témoignage
j'ai réalisé en échangeant avec une des personnes veuve que je côtoie que :
dès le début de mon deuil, ma manière de vivre le lien nouveau s'est fait par
"C'était comme si
ses valeurs à lui venaient s'exprimer par mes paroles, mes plaisirs semblaient partagés dans l'affection de notre petite fille.
Et comme s'il m'amenait à verbaliser le pourquoi il me faut continuer ... "
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/depuis-le-23-avril-2014/msg46205/#msg46205en le mettant "en vie" dans mon regard, mes mots, mes actes ... je cultivais le souvenir de qui il était
j'en tirais le meilleur pour l'extérioriser, voire j'en profitais pour lui demander si c'était bien ainsi qu'il aurait fait et ce processus est devenu une constante permanente je réalise.
Faire vivre revivre ainsi un défunt en prenant son regard, ses valeurs etc ... est culturel dans ma famille, je n'ai donc fait que m'y engouffrer un peu plus là
Je pense que cela a nourrit ma résilience. A présent je crois que ça me réconforte.
Je le vis comme un dialogue intérieur quasi permanent, il est prépondérant mais comme cela existe pour mes autres défunts il n'est pas unique.
Selon les termes de Dr Fauré
j'utilise "son héritage" il me sert à être mon nouveau moi et constat avec ma psy du coup il est fusionnel aussi ... comme l'était notre relation.
C'est grâce à ce vécu intérieur que j'accepte les changements, transformations, je n'ai pas besoin de figer les choses ...
Et bien sûr le pilier est la promesse qu'il m'a "arrachée" je ne peux que l'honorer pour honorer notre Amour.
J'ai eu une période où je ressentais une envie de me décaler du deuil après avoir eu besoin de le montrer où je regrettais en quelque sorte l'époque des codes vestimentaires qui au niveau sociétal, permettaient de respecter le temps du deuil ...
A présent je ressens en remarquant que depuis ma toute petite enfance j'ai été dans un environnement de deuils, l'envie d'assumer ce façonnage et mon état de veuve, non pas pour montrer que de la tristesse mais pour revendiquer le droit de pouvoir : rire, danser etc et soudain pouvoir laisser voir le chagrin ... sans être jugée ... mais c'est un leurre au niveau réaction sociétale ...
une amie veuve (7 ans presque) utilise la phrase , "ce ne sera jamais comme avant" ...
affectueusement à ceux qui me lisent