Merci de tout cœur merci Eva Luna.
Malgré ta douleur d'avoir perdu ta fille Emmanuelle (j'ai lu tout ton parcours de de tristesse)tu trouves les mots pour
me réconforter, je me sens tout à coup moins seule.
Nous avons mis au monde un bébé, nous l'avons aimé, nous avons assisté à son développement, partagé ses peurs,
et maintenant c'est le néant, un déchirement, tant d'années de joie intense balayées par l'absence.
Vendredi j'ai parlé à mon petit fils de 5 ans de son Papa , je lui ai demandé s'il lui manquait, il m'a répondu : "non, il y
a maman, vous, ses autres papi, mami, ses tatas, ses tontons".
Cela m'a fait de la peine mais je me dis qu'il était petit, 3 ans et demi, et c'est bien qu'il ne soit pas triste, j'ai tellement peur qu'il soit malheureux.
Parfois, je ressens un profond déchirement quand je pense que quand nous nous serons morts (le Papa de Jérôme et moi)
plus personne ne pensera à lui(son épouse refera certainement sa vie).
Seule sa sœur se souviendra, et elle sera très seule, celà m'effraie, comment va t'elle surmonter un tel isolement mental?
elle aussi est fragile. Actuellement nous parlons peu de Jérôme avec elle mais elle connaît notre souffrance, et nous
connaissons la sienne. Bien que différents, ils étaient très proches.
Elle est laide la vie... Séverine comme nous a assisté à la lente agonie de son frère, c'est inconcevable, toutes ces pensées
m'horrifient.
Comment vivre sereinement? ce ne sera jamais possible, je suis révoltée.