FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Annick Fontaine le 23 juin 2014 à 11:06:24
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Bonjour , tout
Mon époux est décédé le 5 août 2013 , depuis je me bat contre moi-même pour essayer de vivre normalement , chaque geste du quotidient est un véritable combat , je me sens écraser par le chagrin , je souhaiterais communiquer avec des personnes afin de se soutenir , s'apporter du réconfort , se sentir moins seule , j'aimais beaucoup mon mari (Jean-Pierre) malgré nos 50 ans de mariage , la maison est tellement vide .
Bien amicalement
Annick :'(
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Bonsoir Annick,
Comme je déteste souhaiter la bienvenue, à un nouvel arrivant , avec son lot de souffrances, une histoire d'amour, le manque,le silence, la peine....
Néanmoins, tu trouveras parmi nous , la compréhension de ceux qui ont un vécu identiques .
Comment ne pas se battre, alors que parfois , la seule envie qu'il nous reste est de partir , les rejoindre...
N’hésite pas à venir te confier , chacun d'entre nous a une oreille bienveillante.
Je t'embrasse.
zabou
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Bonjour Annick
dans nos peines nous nous serrons pour te faire une place pour que tu puisses trouver ici de la compréhension
je n'ai pas de vrai courage pour moi même mais l'envie de donner la main chaque fois que je peux aux compagnes et compagnons de galère du deuil de conjoint
Écrire aide alors ici tu peux le faire dans cet espace sans jugement puisse cela t'aider !
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Annick, Zabou et vous autres,
Je ne pensais pas revenir un jour sur ce forum et pourtant...
J'adhère totalement aux propos de Zabou qui trouve toujours les mots justes pour exprimer ce que nous ressentons tous, que ce soit dans cette traversée du deuil, ou dans les relations avec autrui, les "autres" qui ne peuvent pas comprendre parce qu'ils ne sont pas passés par cette épreuve.
Je suis aussi d'accord pour dire qu'aux pires moments, nous ne pouvions accepter d'être "lâchés" par des personnes que nous pensions proches. Et pourtant, avec le temps, on parvient à admettre qu'eux aussi ont mal de nous voir seule, sans notre mari à nos côtés. Comme c'est trop difficile pour eux, ils préfèrent ne plus nous contacter. Je pense qu'en fait, ce n'étaient pas de vrais amis. Ceux qui sont restés nous apportent une amitié solide qui défiera le temps.
Et puis, il y a toutes les amitiés que nous avons trouvées depuis, que nous n'aurions pas rencontrées sans ce fichu deuil dont nous ne voulions pas. C'est dur de penser qu'on peut malgré tout tirer des richesses du drame qui nous est arrivé.
Pour moi, 21 mois hier que ma vie a explosé. Je n'aurais jamais imaginé me remettre et cependant, même s'il y a encore des moments difficiles, des gros bas, des jours de larmes, je dois reconnaître que je vais mieux, que je suis plus globalement plus sereine. Vraiment, je n'aurais pas pensé cela possible, tant j'étais anéantie. Alors je veux vous dire, à vous tous qui êtes dans la peine, que OUI, c'est possible. Certes, vous aurez du mal à me croire, comme j'étais moi-même incrédule quand on me disait que le temps adoucirait mon chagrin. Mais c'est vrai néanmoins.
Il faut se battre, jour après jour, tomber, se relever, tomber et se relever encore. Un jour, on tient un peu mieux debout. Le deuil est un véritable combat pour survivre puis vivre. Et que c'est dur, que c'est long. Mais on y arrive, petit à petit, pas à pas, lentement mais sûrement. Courage à tous et à toutes, accrochons nous à l'espoir que la vie reprend, même si elle est différente de ce que nous avons aimé. Encore faut-il parvenir à lâcher prise, à admettre, accepter l'inacceptable.
Amicalement.
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Doromandre
je veux te dire merci pour tes mots, ton témoignage, un grain de plus au petit chapelet qui se constitue pour m'y accrocher ... MERCI
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Bonjour Annick,
Comme je te comprends ... Mon épouse est "partie" le 18 avril dernier et je suis également écrasé par le chagrin ! Nous venions de fêter nos 42 années de mariage.
Le silence et le vide de la maison me sont insupportables et je pleure chaque jour au détour d'un objet, d'un souvenir, d'une photo ou d'un de ses vêtements ...
Pour tenter de m'apaiser, je "laisse aller" mon chagrin, sans pudeur et sans honte, n'importe quand et n'importe où !
Je parle beaucoup aux autres ... enfants, famille, amis, connaissances et parfois même des inconnus et, dans la majorité des cas je trouve le réconfort, la compréhension et la compassion.
Comme toi, j'exécute les gestes du quotidien mécaniquement, sans trop y penser ... Nous avions tellement l'habitude de faire tant de choses ensemble.
Nos 3 enfants sont d'un soutien sans faille et je peux compter sur eux pour partager ma souffrance et l'apaiser ... C'est inestimable !
Et pourtant, tout au bout, il y a une petite lueur d'espoir ... Je sais que la relation que j'avais avec mon épouse va se transformer doucement, au fil des saisons ... Il est impossible que l'amour disparaisse en une fraction de seconde et j'ouvre mon coeur "tout grand" pour lui faire bon accueil ... Quand le jour sera venu, elle sera avec moi, en moi et nous partagerons alors des choses que nous ne soupçonnons même pas tant notre esprit est actuellement taraudé par le chagrin.
Comme je l'ai stipulé dans ma signature, la vie est le commencement de toutes choses ... la mort n'est simplement que le début d'une nouvelle vie...
Tu dois y croire, Annick ... La paix et la sérénité sont au bout du chemin ... Ce chemin sera tortueux et difficile, mais la récompense n'en sera que plus grande.
Nous sommes là pour toi !
Affectueusement,
Jean-Luc
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Bonsoir,
Je viens de lire vos messages. Mon mari est décédé en avril dans mes bras à la suite de beaucoup de souffrances physiques et morales et d'un combat contre deux maladies rares. Nous étions mariés depuis 11mois et nous connaissions depuis 5 ans. Divorcés une première fois tous les deux notre rencontre a été très étonnante et inespérée. Moi ma souffrance est très intérieure mais dans la journée ça va c'est le soir.....J'ai tout le temps l'impression d'être débordée de ne pas assurer les objectifs quotidiens....Je suis angoissée. J'ai beaucoup d'amis mais pas de soutien familial du tout ma mère est en maison de retraite et n'a plus toute sa tête, ma sœur ne me parle plus parce que du fait de ce veuvage ma situation financière ne me permet plus d'assurer le complément de la maison de retraite. J'ai 6 petits enfants et n'en voit aucun, ma petite fille ainée me téléphone en cachette de temps en temps et souffre de cette séparation. Patientes toutes les deux nous attendons sa majorité pour nous voir plus librement mais elle n'a que 13 ans !
Je suis une jeune grand mère quand elle est née j'avais 41 ans et je l'ai élevée les premières années avec ma fille . Mais voilà un deuil vous flanque une famille en l'air ! Son petit frère est mort il y a 8 ans à l'âge de 22 mois et depuis tout a changé dans mes relations avec ma fille.
Quand j'ai rencontré mon mari nous avions tous deux des souffrances terribles à vivre, moi ce deuil infiniment douloureux et la séparation de ma petite fille et lui un divorce mal vécu et la maladie . Nous nous sommes passionnément aimés, rassurés.
J'ai un travail que j'aimais énormément et qui a toujours été un pilier pour que je puisse être forte. Il ne m'intéresse plus guère je le pratique sans passion désormais et surtout par obligation.
Je n'ai pas le sentiment de déprimer ( je suis sous antidépresseurs depuis 8 ans)J'en ai marre et plus rien ne m'intéresse. J'ai perdu un père adorable à l'âge de 13 ans (exactement au même âge que mon mari coïncidence ?), des tas de décès dans la famille durant mon enfance grands parents, tantes et même cousin de 20 ans .... mon petit fils il y a 8 ans et maintenant le meilleur compagnon qu'il m'ait été permis de rencontrer.
J'ai un jardin adorable, une chienne affectueuse qui grossit à force de rester à mes pieds au lieu de courir et de jouer. J'ai des amis qui me sollicitent, viennent me voir, m'appellent et moi tout ce qui m'intéresse c'est de boucler mon travail au plus vite et de me coller devant mon ordi pour jouer à des jeux idiots alors que je suis une littéraire qui adore la lecture et une bonne couturière !!!
Ma vie est nulle depuis avril.
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les jeux idiots on les a tous et toutes pratiqué... ça occupe bêtement les neurones...et ça marche...un opeu... un temps... ça passera...
ne soit pas trop dure avec toi même...tu as le droit d’être malheureuse et sans envie...
la vie est sacrément rude avec toi...
plusieurs deuils ça fragilise...
je ne sais plus quoi dire...
courage, tu surmonteras.. parait si ...prétentieux...
les livres reviendront habiter tes heures... un jour...
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Fanny
tu réactives par ce nouveau deuil, le deuil cruel de ton petit fils ...
il va falloir du temps comme l'on nous dit
faut s'accrocher aux bons souvenirs ...
Tu n'as qu'une fille ?
Tu as des amis présents c'est bien ... (moi je me plains que sur 20 qui avaient promis de venir me voir seulement 2 ont pris de mes nouvelles et sont venus ... )
Moi je n'arrive, pour le moment qu'à lire des livres sur le deuil (celui du Dr Fauré et "j'ai réussi à rester en vie http://abrideabattue.blogspot.fr/2012/04/jai-reussi-rester-en-vie-de-joyce-carol.html ...
le reste reviendra sans doute ...
les jeux ... le solitaire comme lui y jouait ... m'attire aussi par à coups ...
acceptons nos faiblesses on ne peut pas dans cet état de survie tout assumer ! assurer !
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Annick, Domandre, Jean Luc, Fanny, toutes et tous
Que la vie est difficile pour nous depuis qu'elle a basculé il y a quelques mois mais au moins sur ce forum nous pouvons nous exprimer sans retenue...
Je me reconnais dans chaque nouveau venu et j'espère un jour faire partie de ceux pour qui le soleil est revenu. En 3 mois j'ai lu le livre du Dr Faure, je continue à expérimenter les jeux nuls, l'abime de l'absence, et tout le reste. J'essaye de mettre en place de nouvelles béquilles pour m'aider à gravir cette montagne qui est devant moi et dont je ne vois pas encore le sommet. J'ai testé le qi gong, pris des renseignements sur les cours de Yoga pour la rentrée. Ce weekend on m'a parlé de la méditation en pleine conscience, je me renseigne sur internet. Des choses qui me semblent douces et qui pourraient me convenir, mais aussi pour me faire des relations dans ma commune.
En journée le travail m'occupe et c'est comme toi Fanny le soir que les choses sont plus compliquées... Je n'avais jamais imaginé vivre tout ça avant. En 3 mois la douleur s'est épaissie, plus présente qu'au début.
Je garde l'espoir mais j'ai bien compris que le chemin reste long et heureusement que ce forum et vous toutes et tous êtes là, car c'est là aussi une sacré béquille pour moi. Merci à vous d'être là
Je vous embrasse
Lulu
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Merci à toi aussi, lulu, d'être là pour nous ...
Ne nous leurrons pas, certaines nuits seront glaciales, mais en se serrant les uns contre les autres, les lendemains seront remplis d'espoir !
Affectueusement,
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Bonsoir Lulu,Dominique,Fanny, et tous les autres,
Les jeux nuls ,je connais aussi, je suis encore en plein dedans, pas besoin de réfléchir, la seule chose sur laquelle j'ai pu me concentrer, je n'arrivais ni à lire, ni suivre quoi que ce soit à la télé, petit à petit, cela a changé, et je n'ai réussi à reprendre la lecture que depuis très peu.
Tu dis que la douleur épaissie, mais c'est vrai, elle s'intensifie, mois après mois, et c'est comme ça, que l'on finit par comprendre que cela sera long, que l'on doit passer par des étapes, que chaque mois qui passe apporte son lot, de tristesse, de solitude , de manque surtout, et l'on rempli sa hotte...
Pour finir, par lentement la vider....
Vous avez raison de garder espoir, c'est déjà, une petite lueur, qui existe à l'horizon, et qui finira elle aussi par grandir.
Un petit coucou à toi Dominique.
Je vous embrasse.
zabou
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à chacun et chacune qui écrit sur ce forum je veux dire combien vous êtes précieux par l'aide apportée, merci
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@ qiguan
S'il fallait trouver un côté "positif" au chagrin, c'est qu'il arrive à réunir et à souder entre eux de parfaits inconnus qui ne se connaissent pas et ne se connaîtront probablement jamais ... Une variante de l'amour en quelque sorte, le besoin de partager et de s'entraider pour survivre avant de vivre ...
Affectueusement ....
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Oui Jean-Luc, oui qiguan, oui Lulu, oui à vous tous, qu'il est précieux de vous avoir et de vous lire, de pouvoir s'exprimer comme nous en avons besoin, de partager notre chagrin, notre douleur et ce vide immense que nous ressentons tous depuis quelques mois.
Merci à tous sincèrement
Je vous embrasse
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Bonsoir lageta,
Tu parles d'être "écrasée par le chagrin" ... Je vis cette sensation depuis plus de 2 mois maintenant et je sais que je suis très loin de m'en sortir.
Alors, je vis au jour le jour, patiemment, en n'essayant pas de gérer les crises de larmes qui m'arrivent quotidiennement quand le vide se fait absolu.
Ces crises de larmes et de désespoir se déclenchent n'importe où et n'importe quand ... Parfois je me dis que si j'avais pu mettre ces larmes en bouteille, j'aurais déjà une cave bien garnie ... Bref, le lot commun, malheureusement, de toutes celles et ceux qui sont ici.
J'en parle parfois à nos enfants, mais pas "trop" ... Pas parce que j'en ai honte, ce qui n'est pas le cas, mais je ne veux pas les alarmer ... Ils ont aussi leur propre deuil à gérer !
Alors, je viens ici, partager avec mes compagnes et compagnons d'infortune et de chagrin ... Pouvoir décrire ses sentiments, c'est commencer à les comprendre et à les accepter.
Courage, lageta, on n'est pas seuls !!!!
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Oui l'amitié ici est précieuse merci
c'est une rude journée pour moi ... et le forum m'est bien utile
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Bonjour,
Non j'ai aussi un fils. Il ne s'entendait pas avec mari alors il n'est pas très présent.
Je ne sais plus très bien vivre avec les autres, et surtout pas avec ma famille.
Je viens de passer deux jours chez ma meilleure amie, elle me trouve absente et enfermée dans ma douleur.
Elle dit que je vais trop bien, que je donne trop le change et cela l'inquiète.
Devant les autres je ne laisse rien paraître c'est vrai mais cela ne lui échappe pas à elle.
Elle était là quand mon amour est mort elle me tenait dans ses bras et moi je le tenais lui.
C'est une très grande amitié de 27 ans déjà nous sommes en symbiose elle et moi et nous partageons tout. Pourtant je suis loin mais elle ne me le reproche pas, elle s'inquiète et elle souffre aussi.
J'ai décidé d'aller voir une psy sur les conseils d'une amie de mon mari qui elle aussi est veuve depuis 2 ans et qui m'a soutenue avant, pendant et après le décès. Elle consulte depuis l'été dernier et dit que cela lui fait du bien. Elle a aussi de sérieux problèmes avec son fils tellement similaires aux miens avec ma fille.....un bébé trop tôt et une sérieuse immaturité de son fils et de sa belle fille .
J'ai bien d'autres soucis et je passe les détails .......
Là, je me demande ce qui m'arrive, je ne comprends plus rien. Pourquoi tant d'un coup, je suis forte mais là je suis débordée par les calamités qui s'abattent sur moi.....
J'ai le sentiment de ne pas vivre ou de vivre avec une inconnue, c'est très bizarre. Par moment je ne suis même pas malheureuse, je plane, je suis vide. Quand la douleur me rappelle à l 'ordre, elle me coupe en deux, c'est violent.
Quelquefois je m'aperçois que je n'ai pas dormi, j'ai oublié.......Je dors alors comme une masse sans rêve.
Mais je peux dire que chaque fois que je m'endors mon mari est là il me tient la main toujours la même, je sens son bras contre le mien et je m'endors très vite, apaisée. Il m'a toujours protégée, il continue.
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Bonsoir Fanny, toutes et tous,
Cette épreuve nous bouleverse complètement et nous ne pouvons plus être la personne que nous étions avant. En nous c'est la tempête, dans notre esprit, dans notre corps. Nous sommes devenues fragiles, la personne de qui on tirait notre force n'est plus là et tout est compliqué.
Comme toi à l'extérieur j'arrive encore à donner le change mais je commence à avoir du mal à répondre aux "Ca va ?" des collègues du matin et ces derniers jours j'avais tendance à dire "je fais ce que je peux". Moi aussi il y a 15 j une très bonne amie m'a dit que j'avançais, mais depuis quelques jours je trouve que je recule, la douleur est très présente, peut être que la date de notre anniversaire de mariage (16 ans) qui arrive le 6 juillet y est pour quelque chose et puis le 5 cela fera 4 mois que ma vie a basculé... Mon mari m'accompagne partout, je pense à lui sans cesse et je lui parle par la pensée toute la journée.
Je te souhaite beaucoup de courage et vous embrasse tous pour cette soirée
Lulu
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Fanny tu as écrit :
"Cette épreuve nous bouleverse complètement et nous ne pouvons plus être la personne que nous étions avant. En nous c'est la tempête, dans notre esprit, dans notre corps. Nous sommes devenues fragiles, la personne de qui on tirait notre force n'est plus là et tout est compliqué."
c'est tout à fait cela !
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Voilà j'ai trouvé un groupe de parole (partage http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/utile-groupes-de-paroles-gratuits/new/#new)
J'ai pu avec la psychologue en entretien préalable expliqué mes difficultés actuelles, ma solitude etc et mes attentes par rapport au groupe de parole.
La première rencontre de ce groupe sera le 22 Juillet.
Je reçois un peu d'apaisement le soir devant la photo agrandie sur l'écran de mon ordi de mon chéri parti ... je profite de ce moment pour soit lire de ses messages qu'il écrivait dans nos carnets de début de relation ou réécouter un des petits enregistrements faits de sa voix ... cette "immersion" me donne plus de réconfort que quoique ce soit d'autre en ce moment et je profite ensuite de cela pour me coucher plus apaisée en le cherchant toujours ...
Un souci, pour des raisons diverses aucune de mes amies ne peut m'accompagner pendant ma semaine de congés dans la vallée où nous passions habituellement nos vacances, affronter seule ne sera pas facile ! ... mais faudra bien !
J'avance de la lecture de http://abrideabattue.blogspot.fr/2012/04/jai-reussi-rester-en-vie-de-joyce-carol.html et découvre ces traditions américaines de corbeilles de nourriture heureusement absentes chez nous ! ... mais lire son témoignage me ramène à faire des comparaisons intellectuellement avec ce que je vis et du coup me fait un peu sortir du trou émotionnel ...
avancer à petits pas ... seule issue ... en cultivant le lien intérieur avec cet amour passé de l'autre côté ...
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Bonsoir vous tous,
Merci à vous aussi d’être là, comment ferais je, sans vous ?
Oui, je vais mieux, mais j'ai besoin de vous ,besoin, d'aider, besoin de rendre, ce que beaucoup, d'autres sur ce forum, m'ont donné ce que vous me donnez.
Cette épreuve , nous change à tout jamais, on ne se reconnait plus et c'est difficile de vivre avec soi même " cette inconnue", on ne le comprend pas de suite, cela rajoute à notre souffrance, et nous bouleverse, alors que toute notre vie est déjà, sans dessus dessous....
On vit pendant des mois à coté de nous ! en dehors du temps, à coté de lui, anesthésié, incapable "d'imprimer", présent physiquement, et mentalement absent....
Les gestes quotidien sont accomplis mécaniquement et on oubli, le jour, l'heure, la date, les siens, ce qu'on nous dit , les réponses fournies, on ne sait plus rien, juste nourrit par notre douleur, nos larmes , ce silence assourdissant,le manque,
la vie qui s'est arrêtée...
C'est comme ça, et cela dure, mais le plus étonnant c’est qu'on avance, sans le voir,sans le comprendre, insidieusement,
mais surement, lentement, alors que l'on voudrait que cette douleur intense? prenante s’arrête.
On est plongé brusquement dans l'obscurité, mais sans le savoir ,on avance, petit petit vers la lumière, parfois , on croit la voir et on souffle , puis de nouveau le noir, mais on l'a vu, et cet espoir nous porte, vers elle, doit t’ont tâtonner tans pis, on l'a vu....
Notre instinct de survie est le plus fort, l'envie, même si on pense, on vit sans, elle, elle est là, cachée qui attend son heure, pour ce découvrir, pour se présenter à nous.
Croyez, celle qui craque encore, qui pleure, qui se sent très mal, alors que certaines dates approchent, qui supplie parfois, pour recevoir un signe, aussi petit, soit il, qui parle de son mari tout les jours, qui pense à lui, et qui pourtant de nouveau s’émerveille, sur la beauté d'un paysage, du soleil qui brille, qui sait qu'a tout jamais il restera dans son cœur au chaud, qui espère le retrouver un jour, dans un " au delà", auquel elle ne croyait pas avant, et qui pourtant a rencontré quelqu'un avec qui elle se sent infiniment bien !!!
Parler, encore et encore, cela use cette douleur extrême, gardez espoir.
Je vous embrasse.
zabou
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Bonsoir toutes et tous, bonsoir Zabou
Je ne pense pas trop me tromper en disant que tu nous donne tant.
Depuis le peu de temps que je suis sur ce forum, tu m'a accueillie, tu m'a remonté le moral les jours où il était si bas et d'autres où il l'était un peu moins, tu m'as dit que le chemin serait long mais aussi tu m'as donné tant d'espoir...
Toi et tous ceux qui sont sur le forum. Et dans tous les cas vous m'avez tous soutenue et votre aide m'est précieuse.
Vous m'avez aidé découvrir cette inconnue avec qui je vis maintenant, celle que je ne connaissais pas avant. J'ai pioché dans les différents posts des idées de béquilles qui m'aident chaque jour maintenant que je sors de la période anesthésie et que je vis comme un robot.
Oui la vie s'est arrêtée, mais elle doit continuer d'abord par la survie et puis peut être un jour en continuant notre vie avec cette blessure au fer rouge et même si je ne le vois pas encore, les anciens m'ont montré qu'il y a un chemin.
On avance tous différemment mais notre douleur, nos sensations sont les mêmes. On a besoin de les partager que l'on soit sur le forum depuis quelques jours, quelques mois ou plusieurs mois, peu importe, oui il faut user cette douleur. Et au final on se donne tous ici quelque chose, on se soutien, comme si une amitié se développait entre personnes qui probablement ne se rencontreront jamais (pour reprendre des mots récents). Je me surprend à ouvrir le forum et à me demander qui a donné des "nouvelles". Moi aussi j'ai besoin d'aider, car ce que j'ai reçu ici m'a été d'un immense soutien.
Je n'ai pas encore d'espoir à vous donner, je ne sais que subir cette épreuve trop récente et qui me semble déjà durer depuis une éternité, mais je garde l'espoir et j'essaye de trouver des leviers qui vont m'aider. La fin de semaine dernière a été difficile jusque samedi soir, moi qui pleure à peine, j'ai eu besoin de faire sortir quelques larmes. Là le creux est passé mais les dates de fin de semaine seront peut être difficile (le 5 cela fera 4 mois que la vie a basculé même si la date officielle est le 20 mars, puis le 6 nos 16 ans de mariage) alors je vais me réfugier chez des amis très proches, une soeur de coeur en fait.
Chaque mot que vous écrivez, j'aurais pu les écrire aussi. Parler, écrire, se raconter pour user au maximum et tant pis si on se répète, au final on use et c'est le principal.
Je vous embrasse tous
Lulu
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@ Toutes,
Je pleure avec vous la souffrance et le chagrin qui transparaissent dans vos messages ... Mais, parfois, j'y décèle aussi des "pépites d'espoir" qui me font dire : "Mais oui ! On va s'en sortir !"
Ce forum d'échange et de partage n'est pas seulement un lieu où l'on décrit sa tristesse, c'est également un endroit où se développe l'amitié, virtuelle certes, mais amitié quand même ... Un endroit où l'on partage aussi ses espoirs dans une vie différente qui sera forcément meilleure, un endroit où nos conjoints "disparus" font partie de nos textes et revivent par ce biais ... Un endroit où on n'oublie pas l'amour qu'on a vécu et qu'on vivra encore à la puissance 10.
Ce lieu est une oasis de paix et de sérénité dans laquelle on s'arrête avant de reprendre le lent cheminement personnel dans notre labyrinthe des chagrins ...
Personnellement, le chemin sera encore long, mais j'avance péniblement de mains tendues en mains tendues ... Quand je tombe, on me relève, quand je suis triste on me console ... Savoir que l'on est pas seul dans les ténèbres est rassurant quelque part.
Depuis plus de 2 mois maintenant, le chagrin s'est installé chez moi ... Quelqu'un a dit : "Si le chagrin frappe à ta porte, invite le à dîner !..." C'est ce que j'ai fait et, depuis, il est devenu un compagnon de route et on essaie tant bien que mal de s'accommoder l'un à l'autre tout en sachant qu'un jour il repartira pour faire place aux vague-à-l'âme des souvenirs et de la sérénité un tant soit peu retrouvée.
Oui ! On va s'en sortir ... Oui ! On va vivre ... nous le devons, par amour et respect pour nos conjoints disparus.
Je vous embrasse,
Jean-Luc
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Je ne saurai pas mieux dire que vous ... vos mots pourraient être les miens
merci encore que vous êtes précieuses, précieux avec vos mains tendues, vos mots, votre amitié merci
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Oui ce forum est important car s'il n'existait pas a qui parlerions nous de ces larmes qui arrivent sans crier gare ,de cette douleur lanscinante ?etaussi l'espoir que nous avonsque des jours meilleurs arriveront
J'ose y croire que cette survie nous permettra e nouveau sourire a la vie
Merci a tous d'etre la car pour l'instant j'ai un peu de mal a vous soutenir car le poids est trop lourd
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Bonsoir,
Oui moi aussi j'ai du mal à soutenir les autres, moi qui suis tout le contraire d'habitude. Je ne pense plus qu'à ma douleur et je fuis les autres.
Quand les gens me regardent dans la rue ou le bus, je me demande si ça se voit tant que ça que je suis malheureuse. C'est comme si j'avais un handicap.
J'ai emmené ma chienne à la campagne dimanche , la pauvre bête ne me quitte pas elle est tout le temps inquiète. Je vais partir une semaine (je fais partie d'un groupe de reconstitution historique ) j'espère qu'elle acceptera de se nourrir ce n'est pas gagné quand mon mari était à l'hôpital elle attendait mon retour pour manger bien qu'une amie prenait soin d'elle.
Je me tiendrai au courant et s'il le faut je reviendrai. Cette chienne est tout pour moi en ce moment.
Je dois partir car là-bas ils ont fait une tombe fictive à mon mari comme ils le font à tous les membres du club qui décèdent. Je voudrais aussi me recueillir sur la tombe d'un copain mort il y a deux ans, j'espère y retrouver sa femme.
L'année dernière mon mari était avec moi bien qu'il était sous morphine pour une hernie discale comme si ses maladies ne suffisaient pas ! Ce fut le plus beau camp que j'ai connu, on en a pris plein les yeux et le cœur. Je suis contente parce qu'il a au moins connu ces instants magiques et il me reste de très belles photos !
L'ambiance des camps est à la fête tous les jours pendant une semaine j'ai un peu peur je n'ai pas la tête à rire et à m'amuser mais si je n'y vais pas je n'irai plus jamais je vais m'enfermer . Je ne le veux pas.
Je vous embrasse toutes et tous.
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Tu as tout à fait raison Fanny de partir une semaine dans ce camp. Il y aura sûrement des moments difficiles mais tu trouveras aussi des raisons de sourire, d'espérer, de revivre. Et c'est vrai que si on ne se relance pas très vite dans ce que l'on faisait "avant", on court le risque de ne pas pouvoir le faire. C'est comme lorsqu'on tombe de cheval, il faut remonter tout de suite ! C'est dur mais bénéfique.
Courage donc, et essaie de profiter au mieux de cette semaine. Tu vas vers la vie avec force et énergie.
Amicalement
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oui toutes et tous arrivons en cette période de vacances aux mêmes choix partir ou pas seul ou pas sur les mêmes lieux ou pas ...
chacun(e) son parcours, son choix dans tous les cas il y aura douleur, travail de deuil ...
acceptons nous
acceptons que cela ne sera plus jamais comme avant !
car c'est ce qui nous fait mal !
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Bonjour à tous,
Partir ou rester?
Retourner dans un endroit connu ou l'on a été heureux à deux, ou alors n'importe où ?
Chacun fait comme il peut, avec ses ressentis, mais partir est un très bon choix, c'est celui de quitter pour un temps notre maison , ce qui faisait notre nid.
Alors sous d'autres cieux , notre conscience,peut amorcer, un début, un début de quoi ?
De prise de conscience, intégrer que nous sommes définitivement amputé,pleurer, encore, regarder autour de nous, les paysages, un début oui , d'un chemin, que nous faisons seul, le début aussi de la vie d'après, même si la vie d'avant nous colle à la peau....
Une bouffée d’oxygène, les regrets ne seront jamais bien loin, mais vous verrez, comme dit Doromandre, vous irez vers la vie....
Je l'ai fait par deux fois, je suis partie, dans des lieux que nous ne connaissions pas , retourner dans un endroit où nous avons été heureux , me semble impossible ,et il me reste ma maison, qu'il aimait tant !!
Cela m'a fait du bien , pour la toute première fois après, je me suis émerveillée ....
C'est comme un retour à la vie.....
Je vous embrasse.
zabou
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Bonjour à tous
Je suis très émue par toutes vos réponses , malgré votre chagrin vous avez la force de tendre la main , et de nous faire à chacun une petite place près de vous.
Aujourd'hui , dimanche , il pleut , le ciel est gris , je sens une grande tristesse m'envahir , que c'est dur , je n'ai pas de force pour faire quoique ce soit , je me sens souvent très fatiguée , faire le ménage assumer la maison, un peu de jardinage tout cela m'épuise , Est-ce bien normal ?
Je vous embrasse
Annick G
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oui c'est normal cet état le deuil fatigue !
(on nous en parle http://www.pfg.fr/pfg-a-vos-cotes/guide-etapes-deuil/temps-deuil )
tendre la main tu sais même si on est mal est un moyen de se remettre en vie ! de donner du sens à cette vie qui a perdu son sens c'est du moins mon ressenti !
gris ou ensoleillés les jours nous sont des épreuves à prendre heure après heure car pour faire face de bon matin à une journée pour moi il est utile de la segmenter comme un parcours ...
courage