Annick, Zabou et vous autres,
Je ne pensais pas revenir un jour sur ce forum et pourtant...
J'adhère totalement aux propos de Zabou qui trouve toujours les mots justes pour exprimer ce que nous ressentons tous, que ce soit dans cette traversée du deuil, ou dans les relations avec autrui, les "autres" qui ne peuvent pas comprendre parce qu'ils ne sont pas passés par cette épreuve.
Je suis aussi d'accord pour dire qu'aux pires moments, nous ne pouvions accepter d'être "lâchés" par des personnes que nous pensions proches. Et pourtant, avec le temps, on parvient à admettre qu'eux aussi ont mal de nous voir seule, sans notre mari à nos côtés. Comme c'est trop difficile pour eux, ils préfèrent ne plus nous contacter. Je pense qu'en fait, ce n'étaient pas de vrais amis. Ceux qui sont restés nous apportent une amitié solide qui défiera le temps.
Et puis, il y a toutes les amitiés que nous avons trouvées depuis, que nous n'aurions pas rencontrées sans ce fichu deuil dont nous ne voulions pas. C'est dur de penser qu'on peut malgré tout tirer des richesses du drame qui nous est arrivé.
Pour moi, 21 mois hier que ma vie a explosé. Je n'aurais jamais imaginé me remettre et cependant, même s'il y a encore des moments difficiles, des gros bas, des jours de larmes, je dois reconnaître que je vais mieux, que je suis plus globalement plus sereine. Vraiment, je n'aurais pas pensé cela possible, tant j'étais anéantie. Alors je veux vous dire, à vous tous qui êtes dans la peine, que OUI, c'est possible. Certes, vous aurez du mal à me croire, comme j'étais moi-même incrédule quand on me disait que le temps adoucirait mon chagrin. Mais c'est vrai néanmoins.
Il faut se battre, jour après jour, tomber, se relever, tomber et se relever encore. Un jour, on tient un peu mieux debout. Le deuil est un véritable combat pour survivre puis vivre. Et que c'est dur, que c'est long. Mais on y arrive, petit à petit, pas à pas, lentement mais sûrement. Courage à tous et à toutes, accrochons nous à l'espoir que la vie reprend, même si elle est différente de ce que nous avons aimé. Encore faut-il parvenir à lâcher prise, à admettre, accepter l'inacceptable.
Amicalement.