FORUM "LES MOTS DU DEUIL"

Comprendre et vivre son deuil => Vivre Le Deuil => Discussion démarrée par: mariefer le 13 septembre 2013 à 23:17:19

Titre: je suis en colere
Posté par: mariefer le 13 septembre 2013 à 23:17:19
cela fait 2ans que ma petite maman est partie, dans une telle souffrance, et aujourd'hui ma colere revient, j'ai eu une discussion au sujet de la justice envers certains et toute ma colere est revenue, maman ne demandait rien, elle se remettait de son 1er cancer, cela se passait bien, on y croyait de nouveau et il y a eu cette saleté d'agression violente, elle a eu tellement peur, elle croyait qu'elle allait mourir, et, 2 mois aprés son cancer est reparti, ce jour de juin ou elle m'"a téléphoné en larme pour me dire les "CA" avait augmenté, et la suite l'angoisse, la maladie, la grande souffrance physique et psychique, tu as parlé D'EUX, jusqu'a ton inconscience, tes derniers jours. je leur en veux tellement, eux vivent et toi tu es parties, j'en ai voulu a ce medecin de n'avoir rien fait pour toi, de ne pas t"'avoir ecouté, de t'avoir laissé souffrir, mais cette colére aujourd'hui je sais que c'était contre eux. ce jour de l'agression il y a eu toi et une "personnalité" et celui  qui n'a pas voulu associer ces 2 agressions, alors tu es passé dans l'oubli. c'est tellement injuste, je pensais que j'allais mieux que j'arrivais a gerer cette douleur et au final aujourd'hui ces paroles malheureuses de certains et ma douleur qui me revient en pleine figure. et toi qui me manque tellement.....et ces questions pourquoi?????????????
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: humain le 14 septembre 2013 à 03:37:32
Moi aussi je suis en colere contre le système contre ces médecins qui ne l`on pas prie au sérieux en la bourant de médicaments qui etaient sans effet et qui l`on conduit a en finir que l`on ne me parle pas d`euthenasie  elle existe deja
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: germinou le 14 septembre 2013 à 03:43:45
Bonsoir humain..

Je suis du Québec.. et je pense exactement comme toi!!

Voudrais-tu nous parler de toi?? Qui as-tu dont perdu??

Moi c'est mon père le 13 aout 2011 et maman le 27 septembre 2012.. :(

Amitié Sylvie :)
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: seul au monde le 14 septembre 2013 à 22:45:14
On ne respecte pas les morts dans cette société. Dès que quelqu'un est en fin de vie, mourant ou mort, il faut tout de suite s'en débarasser. Comme si la mort était une anomalie qu'il faut recouvrir. Avide de vivre, obsédé de vivre, tout simplement par peur de mourir, je m'associe à votre colère pour ce non-respect de la mort qui n'a plus rien d'intime aujourd'hui. L'amour pour les morts et mourants a-t-il vraiment existé?



 
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: Antonia Sophia le 15 septembre 2013 à 08:35:10
Personnellement, je tiens toute la clique des toubibs  pour des profiteurs qui traitent les gens comme de la viande qui rapporte. Raison pour laquelle ils refusent l'euthanasie qui les priveraient de leurs substantiels revenus. Ils préfèrent laisser les personnes mourir à petit feu, à moitié droguées. Cela dure bien plus longtemps et rapporte donc beaucoup plus.

Et puis, cela leur fait reluire l'égo, tout ce pouvoir perverti. Si l'on décidait du moment de notre propre mort, ce qui est tout à fait normal - vu que notre vie et notre corps nous appartient - ils perdraient ce pouvoir sur nous et se retrouveraient déchus de la glorieuse papauté; relégués au simple rang des techniciens de santé qu'ils sont.
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: mariefer le 15 septembre 2013 à 09:50:53
je pense que oui le respect pour les morts a existé, mais plus aujourd'hui, vous êtes malade, vous n'êtes déjà plus grand chose, alors mourant c'est pire, j'ai déjà entendu du personnel soignant, il en finit pas de mourir, il n'y avait pas assez de place et attendait la chambre, alors mort il faut se depecher de dire au revoir à celui qui nous a quitté, il faut vite debarraser la chambre,.... quand le malade essaie de capter le regard du medecin parce qu'il a peur, qu'il a besoin de réponse, il ne rencontre qu'un regard indifferent, on tapote sur l'épaule du malade comme si il était une pauvre chose, le medecin repond a coté des questions, parce qu'il n'a pas que ça a faire etc.... avant je croyais au medical, je pensais qu'il y avait de bons medecins humains competent, aujourd'hui ce n'est plus le cas, ce sont tous des sacs d'arrogances, qui nous  traite comme de la merde parce que eux savent, nous on perd notre travail si on est incompetent alors qu'eux non on continue a les engraisser, alors il est clair que ma confiance envers eux est fini, mais que l'on sera toujours des objets dans leur main car on n'a pas le choix que de passer par eux, mais pour ma part sans croire un mot de ce qu'ils me disent
Titre: En colère, un peu de respect svp!!
Posté par: N@t le 15 septembre 2013 à 10:20:06
je comprend votre peine et votre douleur

dans le deuil il y a toujours un moment où l'on cherche un coupable, cela fait parti du processus normal

cela dit je ne peux pas ne pas réagir à cette violence, la douleur n'excuse pas le manque de respect et l'aggressivité pour autant. Je vais donc malgré votre peine remettre quelques pendules à l'heure.

Après tout les médecins sont des hommes et des femmes comme les autres!alors un peu de respect ...

1/ les "substentiels" revenus d'un médecin n'est qu'un mythe. En dehors de quelques spécialités la plupart des médecins, si on ramène leurs revenus à un tarif horaire (les gens ont tendance à oublier que leur médecin n'est pas aux 35h, il cumule des doubles journées alors avant de parler de ce qu'il gagne, multipliez votre paye par 2 pour pouvoir comparer), ne gagnent pas beaucoup plus que le smic en début de carrière (parfois même moins si on tient compte des frais d'un cabinet en libéral).
2/ les médecins n'ont pas besoin de garder artificiellement les gens en vie ou de faire semblant de les soigner pour avoir du boulot. Il y a bien assez de monde qui fait la queue pour ne pas manquer de boulot
3/ les médecins hospitaliers (sauf quelques exeptions) ne sont pas rémunérés à l'acte, qu'ils soignent 10 ou 50 personnes ils auront exactement la même paye (et la plupart préféreraient en avoir 10 car au moins ils pourraient rentrer chez eux plus tôt et profiter de leur famille)
4/ pour les directeurs d'hopitaux (qui ne sont pas médecins mais des administratifs-gestionnaires sauf dans quelques cliniques) les personnes en fin de vie coutent chers et ne sont pas rentables, ils préfèreraient les petits actes de chirurgie et se débarasser vite-fait des personnes en fin de vie
5/ en France l'euthanasie est interdite, elle est passible de prison


Alors oui je suis médecin et comme personne n'est à l'abri du malheur j'ai perdu mon fils d'un horrible cancer qui l'a fait souffrir pendant 7 longues semaines, avec des complications et des douleurs que jamais un enfant ne devrait vivre, je l'ai vu agoniser sous mes yeux, impuissante, j'ai aussi vu le désespoir dans les yeux de ses médecins qui jour après jour se trouvaient démunis aussi bien face à sa souffrance physique comme psychologique que face à l'évolution fulgurante de sa maladie.

Vous voulez parler d'une mort à petit feu? Pensez un peu à cet enfant qui n'a même pas pu fêter son 13eme anniversaire, qui avait des plaies ouvertes difficiles à cicatriser pour lesquels il devait avoir des soins tous les jours, qui ne pouvait plus rien avaler parce qu'il avait des ulcérations dans la bouche, la gorge, l'oesophage, qui avait tellement peu de force qu'il ne pouvait même plus prendre une douche seul, qui avait même du mal à uriner seul, qui vomissait certains jour jusqu'à 1L de sang, qui a du porter des couches parce que son tube digestif saignait continuellement, qui avait mal à la tête au moindre effort de concentration, qu'on ne pouvait même plus toucher parce que le moindre effleurement de sa peau provoquait des douleurs neuro, qui malgré une pompe à morphine à hautes doses n'a JAMAIS été soulagé un seul instant durant 7 semaines, ne pouvant même plus dormir à cause des douleurs.
Et ensuite souvenez vous que la mère de cet enfant était médecin!!!


Voilà c'était mon coup de gueule parce que moi aussi j'ai mal, moi aussi je suis en colère de cette injustice de vie de m****! (excusez la vulgarité).
J'en veux à la vie, au destin, à la médecine qui n'a pas pu le sauver, à moi qui n'ai pas pu l'aider, à lui de nous avoir quitté, à Dieu si il existe, et peut être devrais-je déverser ma haine contre les curés qui nous font croire que Dieu est amour et bla bla et bla bla, vils mensonges ne servant qu'à remplir les caisses de l'église? Mais NON je ne le fais pas, parce que ce n'est pas plus de leur faute que la mienne si mon fils était malade et à tellement souffert. Et puis cela servirait à quoi de haïr qui que ce soit? Est-ce que cela ramènerait les morts? NON. Est-ce que cela atténuerait ma souffrance? NON. Est-ce que cela atténuerait la souffrance des autres? NON.

Alors OUI on peut être en colère, mais cela n'empêche pas d'être respectueux envers les êtres humains!
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: N@t le 15 septembre 2013 à 10:27:19
Et pour ceux qui pourraient naivement croire que ma façon d'aborder les patients est meilleure maintenant que j'ai vécu cela, et bien ils se trompent!
Au contraire, je trouve que les gens n'arrêtent plus de se plaindre pour rien et de se lamenter, les gens me font horreur à présent et franchement je ne pourrais même plus exercer dans un hopital tellement j'en ai marre de les voir tout le temps de plaindre de ne pas être le centre du monde!
Avant j'étais un bon médecin, attentif, à l'écoute, qui comme beaucoup de mes confrères prenait son temps avec ses patients.
Maintenant j'ai juste envie de les secouer et les renvoyer chez eux. C'est pourquoi je ne fais plus aucune garde aux urgences et je m'en porte que mieux

Heureusement que ma spécialité me permet d'éviter le mode d'exercice hospitalier.
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: lapuce le 15 septembre 2013 à 11:30:22
Bonjour N@t,

juste une pensée pour toi, pour toi la maman qui a vu son Tristan partir sous ses yeux, souffrir sous ses yeux, à toi la maman qui doit continuer le coeur saignant pour les petits, à toi la femme qui post sur ce forum, au médecin n'est malheureusement pas tout puissant
je comprends que tu n 'ai plus la patience d'écouter les autres gémir, moi-même à mon échelle j'ai du mal à écouter les petits bobos des autres, mais les êtres humains sont comme ça, on a dû être comme ça des fois !!
la semaine derniére je me trouve dans un magazin j'étais mal, je croise plusieurs jeunes couples avec bébé, ça me tord les trippes, des amoureux qui se bécottent "ils peuvent pas aller ailleurs ceux-là" et là je me dis que j'ai dû être à leur place un jour et qu'il devait aussi y'avoir qq un d'autre à la mienne !! alors de la tolérance pour ceux qui ne savent pas et de la tolérance pour ceux qui savent

On est pas les premiéres ni les derniéres ( malheureusement) à qui ça arrive de perdre un être aimé et la terre ne va pas s'arrêter de tourner pour nous, les humains ne vont pas changer pour autant, on peut être en colére ça OUI, en vouloir à la terre entiére c'est humain, mais accuser les autres d'être responsables et chercher un coupable à tous prix ne nous ramenera pas nos disparus, et nous avons  un long chemin à faire avant de retrouver un peu de paix intérieur


douce journée

lapuce
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: seul au monde le 15 septembre 2013 à 21:34:37
Je n'en suis plus à trouver un coupable, je dis simplement que ceux qui travaillent avec des gens en fin de vie devraient se former un peu plus à l'écoute, l'humanité, et se mettre un peu plus à la place de la personne qui va partir. Car certes, je sais que tout le monde pense à la mort et sait qu'elle est la finalité de cette vie. Mais c'est seulement INTELLECTUELLEMENT (avec des mots on peu masquer beaucoup de chose). Car si chacun le faisait réellement tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Si l'autre était vraiment un autre nous-même au moment de mourir, ne serait-il pas stupide de vouloir faire du mal à nous-même?
 Il est STUPIDE de penser que la mort c'est la fin de tout ! C'est ça qui fait que les gens se contrefichent des mourants. La mort n'est simplement que la fin du monde visible et matériel. La mort n'est jamais l'opposé de la vie comme notre éducation nous a fait croire. C'est une cooexistence.  Il y a continuité. Le discours des médecins à ma grand-mère lorsqu'elle était en fin de vie a été de me dire "laisser-la manger ce qu'elle veut, profiter de ce qu'il lui plait, s'il vous restait deux mois à vivre que feriez vous?" Eh bien non, il faut prendre soin de son corps et de son esprit jusqu'à son dernier souffle, c'est ce que j'ai fait. Savez-vous pourquoi?
Je refuse de penser comme la plupart des gens, la mort n'est pas la fin, la vraie fin c'est la régression.

n@t , ce que tu racontes est vraiment insupportable...dans des moments comme ça il n'y a que la prière. En même temps, nous qui avons traverser de telles épreuves (moi avec ma grand-mère chérie), on ne peut plus être des êtres ambitieux, avoir un corps on bonne santé, pouvoir vivre sainement, s'entretenir, manger à sa faim, dormir dans un lit, est déjà en soi un exploit, le plus beau des cadeaux. 
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: Antonia Sophia le 15 septembre 2013 à 21:37:50
Chere not

Oui, vous décrivez très bien les souffrance de votre enfant en nous citant par le menu les détails cliniques d'un cancer. Ce serait attendrissant si mon mari n'avait aussi connu exactement ce cheminement. Ainsi que grand nombre de ceux qui viennent sur ce forum qui ont vu les ravages de cette maladie. Comme quoi le statut de toubib ne protège pas de la mort. Peut-être que maintenant, en face d'un être humain qui souffre, votre expérience personnelle vous aura  au moins appris la compassion. Enfin, c'est que ce à quoi l'on devrait s'attendre non? Sauf que vous avouez haut et clair que ce n'est pas le cas. Si j'étais vous, j'irais me cacher bien loin de mon ordinateur afin de ne pas venir ici clamer votre mépris de ceux qui ont mal.

En ce qui concerne votre histoire de respect, on va dire que l'on respecte celui  qui est respectable.

Des infirmières qui passent leur temps à larmoyer car elles sont débordées de travail....  mais qui ont la mine reposée,l'air nonchalant et que l'on retrouve à papoter en buvant leur café: petite scène de bureau non? Sauf qu'il y a des gens qui souffrent et qui les réclament en sonnant en vain. Elles papotent et sirotent....

Des internes courageux qui passent leurs nuit blanches à l'hôpital loin de leur chère famille  :) je ris  8) et qui, déjà, apprennent à jouer les êtres supérieurs en se foutant totalement d'autrui et qui s'exercent sur des mannequins vivants en attendant leur joli petite paye....

De plus en plus de gens déconsidèrent le corps médical français dans son ensemble. Il y a sûrement des raisons à cela et votre réquisitoire partial, lobbyiste et  cousu de fil blanc est bien monté mais ne change rien au vécu des très nombreuses personnes ici.

Preuve que les gens comme vous ne se remettent jamais en question: au lieu de reconnaître que des doléances sont recevables, vous vous drapez dans votre blouse afin de dénigrer des gens dans la douleur, rabaissant cette  douleur et reconnaissant dans notre  animosité grandissante une réction de rejet compréhensible des psychiâtres..... Explication usée et rebattue par la clique des oncologues et medicos de tous bords. Encore une fois, vous nous prenez tous pour de vastes crétins.

Vous feriez mieux de faire comme tout le monde ici. Parler de votre douleur et mettre en veilleuse le toubib.
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: mariefer le 15 septembre 2013 à 22:33:06
il est vrai que lorsque l'on perd un etre cher au début on a besoin de coupable, sauf que 2 ans aprés le départ de ma mere, je n'en suis plus là. plus haut je parlais de la réalité, du personnel medical face au malade et à la famille du malade, il ne faut pas les criquitér ok!! que dire de cet interne qui avait insulté ma mère en pleine nuit parce qu'elle était sous hypnovel et quelle ne se rendais plus compte de ses gestes en touchant sa sonde, de ces infirmieres qui devaient lui donner ses medicaments anti douleur tout les 4h et alors qu'elle se tordait de douleur, et qu'on allait les voir régulierement pour leur demander de lui donner, mais qui étaient trop occupées à rire et boire leur café???? de sa poche urinaire pleine de sang qui n'avait pas été changé depuis 3 jours d'ou une puanteur dans la chambre??? alors oui dans tout ce parcourt il y a eu 2 medecins humains, celui qui a prit le temps de m'expliquer qu'elle était condamnée, et ce docteur des soins pailliatifs profondement humain aussi, mais avant ces 2 la, il y en a eu pas mal qui l'on traité comme si elle n'était rien, et quand nous la famille avions besoin de savoir, nous endormais avec des paroles ou nous envoyé ballader. nous ne sommes pas ici pour faire le procés de qui que soit, mais parler de ceux qui nous manque, parler des douleurs que l'on a ressenti dans tout ce parcourt qu'es la maladie, des souffrances de celui ou celle que nous avons perdu, et notre souffrance a nous face a certains medecins ou infirmieres. c'est aussi ce qu'on appel le respect de laisser les autres s'exprimer.
Titre: Re : Re : je suis en colere
Posté par: N@t le 16 septembre 2013 à 00:06:41
. Peut-être que maintenant, en face d'un être humain qui souffre, votre expérience personnelle vous aura  au moins appris la compassion.

je vais me répéter pour ceux qui ne lise que à moitié

Citer
Citer ce message
Et pour ceux qui pourraient naivement croire que ma façon d'aborder les patients est meilleure maintenant que j'ai vécu cela, et bien ils se trompent!
Au contraire, je trouve que les gens n'arrêtent plus de se plaindre pour rien et de se lamenter, les gens me font horreur à présent et franchement je ne pourrais même plus exercer dans un hopital tellement j'en ai marre de les voir tout le temps de plaindre de ne pas être le centre du monde!
Avant j'étais un bon médecin, attentif, à l'écoute, qui comme beaucoup de mes confrères prenait son temps avec ses patients.
Maintenant j'ai juste envie de les secouer et les renvoyer chez eux. C'est pourquoi je ne fais plus aucune garde aux urgences et je m'en porte que mieux

Heureusement que ma spécialité me permet d'éviter le mode d'exercice hospitalier.

peut être que certains "bien pensant" feraient bien d'apprendre le respect avant de parler de la compassion des autres

Ma compassion je l'ai perdue en perdant mon fils et ce n'est pas des discours comme ceux que je lis dans ce topic qui me donneront envie de la retrouver, bien au contraire. C'est vous qui devriez vous cacher avec vos idées préconcues!

La détresse n'excuse pas tout et encore moins des idées pareilles!
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: seul au monde le 16 septembre 2013 à 00:12:56
tout à fait! Si j'avais su que les soins palliatifs n'étaient forcément synonyme de mort imminente, j'y aurais mis ma grand-mère longtemps avant. Elle n'a connu cette unité de soin merveilleux qu'est Sainte Perrine que les trois derniers jours de sa vie.
Ma grand-mère aussi, s'est tordue de douleur de 16h à 23h voire plus (car je n'étais pas autorisé à rester plus tard) lorsque les douleurs de son cancer du pancréas  se sont réveillées. Pancréas, le pire des cancers, rapide (2 mois à 1 an maxi, malheureusement pour ma GM ça été 2 mois), douleureux. Je ne le souhaite à personne!

Il faut faire rentrer la pratique de la "Pleine Conscience "  (John Kabat Zin, Thich Nat Hanh) dans les hôpitaux, former les personnels...
Aussi les différentes formations que Sogyal Rinpoche a mis en oeuvre pour aider les mourants. Il ne s'agit plus de philosopher sur le bouddhisme, si c'est bien ou mal, il faut utiliser ces méthodes pour soulager la souffrance des mourants, et dans cette épreuve, plus il y a d'amour, mieux la personne mourante aura un meilleure future ( oui je vous surprends en parlant de futur après la mort, mais pour moi il n'y a aucun doute).    


Le bouddhisme est ce que vous voulez, mais elle sert à aider les gens à souffrir beaucoup moins dans cette épreuve. Aujourd'hui, seul Thich Nat Hanh a infusé ses enseignements dans des hôpitaux mais aussi des écoles,  et des prisons parfois...


Bonne soirée
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: N@t le 16 septembre 2013 à 00:13:46
quand a la jolie petite paye d'un interne, je peux vous montrer des fiches de paye si vous voulez, j'en ai plein
1500 euros de base pour 50 à 70h de travail par semaine sans RTT bien sur, soit moins de 7,5 euros net de l'heure pour les plus chanceux, a peine plus de 6 euros pour les moins chanceux..... vous iriez vous tuer au travail pour cette "jolie petite paye?"

vous savez combien gagne un interne pendant une garde???? 100 euros pour 18h de garde sans dormir et directement enchainée derriere une journee de travail (soit plus de 24h au total), ca fait combien le super pactole???? 5,5 euros de l'heure, oui c'est vrai que c'est enooooormmmmeee !!!!

A mediter!
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: seul au monde le 16 septembre 2013 à 00:28:21
médite alors, mais pour de vrai. J'ai donné pas mal de référence dans mes nombreux posts que ce soit ici ou ailleurs. Tu en as vraiment besoin, et ça peut vraiment t'aider. Crois-moi.

Non je sais que la paie est ce qu'elle est, ce n'est pas ça qui motive le médecin, mais l'entêtement des médecins à résister à ce qui dépasse le cadre de son entendement est vrai aussi, c'est-à-dire le domaine spirituel auquel il est confronté et dont il n'a aucune connaissance (les études de médecines vont justement à l'encontre de ce qui dépasse la raison humain,  je le sais car je suis aussi un produit des l'universités ), or la mort est justement cette chose qui dépasse la raison humaine.


Bon je suis content qu'il y ait un médecin qui s'exprime ici pour avoir un autre angle de vision


Bonsoir
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: mariefer le 16 septembre 2013 à 00:29:02
c'est vrai que les medecins et infirmieres en soins pailliatifs sont formidables. humanité, patience, comprehention sont leurs grandes qualités.. j'ai revu ma mere sourire avec eux, et je leur en suis infiniment reconnaissante.
et par rapport a mon metier, j'ai a faire a des gens, malades, handicapés,  en fin de vie, cela ne m'a pas rendu mechante et aggresive envers les autres, je ne leur fais pas payer ma souffrance, je trouve cela inutile et improductif....
mais j'ai souhaité faire une formation pour être bénévole dans les soins pailliatifs, je pense la faire l'année prochaine et faire un don à ce service serait il vrai plus utile que la recherche du cancer, ou j'ai des doutes dans l'avancé, j'ai perdu mon frere, mon pere et ma mere de cette "s....prie"
de maladie
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: seul au monde le 16 septembre 2013 à 01:19:55
merde Mariefer... je n'ai pas de mot, c'est dur de vivre autant de perte d'êtres chers. Moi aussi j'ai perdu toute ma famille, mais c'était il y a longtemps. Sauf pour ma GM. Bon disons-nous que tout le monde perdra sa famille tôt ou tard, et que pour nous c'était plus tôt...
 Tu ne veux pas faire une formation de "Pleine Conscience" en même temps que celle des soins palliatifs, avec la pleine conscience tu vas aussi changer ta vie en profondeur et celles de tes patients. Enfin, moi je la pratique , mais comme je ne suis qu'à moitié prof pas du tout  dans la santé, je ne peux que l'appliquer à petite dose.



Bonsoir
Titre: Re : En colère, un peu de respect svp!!
Posté par: kanyli le 16 septembre 2013 à 02:15:33
je comprend votre peine et votre douleur

dans le deuil il y a toujours un moment où l'on cherche un coupable, cela fait parti du processus normal

cela dit je ne peux pas ne pas réagir à cette violence, la douleur n'excuse pas le manque de respect et l'aggressivité pour autant. Je vais donc malgré votre peine remettre quelques pendules à l'heure.

Après tout les médecins sont des hommes et des femmes comme les autres!alors un peu de respect ...


Alors oui je suis médecin et comme personne n'est à l'abri du malheur j'ai perdu mon fils d'un horrible cancer qui l'a fait souffrir pendant 7 longues semaines, avec des complications et des douleurs que jamais un enfant ne devrait vivre, je l'ai vu agoniser sous mes yeux, impuissante, j'ai aussi vu le désespoir dans les yeux de ses médecins qui jour après jour se trouvaient démunis aussi bien face à sa souffrance physique comme psychologique que face à l'évolution fulgurante de sa maladie.

Vous voulez parler d'une mort à petit feu? Pensez un peu à cet enfant qui n'a même pas pu fêter son 13eme anniversaire, qui avait des plaies ouvertes difficiles à cicatriser pour lesquels il devait avoir des soins tous les jours, qui ne pouvait plus rien avaler parce qu'il avait des ulcérations dans la bouche, la gorge, l'oesophage, qui avait tellement peu de force qu'il ne pouvait même plus prendre une douche seul, qui avait même du mal à uriner seul, qui vomissait certains jour jusqu'à 1L de sang, qui a du porter des couches parce que son tube digestif saignait continuellement, qui avait mal à la tête au moindre effort de concentration, qu'on ne pouvait même plus toucher parce que le moindre effleurement de sa peau provoquait des douleurs neuro, qui malgré une pompe à morphine à hautes doses n'a JAMAIS été soulagé un seul instant durant 7 semaines, ne pouvant même plus dormir à cause des douleurs.
Et ensuite souvenez vous que la mère de cet enfant était médecin!!!


Voilà c'était mon coup de gueule parce que moi aussi j'ai mal, moi aussi je suis en colère de cette injustice de vie de m****! (excusez la vulgarité).
J'en veux à la vie, au destin, à la médecine qui n'a pas pu le sauver, à moi qui n'ai pas pu l'aider, à lui de nous avoir quitté, à Dieu si il existe, et peut être devrais-je déverser ma haine contre les curés qui nous font croire que Dieu est amour et bla bla et bla bla, vils mensonges ne servant qu'à remplir les caisses de l'église? Mais NON je ne le fais pas, parce que ce n'est pas plus de leur faute que la mienne si mon fils était malade et à tellement souffert. Et puis cela servirait à quoi de haïr qui que ce soit? Est-ce que cela ramènerait les morts? NON. Est-ce que cela atténuerait ma souffrance? NON. Est-ce que cela atténuerait la souffrance des autres? NON.

Alors OUI on peut être en colère, mais cela n'empêche pas d'être respectueux envers les êtres humains!

@nat petit passage pour donner mon soutien et deviner combien votre colere doit etre grande! j'ai survolé les anciens messages, et ainsi donc compris pourquoi vous etiez là.
N'etes vous pas aussi en colere contre vous? représentante de cette médecine pour le coup... inutile?
Aprés... Mariefer a le droit d'en vouloir a mort à la médecine, et j'ai presque envie de dire... au contraire, si ca peut un tant soit peu soulager, déculpabilisé, alléger... et quand on est dans des métiers tel que médecin, psy etc... on sait que le transfert existe et même si soit même on a vécu des horreurs... notre posture doit être de pouvoir accueillir l'autre. Sinon on s’arrête.
Ce que j'ai personnellement fait quand j'ai vu que je déraillais (en vrai non face aux gens j'ai jamais déraillé et je crois avoir toujours su faire preuve d'empathie... même si devant les discours suicidaires parfois plus "responsabilisant, mais je déraillais...toute proportion gardée... sur ma fille d'ou mon arrêt temporaire pour passer le cap des un an ) .
Certes le personnel hospitalier, medecin de surcroit sont des hommes et femmes comme les autres mais dont le statut, la posture et la responsabilité dans l'imaginaire populaire font qu'ils doivent aussi pouvoir assumer la colere, parfois la haine des familles.
Vous aussi vous avez ce droit. Vous avez aussi le droit en effet de vouloir envoyer chier cette patiente chiante comme la lune qui n'a pas ou peu de probleme... mais le boulot du serveur est de servir le verre et d’être souriant... sinon il est viré! Le medecin doit diagnostiquer , soigner et aussi avoir cette empathie et ecoute necessaire ... vousl e savez aussi bien que moi, c'est le job!
Mais c'est sur que perdre un enfant, avec la fulgurance , la souffrance qui a été la votre... même si "ca va" ... c'est juste dégulasse.
 
Mais voilà j'avoue que vos propos m'ont donné l'envie de repondre t donné mon avis.
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: adèle le 16 septembre 2013 à 19:19:49
Bonjour a tous

L'homme de ma vie est mort il y a 5 ans d'un cancer sur SIDA. des années de maladie, bcp d'hospitalisations, et beaucoup de médecins. des gentils, des attentifs, des fermés, des insouciants, des compatissants, l'espèce humaine quoi...

je leur en ai beaucoup voulu. de ne pas avoir vu venir le cancer, de ne pas l'avoir dépisté plus tôt, de ne pas avoir fait les bons examens compte tenu des pathologies existantes. je leur en ai voulu et j'en voulais à la terre entière, à l'Univers. Je leur en ai surtout voulu de ne pas avoir été surpuissants.

Je suis depuis deux ans bénévole dans une unité mobile de soins palliatifs. C'est à dire que nous sommes mobiles dans un hopital classique (pas une maison de soins palliatifs) un hôpital dédié au cancer. Mon regard sur le personnel soignant a changé, je vois des médecins largués, qui doutent et qui tâtonnent et qui n'osent pas le dire. Mais une chose est sure, ils font le maximum, compte tenu des connaissances actuelles. Bien sur que certains ont un mal fou a dialoguer, mais d'autres sont très humains. Je vois des infirmières épuisées qui prennent le temps d'accompagner les patients et leurs familles, et qui pleurent lorsqu'il y a un décès.

Je comprends votre colère à tous et toutes ici (je suis passée par là et ça dure longtemps...), mais pas cette violence et cet irrespect dans vos propos. Tous, nous sommes passés par des étapes compliquées et parfois hyper compliquées avec le personnel médical, mais  la grande responsable de toute cette souffrance, c'est la maladie. Et notre condition d 'être d'humain, fragile.

Alors bien sur que ce n'est pas parfait, loin de là  dans les hopitaux, mais cela progresse, et avez vous déjà imaginé ce que c était que d'avoir ces maladies là il y a 50 ans? avant les anti douleurs?où dans un hôpital, maintenant dans un pays pauvre? Ce n'est pas en insultant le personnel médical que l'on fait avancer les choses. mais en dialoguant. Calmement. Je vous suggère de leur écrire, sans colère, avec copie aux responsables des hôpitaux.. C'est une petite goutte d'eau, mais si on additionne les gouttes d'eau....

Je voudrais te dire quelque chose N@t. Longtemps j'ai cru que ma compassion c'était enfuie. Volatilisé. A jamais. Je pensais mon coeur désséché. Et puis c'est revenu petit à petit. J'ai une infinie gratitude aujourd'hui lorsque je me sens submergée d'amour lors des accompagnements de patients. Ton deuil est tellement récent, c'est bien d'avoir choisi de continuer à exercer ton métier dans un secteur qui te protège et qui protège les patients. Ce choix est pour moi, un choix de compassion.

Merci de clore ce débat passionné. S'il vous plait ne rajoutez pas de la souffrance à la votre avec des mots guidés par la colère et qui dépassent vos pensées. Le virtuel déforme les propos, et peut être d'une violence inouïe.

Avec toute ma tendresse

Adèle

PS oui SAM le palliatif ne veut pas dire phase terminale. Le palliatif commence lorsqu'il y a souffrance.

PS2 plus nous serons nombreux a rejoindre les bénévoles en palliatif plus les hopitaux s'humaniseront :)
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: mariefer le 16 septembre 2013 à 20:03:56
bonsoir
tu as raison adéle, cela n'arrange rien!! dans quelle unité mobile de soins palliatif est tu?? je recherche justement j'en avais parlé avec une benevole qui venait voir ma mére, mais j'ai oublié de lui demander dans lequel. mon service est entre autre en contact avec oconor (excuses l'orthographe je me souviens plus), cela m'aiderai autant dans mon travail que pouvoir soulager ceux qui partent ou souffrent. je me suis rendu compte à quel point cela faisait du bien à ma mére. et ce que ces personnes ont fait pour elle, je voudrai pouvoir apporter la meme chose, c'est tellement important. mais je pense que tu as raison il faut humaniser l'hopital, mais dans les soins palliatif ils le sont, ce sont des gens formidables. Ma mère était à pontoise, ils ont autant aidé ma mére, que sa famille, et j'en serai jamais assez reconnaissante..


Titre: Re : je suis en colere
Posté par: adèle le 17 septembre 2013 à 00:30:45
@ Lili
C'est exactement cela qu'il faut faire. tu as eu raison. Ecrire, demander rendez vous, s'expliquer et pointer ce qui ne va pas ou n'a pas été dit ou fait correctement.C'est difficile a faire mais c'est indispensable pour que les choses puissent évoluer. Je suis d'accord avec toi, l'immense majorité des médecins, infirmières, aides soignants etc sont formidables et il y a parfois "un vilain petit canard" qui fait que l'on oublie l'humanité des uns pour ne plus voir que l'acte blessant de celui ci. C'est très important de le signaler pour que cela ne se reproduise plus jamais. Merci de l'avoir fait!

@ Mariefer
Pour être bénévole en unité de soins palliatifs ou en équipe mobile dans un hôpital , il faut faire partie d'une association agrée et faire une formation, après avoir respecté le temps du deuil bien sur! je t'envoie les coordonnées.

Douce nuit à tous et toutes :)
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: gertrude le 17 septembre 2013 à 21:44:33
bonsoir,

et pourquoi pas envoyer 1 mot de remerciement à ceux que l'on a appréciés ?

cela fait au chaud au coeur des professionnels et sans doute aussi de celui qui est capable de dire merci et cela ne peut qu'encourager à bien travailler avec bienveillance se rappeler que l'on est dans une relation humaine

nous avons tous besoin d'encouragement de félicitations...

bonne et paisible soirée à vous tous
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: LILI0824 le 17 septembre 2013 à 22:18:14
oui, Gertrude, je l'ai ressenti ainsi.
J'ai remercie le cancérologue et les infirmières de l'institut de cancérologie.
Mon mari disait : c'est dommage que ce soit un institut où on soigne le cancer et d'être là. Mais c'est vraiment un 5 étoiles,  ils sont tous au top dans leur boulot et d'une douceur... ça réchauffe le coeur.
Je leur ai dit.
Titre: Re : Re : je suis en colere
Posté par: LILI0824 le 17 septembre 2013 à 22:50:42
Et pour ceux qui pourraient naivement croire que ma façon d'aborder les patients est meilleure maintenant que j'ai vécu cela, et bien ils se trompent!
Au contraire, je trouve que les gens n'arrêtent plus de se plaindre pour rien et de se lamenter, les gens me font horreur à présent et franchement je ne pourrais même plus exercer dans un hopital tellement j'en ai marre de les voir tout le temps de plaindre de ne pas être le centre du monde!
Avant j'étais un bon médecin, attentif, à l'écoute, qui comme beaucoup de mes confrères prenait son temps avec ses patients.
Maintenant j'ai juste envie de les secouer et les renvoyer chez eux. C'est pourquoi je ne fais plus aucune garde aux urgences et je m'en porte que mieux

Heureusement que ma spécialité me permet d'éviter le mode d'exercice hospitalier.

N@t,
Je crois que je peux comprendre ces mots que tu écris.
 
Mon mari est parti d'un cancer dont on a jamais trouvé l'origine et pendant plusieurs mois, et peut être  même encore maintenant, j'ai pensé que les gens qui se plaignent parce qu'ils ont un cancer alors qu'on en connaît l'origine, et ben ils avaient déjà la chance de savoir où il était et la chance de pouvoir être soignés. Et que finalement, avoir un cancer du rein ou du sein, il n'y avait pas de quoi en faire un plat.

Je regrette de l'avoir pensé, de l'avoir dit, mais je me dis que quand on sait ce qu'on a, c'est forcément moins grave que quand on ne sait pas, puisque là, on ne peut rien pour nous et comment se défendre de ce qu'on ne connaît pas ?

Mais au fond de moi, je me rends bien compte que c'est la colère de ce qui lui est arrivé qui me met dans cet état. Je sais bien que c'est faux, un cancer c'est terrible même quand on sait où il est.

Comme toi, j'ai ressenti que je n'avais plus de compassion pour les autres. Et j'ai tourné les talons sans lui répondre à une collègue qui me disait : mon mari a un cancer du rein mais on l'a opéré et il va s'en sortir. Tu comprends il a un moral d'acier et c'est le plus important.
J'ai pensé : Ben oui, on a pu l'opérer, s'il a le moral, c'est qu'il va mieux. Quand tu vas pire, tu ne l'as plus. Arrêtes de dire des conneries pauvre cloche. Mais j'ai rien dit, je suis partie.

Je pense N@t que si tu as toujours été un médecin attentif, il n'y a plus de raison que tu ne le redeviennes pas. Tu dis que tu n'en veux à personne, mais quand on est en colère contre tous, -comme tu l'es - on ne peut pas avoir de la compassion, même pour soi.

Titre: Re : je suis en colere
Posté par: seul au monde le 18 septembre 2013 à 23:18:48
c'est drôle j'ai toujours cru que n@t était un homme, je lui parlais comme un homme. Mais je crois que c'est une femme.
Pour ma part, j'ai de la colère envers le milieu hospitalier dans les premiers jours de l'hospitalisation de ma grand-mère.
Je l'ai emmené aux urgences. On a attendu de 16H à 01h00 du matin avant qu'elle soit prise en charge. Pour une dame de 84 ans vous voyez! Puis dans ma colère l'interne m'a répondu "arrêtez de nous embêter (il pensait "emmerder") avec ça, votre grand-mère va mourir d'un cancer de l'estomac de toute façon!
pffffff
pour la suite ça a été

bonsoir


sam
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: Antonia Sophia le 19 septembre 2013 à 07:47:05
Moi, mon mari, on l'a carrément collé à la porte sur un brancard parce qu'il ne pouvait plus marcher. Lorsque j'ai parlé d'un centre de soins palliatifs, ils m'ont ri au nez. Bon à dégager, il ne rapportait plus assez d'argent à l'hôpital sans doute. Ou coûtait trop cher, c'est selon  ??? :-[

Par contre, je puis dire que les seules personnes vraiment conscientes de leur devoir et pleines d'humanité et de compassion ont été les aides-soignantes. Personne n'en parle ici et moi, je les salue pour leur courage. Elles valent très largement toute cette clique de médicos mégalos et prétentieux. :-*
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: ilereunion le 19 septembre 2013 à 17:39:23
 bonsoir,
moi lorsque l'état de ma maman s'est dégradé, elle a perdu 15ks et elle était dénutrie. Elle ne parlait plus et ne mangeait plus. On l' a emmené à l'hôpital et sans détour, le médecin de garde, sans plus de contrôle sur ma mère, nous a dit qu'elle était dans le coma. Estomaque, je lui ai dit non, et de faire plus d'analyses. J'ai eu raison d'insister, car ma maman était juste très affaiblie (car dénutrie). Bon, on ne va pas faire le procès du corps médical, mais comme dans tous métiers, il y a des "couacs". Et je sais de quoi je parle pour les médecins, car j'ai un frère et une cousine médecin et j'ai fait des nuits de garde avec lui et c'est pas évident à gérer. Je peux me mettre à la place des médecins et des patients.
Mais nul n'est parfait, on est pas dans un monde parfait. Comme je dis, il y en a qui ont rien faire des patients et d'autres le contraire, et je sais de quoi je parle.
Titre: Re : Re : je suis en colere
Posté par: Antonia Sophia le 20 septembre 2013 à 20:09:53
quand a la jolie petite paye d'un interne, je peux vous montrer des fiches de paye si vous voulez, j'en ai plein
1500 euros de base pour 50 à 70h de travail par semaine sans RTT bien sur, soit moins de 7,5 euros net de l'heure pour les plus chanceux, a peine plus de 6 euros pour les moins chanceux..... vous iriez vous tuer au travail pour cette "jolie petite paye?"

vous savez combien gagne un interne pendant une garde???? 100 euros pour 18h de garde sans dormir et directement enchainée derriere une journee de travail (soit plus de 24h au total), ca fait combien le super pactole???? 5,5 euros de l'heure, oui c'est vrai que c'est enooooormmmmeee !!!!

A mediter!

Si vous êtes sur ce site -  dédié à l'expression du deuil et de notre douleur d'avoir perdu un être aimé -  pour y parler de gros sous et de votre métier; je pense que vous vous êtes trompée tout simplement de forum.
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: seul au monde le 20 septembre 2013 à 22:03:46
ne vous fachez pas entre vous, ça me fait mal au coeur.Nous sommes les seuls à nous comprendre parmi ces centaines, ces milliers de visages qu'on croise tous les jours et qui dans le moment présent ne connait pas la douleur du deuil!


ayez la paix intérieure car de toute façon nos chers disparus vivent en nous, il faut faire en sorte que chaque geste de la vie soit imprégner de leur présence
Au contraire, je pense qu'on peut aimer encore plus quelqu'un qui est mort, parce qu'à chaque instant de notre vie on pense à elle. Personnellement quand je marche je prends les mains de ma grand-mère, je mange avec elle, je dors en pensant à elle, tout ma vie est une dédicace pour elle, j'essaye de faire rayonner notre amour autour de moi. Thich Nat Hanh nous apprend à faire ça, commencez par lire "il n'y a ni peur ni mort"


Bonne soirée 
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: LILI0824 le 21 septembre 2013 à 00:01:22
Il me semble que ce n'est pas N@t qui a commencé de parler argent et de salaire.

Et on ne réagit pas tous de la même manière à la peine. Moi ça m'a rendue très dure envers tout le monde les premiers mois. Et un an après, je ne supporte toujours pas les gens qui n'arrêtent pas de se plaindre parce qu'ils ont une rhyno ou une laryngite. Et franchement, il y en a beaucoup des nunuches bien portants.

Et je suis bien de l'avis de Sam. On n'est pas sur ce site pour s'agresser ou se disputer.

DU RECONFORT.

Bonne nuit à toutes et tous.

Titre: Re : je suis en colere
Posté par: Antonia Sophia le 21 septembre 2013 à 05:52:37
 ;)

Je n'ai pas, de moi-même,  souligné cet aspect-là qui s'incluait dans un ensemble et retirer de son contexte, comme not l'a fait,  des morceaux de phrases relève de la manoeuvre tendancieuse visant à adapter le texte d'autrui à sa propre convenance afin d'en dévier le sens.


Titre: Re : je suis en colere
Posté par: adèle le 21 septembre 2013 à 12:17:22
Sophia s'il vous plait, ne venez pas mettre d'huile sur un feu éteint depuis plusieurs jours.

merci de vous servir de ce forum partager votre histoire, votre chemin, c'est cela qui nous aide tous à avancer :)

Je vous souhaite a tous une douce journée
Adèle :)
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: ilereunion le 21 septembre 2013 à 14:29:30
Bonjour à tous et à toutes
Bonjour Sophia,
dans les posts que tu as faites dans ce sujet, je ne vois pas de la colère, mais de la h...e envers le corps médicale.
Certains mots que tu utilises sont vraiment forts.
Peut être es tu tombé sur un médecin qui était très occupé et à un moment fort de la journée ( ce qui n'excuse en rien son attitude).
C'est compréhensible ton attitude envers eux à cet instant T. Mais tu ne pourras pas leur en vouloir toute ta vie.
On est tous passé par la. Même si je te soutiens, je ne cautionne pas certains mots envers n@t.
Mais cela ne concerne que moi.
Passe une tres bonne journée .
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: Ladyhawk le 21 septembre 2013 à 15:59:35
Complètement d'accord avec toi Adèle.
Mais je peux comprendre la colère de certain(e)s.
Infirmière DPLG (en invalidité maintenant), je vous assure que les conditions de travail
(pas faciles déjà après l'obtention de mon diplôme en 1978),
ne se sont guère améliorées !
Au contraire !
De plus en plus de "paperasserie" = du temps en moins à consacrer aux malades !
Par là, je n'évoque pas les soins que l'on doit leur prodiguer,
ils sont faits, certes, mais les patients attendent du personnel soignant bien d'autres choses !
Ils souffrent psychologiquement, moralement,
et ne demandent qu'à être écoutés, entendus, compris !
Le temps manque !!!!
Je me souviens (en service de gynéco-obstétrique) de la détresse d'une femme ayant "subi"
une "IVG" provoquée à presque 7 mois de grossesse.
Son choix avec son mari fut très difficile, douloureux.
Personne ne prenait le temps d'écouter sa détresse.
Un matin, en faisant ma tournée du service,
je l'ai sentie prête à passer par la fenêtre ! Vraiment !
Cette dame me l'a confirmé.
Nous avons discuté alors que le "travail" m'attendait.
Pour moi, il s'agissait d'une urgence.
Quand j'ai quitté sa chambre, elle semblait apaisée ...
mais j'ai dû accélérer la cadence pour effectuer les soins et encaisser les critiques de mes collègues ...
"On est là pour "soigner", pas pour faire de la "psychologie à 2 balles"!
Et pourtant ...

Au tout début de ma carrière, j'ai travaillé avec des internes
de garde la nuit, mais qui me prévenaient qu'ils étaient "claqués",
qu'ils ne voulaient pas être dérangés =>
ne pas les réveiller quoi qu'il arrive !
Ils coupaient le téléphone d'urgence et se cachaient dans l'hôpital pour dormir ...
Aux infirmières de se débrouiller !

Pour moi, tout le "système" serait à revoir ...
J'ai souvent éprouvé un sentiment de culpabilité
en prenant conscience que je gagnais ma vie "sur" la maladie, le malheur des êtres humains ...
Au delà de cela ....
Que leur ai-je apporté ?
Beaucoup de réconfort, je crois, je l'espère ...
en toute humilité.

 :-* 








 
Titre: Re : je suis en colere
Posté par: mariefer le 21 septembre 2013 à 22:28:49
bonsoir lady

je te trouves dur envers toi, sincerement a part certaines de tes collegues, malgré tout une minorité,  je vous trouves vous les infirmieres trés courageuses, c'est vrai que dans un de mes posts, je critique certaines infirmieres, mais dans la majorité vous etes bien plus humaines que les medecins, qui eux sont trop occupés (diras t'on pour ne pas mettre de l'huile sur le feu), je me souviens d'un medecin qui avait mit ma fille en extension pendant 10 jours (pour rien finalement) bref je ne l'avais pas vu pendant tout le sejour et je suis restée avec ma fille pendant tout ce temps, il a fait une apparition au bout de tout ce temps (avant je n'avais vu que son interne, il m'a  assomé de parole que je ne pouvais pas comprendre et c'est une des infirmieres qui s'occupé de ma fille qui a prit le temps de m'expliqué, quand mon mari a finit aux soins intensifs pas moyen de voir le medecin pour connaitre la raison, c'est encore une infirmiere qui a prit le temps. bref des exemples il y en a pleins. c'est vrai que vous avez une surcharge de travail qui fais que vous n'avez pas le temps, les medecins se dechargent la plupart du temps sur vous, et puis  qui les familles voient le plus c'est encore les infirmieres. vous etes importantes pour les malades et les familles, et même si certaines n'ont rien a faire dans ce metier pour beaucoup d'entre vous c'est un metier difficile que vous prenez avec coeur.. voilà c'est juste ce que je voulais dire.. bonne soirée