Mon conjoint est décédé il y a quatre mois, il était atteint d'un gliome de haut grade (cancer cérébral). Je l'ai accompagné durant les 18 mois où il était en "traitement" (neuro chirurgie, radio chimiothérapie, etc) je mets traitement entre guillemet, ce type de cancer n'étant pas curable, cela progresse et/ou récidive toujours. Je l'ai accompagné le mieux que j'ai pu, comme j'ai pu (seule), il a suivi les traitements très délétères avec force et courage sans jamais se départir de son sourire et de sa douceur. Il est mort subitement à la maison (épilepsie généralisée due au processus tumorale). Je suis anéantie, je n'arrive pas à être soulagée qu'il est pu partir avant que ses fonctions soient trop altérer (il était autonome jusqu'au dernier jour et n'avait que de légers troubles aphasiques). Je n'ai plus le goût à rien et suis envahie d'une grande fatigue. La reprise du travail en présentiel ne m'aide pas sur le plan moral au contraire... Je sais que le chemin pour surmonter cette épreuve va être difficile et long, mais pour le moment je suis submerger. Nous devions fêter nos 36 ans de vie commune, le lendemain de sa mort...

Bonjour Loma6061,

Merci pour votre message.  J'ai beaucoup de chagrin  comme tous ceux qui viennent sur ce forum. Du chagrin qu'il soit parti encore si jeune (63 ans) en luttant 18 mois contre une maladie qui ne lui laissait aucune chance ni de s'en sortir, ni même de répit, du chagrin pour moi de ne plus jamais être avec lui.

Je n'ai pas accepté que cette saleté de maladie lui tombe dessus, ç'était très lourd de tout gérer seule, bien des fois j'ai pensé ne plus y arriver... Ma force c'était lui,  je m'étais engagée à l'accompagner à chaque rendez-vous médicaux (le cancer était au cerveau (glioblastome -grade 4 : tout pouvait arriver soudainement) et j'ai pu tenir ma parole. Il a pu bénéficier d'un environnement rassurant à la maison (à part les 2 fois où il a été hospitalisé, mais j'étais avec lui tous les après-midi à l'hôpital) jusqu'au bout puisqu'il a rendu son dernier souffle à la maison.

J'étais encore avec lui les 4 premières heures de sa mort, il semblait apaiser, jusqu'à ce qu'on le conduise en chambre funéraire. Tout ça j'ai du l'assumer seule (très peu de famille, âgée et éloignée qu'il fallait aussi ménager par rapport à la gravité de la situation, peu d'"amis" et les siens comme les miens aux abonnés absents dès l'annonce de la maladie, (le cancer ça continue de faire peur, au cerveau encore plus...) et à présent je n'ai plus de ressource pour surmonter cette épreuve...

J'ai un peu parcouru le livre de Christophe Fauré, intuitivement j'avais ressenti qu'il fallait que j'accueille cette douleur et que ça ne servait à rien, au contraire, de lutter contre. Ce qui est dur ce sont les interactions avec les autres en particulier au travail...

Grosses pensées pour vous et votre conjoint, prenez également soin de vous.

Bonjour Ya Josy,
Comme te le dit Malomé, ici sur cette page, on se sent moins seule même si ça reste virtuel.
Comme toi, j'ai peu d'amis qui me restent, la famille est restreinte également, et puis de toutes façons, ils ne sont pas toujours de bons conseils, tant qu'on n'est pas passé par là, on ne peut pas comprendre ...
Tu parles de tes difficultés dans les interactions avec les autres, je suis d'accord avec toi, c'est compliqué. On attendrait autre chose de leur part, mais la vie continue pour eux et dans le monde du travail particulièrement, difficile d'avoir des états d'âmes. Il faut faire avec ou sans, le processus du deuil se vit surtout dans la solitude hélas.
Mon mari n'avait que 61 ans, alors moi aussi j'ai ce sentiment d'injustice, on se voyait vieillir ensemble, profiter de nos retraites, des petits enfants, tout ça a été balayé en quelques minutes, c'est dur.
Amicalement

Bonjour,

Merci infiniment à vous tous pour vos messages et marques d'attention.

Oui, j'ai pris cher, comme vous tous.

La mort de mon chéri a été soudaine, même la neuro onco ne s'y attendait pas aussi subitement. Je savais qu'au bout d'un an et demi  à lutter contre le glioblastome le temps était compté et j'appréhendais pour lui la survenue d'altérations graves sur le plan neuro. Je prévoyais prendre un congé de proche aidant pour qu'il puisse le plus longtemps possible être à la maison et qu'on soit ensemble à 100% jusqu'au bout, sans avoir à jongler de mon côté avec ce fichu télétravail.

J'ai démarré le massage cardiaque sous les indications d'un pompier le temps que ces collègues arrivent, j'avais compris que c'était déjà fini lorsque je suis entrée dans la salle de bain le matin après l'avoir entendu faire une sorte de râle. L'épilepsie a du faire un court circuit dans son cerveau et arrêter le coeur et la respiration. C'est mieux que cela ce soit fini ainsi pour lui, j'espère qu'il a rejoint ceux qu'il aimait qui sont partis avant lui.

Puis les pompiers nous ont laissé après avoir établi le certificat de décès, au regard de la pathologie et de l'arrêt prolongé du coeur cela aurait été une folie que de le maintenir artificiellement, les dégats cérébraux auraient été trop nombreux et irréversibles.

Je hais cette maladie, j'en veux à l'hôpital qui nous a laissé nous démerder avec tout ça comme si c'était une appendicite ou une simple grippette et je souhaite à tous ceux qui nous connaissent qui ont été infoutus de nous apporter la moindre marque de sympathie ou d'empathie de ne jamais avoir à connaitre une telle épreuve.

Désolée, d'exprimer ma colère, mais c'est ce qui m'assaille actuellement, je sais que c'est un poison...

Vu le pronostic très sombre de sa maladie (évolutions avec des tas d'altérations possibles selon les zones du cerveau envahies par la tumeur et la mort dans des délais rapprochés) et la déglingue générale générée par les traitements il y a eu des moments où je me disais qu'il valait peu être mieux se faire sauter le caisson tous les deux que d'avoir à supporter ça.

Mais j'arrivais toujours à me remotiver grâce à son sourire, son calme, sa patience et son acceptation pour les traitements,  sa présence et à nous refixer des petits objectifs, à créer des petites distractions ou activités pour s'évader de la routine médicale.

 A présent qu'il est parti je me dis à quoi bon continuer sans lui, c'est avec lui que j'ai envie, besoin d'être. Je suis usée de me sentir angoissée dès les 1ères minutes où je suis levée jusqu'à tard au petit matin quand j'arrive à dormir 2, 3 heures.  j'en peux plus qu'on me dise que j'ai été forte, non je ne suis pas forte, j'ai fait  ce que j'ai pu comme j'ai pu. Je suis déchiquetée de douleur, j'ai l'impression d'être dans les rouleaux d'une mer déchaînée. J'ai perdu pour toujours un des êtres les plus chers pour moi. J'ai l'impression de devenir folle de douleur.

Comme je me retrouve dans ce que tu dis, ce que tu vis ... Tes proches qui te disent que tu es forte ou courageuse ont besoin de le croire, ils sont démunis devant notre détresse et ne savent pas tout simplement. Encore une fois je dis qu'il faut le vivre pour comprendre ce qu'on traverse.
Tu es en plein milieu d'un cyclone, tu as perdu tous tes repères sans lui, tu décris très bien ce que tu ressens et il n'y a pas de solution miracle pour moins souffrir, juste les récits des autres sur ce forum pourront sans doute t'aider à comprendre que tu n'es pas seule à devenir folle de douleur. N'hésites pas à venir parler de lui, de ce qu'il était pour toi, combien il te manque, mettre des mots sur ta douleur est un petit pas thérapeutique.
Pensées amicales

Insupportable, inadmissible, insurmontable...

Bien sûr que ça l'est ... Et ça l'était tout autant pendant ces mois si longs et si courts à la fois.
Glioblastome. Je ne pensais pas relire ce mot abject.
Ce que tu as vécu, je, nous l'avons vécu. C'était hier.

Tous, et peu importe finalement la raison pour laquelle nous nous échouons ici, connaissons ce long chemin de douleur.
J'ai beaucoup écrit, et j'ai reçu beaucoup d'aide. Ce forum a été l'exutoire qui me faisait défaut ailleurs.
Tu seras toujours lue et comprise, quoique tu puisses y écrire...

Bien à toi,

Faïk

Yajosi
il y a trop peu de temps encore pour pouvoir avancer
 la première année est particulière et la seconde permet des amorces
c'est ensuite que l'on peut concrétiser, durablement des avancées réelles
les essais avant cependant sont aidant même si les retour en arrières semble les annuler
continue à prendre soin de toi comme tu le sens marche ou autre
bien amicalement