les oublions.

  Lâcher-prise, ce n'est pas oublier, c'est accepter d'aller mieux, avancer dans notre vie, tout en les gardant en nous. Et tourner la page (c'est un terme que je n'aime pas beaucoup, parce-qu'il prète davantage à confusion, mais il peux, pour d'autres, être mieux employé), ça peut être ouvrir un nouveau chapitre de notre existence et l'accepter, tout en gardant les beaux souvenirs, et en honorant leur mémoire: l'un n'empêche pas l'autre, quoiqu'on en dise.

 :-*
*Où que tu sois, ne m'oublie pas. Ici, ta voix résonnera encore et toujours. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à toi; mais c'est un monde où je ne suis pas...* (Dark Sanctuary)