Message à R... ce matin.
R ... j'ai bien sûr pensé à toi hier soir, sacrénomdidoum, est-ce la faute de ces foutues technologies si on ne peut plus penser à quelqu'un sans obligatoirement concrétiser les élans de son esprit ou de son cœur sous peine de les laisser supposer insignifiants ?
Hum ... je comprends que ta confiance dans les autres soit bien "entamée", et que tu sois inquiet, mais ne peux-tu comprendre que ceux qui t'apprécient ont leur espace de vie, leurs faiblesses aussi ?
Hier, j'ai été mal, voilà, mal, c'est tout, repliée peut-être égoïstement sur ma souffrance, mais c'est ainsi.
J'ai passé bien plus de Noëls malheureux que de Noëls heureux, excuse du peu, excuse-moi si le fait pour moi de souhaiter "joyeux Noël" ne veut pas dire grand-chose, me paraît plus hypocrite que généreux.
Je sais bien que tu n'as pas facile, qu'est-ce que tu crois ! Et bien sûr je t'apprécie et je vais t'épauler comme je peux, mais je dois respecter ton indépendance et favoriser ton épanouissement, or ce n'est pas en m'imposant dans ta vie que je te serai vraiment utile ! Oui, hier je t'ai laissé avec ta "famille de merde", et tu sais pourquoi ? C'est parce que tu n'en as pas d'autre et que c'est SUR CES BASES, fussent-elles négligeables et défaillantes à tes yeux, qu'il te faut consolider ta personnalité et démarrer ta vie d'adulte ! Dans la difficulté, oui ! Car les facilités sont des leurres ! Et la réalité difficile de la vie rattrape toujours ceux qui croient lui échapper ! Ah, tu me diras: "pas si je me tue", ah ben oui, alors là, il aura gagné, le suicide.
Hélas, je n'ai à pardonner à qui que ce soit, ni à toi, ni à Kalahan, car le pardon sous-entend faute, et donc justice, et dans l'absolu, la justice n'existe pas.
Le suicide, lui, existe, et je ne LUI pardonne pas, mais ce combat-là se mène comme une bataille de l'antiquité, où les guerriers, qu'ils soient d'un camp ou d'un autre, se retrouvent souvent seuls et en situation de péril.
Bon, voilà, c'est Noël, il paraît. Au niveau des astres, on bascule à nouveau vers l'allongement des jours, la nuit finit d'étendre son empire ... voilà une signification à laquelle se raccrocher, c'est ... mon humble cadeau pour toi, R..., en ce jour.
J'allais te recontacter, te proposer confirmation de se revoir mardi 16h15, mais si te réjouir d'aussi peu n'est pas assez pour toi, j'irai continuer mes poésies inutiles, comme tout ce que je fais, sans me plaindre, sans reprocher au monde d'être ce qu'il est, âpre et fantastique à la fois.