Citation de: souci le Aujourd'hui à 12:57:32


   C'est bon, les pêches.
   On n'a pas toujours "LA" pêche, mais je viens de me régaler avec une nectarine blanche ...
   Les bonheurs minimalistes ... animalistes ... je crée ma liste ...
   Bonne récolte de fruits à tout Mexico ! M.




C'est bon, les bananes.
C'est sûr, j'ai pas toujours "LA" banane, mais je viens de me régaler avec des moules-frites à volonté...
Les bonheurs purement alimentairo-maximaliste... ça existe aussi ...
Ainsi je crée aussi "La liste de mes envies" suivi d'une petite "la gorgée de bière" ...
Comprendra qui voudra... comprendra qui pourra !
Bonne récolte de fruits à tout Mexico ! F.

Bonsoir mon "Raphi",

Tu ne te rends pas bien compte que je suis obligé de t'écrire des lettres d'amour parce que tu n'es plus là !
C'est à vie que je vais souffrir!
j'imagine que tu ne voulais pas ça mais la réalité est là... injuste et cruelle !
Je suis de plus en plus hors du temps et j'accuse cette société de merde !
Je m'en aperçois davantage et mieux aujourd'hui... jour après jour... et je ne sais quoi faire !
C'est lamentable, abominable... et gravissime d'entendre de la bouche même du Président Macron affirmer qu'il y a ceux qui réussissent dans la vie et les autres... ceux qui ne sont  RIEN !
On n'est pas en faisant ou en réussissant dans la vie... déjà,  je préfère réussir ma vie...
On EST parce qu'on né (naît) homme et femme ! nous sommes des êtres humains
J'essaie de me rattacher à des choses très concrètes mais elles ne m'intéressent plus.
Il faut que je ressente des choses, des émotions... je crois  avoir une belle sensibilité qui crée un sentiment nouveau et tout cela EST... à fleur de peau, d'une extrême fragilité qui peut se briser à tout moment...
Je suis constamment près des flammes et il ne faut pas que je me brûle...
Je suis vulnérable...
La tête, Raphi, elle fatigue mon amour...
Je suis las et épuisé... j'attends que tu me donnes force et vitalité pour continuer cette lutte infernale pour t' honorer sur terre et ... grappiller modestement quelques satisfactions personnelles.

Papa

Raphaël,

Mon deuil est une incompréhensible émotion, une invraisemblable souffrance et une inimaginable présence invisible !
La peine, le chagrin, la tristesse... la douleur... mes larmes... je les garde !
Mon sourire, ma joie, ma bonne humeur... mon amour... je te les offre !

Je t'ai toujours donné ce que j'avais de plus beau et c'est pas maintenant que je vais te donner ma désolation !
Tu m'as toujours donné ce que tu avais de plus généreux en toi... ta pureté de sentiments.

Je t'embrasse.

J'ai une petite anecdote à vous raconter... mais enfin, si vous ne voulez pas perdre votre temps à me lire ... et ô combien je vous comprends... je vous propose d'aller vous promener à l'ombre dans les bois ou mieux d'aller vous baigner à la piscine ou à la mer ! c'est nettement plus rafraîchissant et oxygénant et meilleur pour la santé et le moral !

....OUiii, OUiiiiiiii, OUiiiiiiiiiiiiii......... la vie est belle !

Il y a deux ans, un soir, un copain s'est arrêté chez moi pour me dire combien il était heureux... son fils venait d'avoir le bac... oui, vraiment il était très heureux... nous étions contents pour lui de le voir parler, sourire, rire, plaisanter ... il a commencé à parler avec Andreas, pas de problèmes, " et j'ai fait ci et je vais faire çà... j'ai réussi mon année...etc etc..."
Puis, soudainement, alors que nous allions prendre l'apéro pour fêter "le bac de son fils"... il nous a regardé ma femme et moi... il a baissé les yeux... et il a complètement changé d'expression de visage...
C'est que OUI, ma femme et moi sommes également "la maman et le papa de Raphaël"...et... il s'est complètement bloqué à ce petit détail... Il nous a demandé " ça fait combien de temps maintenant ?"... Raphaël s'est suicidé 6 mois après avoir obtenu la mention Très Bien à son Baccalauréat ! mon copain a réalisé et il a eu peur...

Il s'est lamentablement précipité vers la sortie en prétextant un oubli, un rendez vous...
C'est dur de se rappeler de Raphaël... parler de malheur, de douleur et de souffrance... c'est pas évident !
Nous sommes restés seuls avec NOS LARMES et nos petits mouchoirs...
SE SOUVENIR DES BELLES CHOSES avec lui en famille...
Nous sommes fiers d'être le frère, la mère et le père de...

 En fait, beaucoup de choses sont devenues très difficiles parce que "trop" émouvantes, "trop" sensibles.

 Federico...vous savez ...le papa d'Andreas et de...

Je vais bientôt partir 3 semaines en vacances en Espagne.... le 21 juillet... il n'y a pas d'internet chez mon père...je vais bien réfléchir et peut être que je ne reviendrai plus... écrire...

Mon écriture ... blessée, blessante, révoltée, révoltante, désespérée, désespérante, déchirée, déchirante...
noire, pessimiste, pure et dure...
terriblement asphyxiée, asphyxiante...
personnelle, individuelle ...
pour moi, pour les autres aussi ...
Je suis écrasé, bouleversé, touché... mon écriture est écrasante, bouleversante,  touchante...
j'espère aussi qu'ELLE est  amicale... émouvante... solidaire... amoureuse...

OUI, mon écriture est née d'un immense chagrin, d'une immense déchirure... "incicatrisable, inguérissable..."

Si je pars d'ici... mon écriture disparaîtra à jamais...


Pensées amicales.
Federico

Vous Êtes Moi
Alain Bosquet

Suis-je moi, suis-je vous ?

Un être est-il composé de mille êtres ?

Je me divise

afin de me multiplier.

Je suis la foule :

trop de bras, trop de jambes,

trop de crânes qui s'ouvrent

je ne sais sur combien d'insectes noirs.

Je suis aussi la solitude,

jusqu'à me fondre dans la nuit.

Je suis l'absence et le néant,

que la perversité m'oblige

à recouvrir de mots.

L'identité me pèse

et c'est pourquoi je prends la vôtre.

Qui êtes-vous ?

Epargnez-vous la peine de mentir :

vous êtes moi,

puisque j'ai décidé de n'être plus personne.

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Citation du Jour

Mieux vaut aimer dans les enfers que d’être sans amour dans le paradis.

Marcel Jouhandeau

 

Funeral blues (1938) de Wystan Hugh Auden (1907-1973).


Traduction :

Arrêtez les pendules, coupez le téléphone,
Pourvu qu'il n'aboie point, jetez un os au chien
Etouffez les pianos et qu'un tambour voilé
Au sortir du cercueil, accompagne le deuil.

Que les avions décrivent des cercles en gémissant
Et tracent dans le ciel ces trois mots : il est mort
Nouez un crêpe au cou des oiseaux blancs
Ajoutez des gants noirs aux tenues des agents

C'était mon nord, mon sud, l'orient et l'occident
Mon travail en semaine, mon repos du dimanche
Mon midi, mon minuit, ma parole, mon chant
Je pensais que jamais l'amour ne finirait ; j'avais tort

Etoiles, disparaissez, qu'il n'en reste plus une
Démontez le soleil et remballez la lune
Asséchez l'océan, balayez les forêts
Car rien de bon ne peut advenir désormais.