Bonjour a tous
L'homme de ma vie est mort il y a 5 ans d'un cancer sur SIDA. des années de maladie, bcp d'hospitalisations, et beaucoup de médecins. des gentils, des attentifs, des fermés, des insouciants, des compatissants, l'espèce humaine quoi...
je leur en ai beaucoup voulu. de ne pas avoir vu venir le cancer, de ne pas l'avoir dépisté plus tôt, de ne pas avoir fait les bons examens compte tenu des pathologies existantes. je leur en ai voulu et j'en voulais à la terre entière, à l'Univers. Je leur en ai surtout voulu de ne pas avoir été surpuissants.
Je suis depuis deux ans bénévole dans une unité mobile de soins palliatifs. C'est à dire que nous sommes mobiles dans un hopital classique (pas une maison de soins palliatifs) un hôpital dédié au cancer. Mon regard sur le personnel soignant a changé, je vois des médecins largués, qui doutent et qui tâtonnent et qui n'osent pas le dire. Mais une chose est sure, ils font le maximum, compte tenu des connaissances actuelles. Bien sur que certains ont un mal fou a dialoguer, mais d'autres sont très humains. Je vois des infirmières épuisées qui prennent le temps d'accompagner les patients et leurs familles, et qui pleurent lorsqu'il y a un décès.
Je comprends votre colère à tous et toutes ici (je suis passée par là et ça dure longtemps...), mais pas cette violence et cet irrespect dans vos propos. Tous, nous sommes passés par des étapes compliquées et parfois hyper compliquées avec le personnel médical, mais la grande responsable de toute cette souffrance, c'est la maladie. Et notre condition d 'être d'humain, fragile.
Alors bien sur que ce n'est pas parfait, loin de là dans les hopitaux, mais cela progresse, et avez vous déjà imaginé ce que c était que d'avoir ces maladies là il y a 50 ans? avant les anti douleurs?où dans un hôpital, maintenant dans un pays pauvre? Ce n'est pas en insultant le personnel médical que l'on fait avancer les choses. mais en dialoguant. Calmement. Je vous suggère de leur écrire, sans colère, avec copie aux responsables des hôpitaux.. C'est une petite goutte d'eau, mais si on additionne les gouttes d'eau....
Je voudrais te dire quelque chose N@t. Longtemps j'ai cru que ma compassion c'était enfuie. Volatilisé. A jamais. Je pensais mon coeur désséché. Et puis c'est revenu petit à petit. J'ai une infinie gratitude aujourd'hui lorsque je me sens submergée d'amour lors des accompagnements de patients. Ton deuil est tellement récent, c'est bien d'avoir choisi de continuer à exercer ton métier dans un secteur qui te protège et qui protège les patients. Ce choix est pour moi, un choix de compassion.
Merci de clore ce débat passionné. S'il vous plait ne rajoutez pas de la souffrance à la votre avec des mots guidés par la colère et qui dépassent vos pensées. Le virtuel déforme les propos, et peut être d'une violence inouïe.
Avec toute ma tendresse
Adèle
PS oui SAM le palliatif ne veut pas dire phase terminale. Le palliatif commence lorsqu'il y a souffrance.
PS2 plus nous serons nombreux a rejoindre les bénévoles en palliatif plus les hopitaux s'humaniseront