De ma blessure a jailli un fleuve de liberté. "F"
Bonjour à vous,
Après une courte mais relative bonne nuit de sommeil...
Ce matin, je pense surtout à tous ces "certains" et toutes ces "certaines" qui sont encore malheureusement au creux d'une immense vague pessimiste... à celles et ceux qui ont du mal à respirer, à parler, à écrire, à survivre... et qui pleurent... et qui souffrent ... oui, et qui souffrent indiciblement !
Et, d'autant plus que très honnêtement moi-même je suis parmi ceux qui ne vont pas bien... on nous "ordonne" d'aller mieux sous peine de sanction, d'exclusion et nous ne pouvons toujours pas... malgré nos efforts... tout est gris, sombre... tristement et effroyablement lugubre... découragement et désespoir !
Je sais que commercialement parlant il est important d'être beau, riche et intelligent... mais moi, aujourd'hui, je ne suis ni beau, ni riche ni intelligent... qu' hélas, la société me jette à la poubelle, carrément aux ordures !
Double peine, triple peine, quadruple peine... le deuil, la douleur, le rejet, la souffrance, le silence, la solitude... et la mort !
Les étrangers ont davantage la possibilité de s'intégrer à la société que nous endeuillés de réintégrer cette putain de société... nous sommes régulièrement ignorés par notre propre famille, nos ex-amis, nos connaissances... considérés comme inapprochables parce que contagieux au malheur...
Avons nous bien pris nos pilules, nos médicaments, nos anxiolytiques, nos A-D ?
Sommes nous bien suivis par nos médecins, nos kinés, nos psys, nos psychiatres, nos médiums, nos magnétiseurs, nos voyants ?
OUI, hélas ... la société me jette à la poubelle, aux ordures des survivants qui souffrent... oui, qui souffrent et qui n'osent plus parler, écrire parce qu'ils ne peuvent tout simplement plus sourire...
Je suis incapable de supporter la monstruosité du suicide mais qui le pourrait ?... oui, rendez vous compte... je lutte tous les jours contre la force d'un monstre : le suicide de mon fils aîné... à l'âge de 18 ans !
Le combat est infiniment injuste, inégal et pourtant je combats au quotidien... je me bats inlassablement... je lutte obstinément et courageusement... et je suis horriblement blessé, je saigne abondamment... non seulement, la cicatrice n'arrive toujours pas à se refermer... mais il y a hémorragie où un sang noir de douleur coule à flots...
Oui, compagnons de douleur NOUS sommes entre NOUS... ne nous quittons pas... mais NON, ne nous quittons pas ... pleurons mais faisons un bout de chemin ensemble...
Amicalement et solidairement.
Federico