Martine,
Oui il aura connu la plus grande joie, mais il n'a pas pu en profiter pleinement.
Mon petit fils s'identifiait à son Papa, impossible de lui faire avaler de l'eau car il voyait son Papa faire ses rincements
de bouche après chimio pour éviter les aphtes, il a 5 ans et c'est toujours un peu compliqué. Il nous disais aussi qu'il avait mal aux jambes parce que son Papa
avait eu une consolidation osseuse et souffrait de sa jambe.
Même à 2 ans 1/2 un petit ressent des émotions.
Les 8 derniers mois de sa vie il n'arrivait plus à faire face
à son petit garçon plein de vie, il était tellement mal.
Un jour ou j'attendais pour l'accompagner à l'école, Jérôme ne pouvant plus , cela le rendait triste, il m'a dit :" je ne peux
même plus avoir le plaisir de le voir entrer dans la classe".
Un jour, épuisé par ses douleurs, il lui a mis une claque car son fiston faisait des caprices comme tout les enfants de son âge. A mon retour de l'école, Jérôme m'a confié que celà lui avait fait du mal ce à quoi j'ai répondu :" quand tu seras mieux, lis une histoire avec lui", c'est ce qu'il a fait le lendemain accompagné d'un calin, tous les 2 allongés sur le canapé.
Qu'est ce que celà me fait mal de repenser à tout celà.
Les psy disent que quand il y a une maladie on se prépare intérieurement à la mort. C'est faux, l'espoir est toujours là
et nous les parents nous sommes dans l'accompagnement et nous ne voyons pas ce qui se passe vraiment.
J'ai pensé à la mort de mon fils à l'annonce de son cancer mais pendant 2 ans il travaillait, il faisait ses chimios le
mercredi pendant 2 jours puis c'était le week-end pendant lequel il tentait de se remettre et repartait au travail même
fatigué.
Il ne s'est jamais laissé abattre, quel courage ....pour quel résultat?