Nous devrions éviter de donner des conseils sur l'utilisation ou non des médicaments, les avis sont nuancés.
Docteur Christophe Fauré - Vivre le deuil au jour le jour :
S’occuper de soi, c’est :
– s’accorder suffisamment de sommeil, même si, pour un temps, on a besoin de somnifères ;
– s’alimenter du mieux possible (une mauvaise alimentation est un véritable stress pour l’organisme) ;
– faire un minimum d’exercice physique (même si le cœur n’y est pas…) ; on sait aujourd’hui qu’une activité physique, même modérée comme la marche, trois fois par semaine pendant au moins 30 minutes, a des vertus antidépressives ; c’est souvent préférable à la prise de médicaments…
Les effets des médicaments
Il existe peu de données concluantes sur l’effet des antidépresseurs au cours du deuil. Certains affirment qu’ils ralentissent le processus, voire l’inhibent, et que celui-ci réapparaît de plus belle à leur arrêt – ce qui n’est pas encore prouvé scientifiquement. Ce qui est sûr, c’est que certaines personnes en deuil sous antidépresseurs (à tort ou à raison) décrivent des difficultés à vivre pleinement les émotions du deuil : « Je n’arrive pas à pleurer, alors que je sens que ça me ferait du bien. Je me sens loin de ma peine et je ne parviens pas à l’approcher ! » Face à un tel émoussement des émotions naturelles du deuil, l’antidépresseur peut être un obstacle plutôt qu’une aide.
L’antidépresseur aura forcément un effet sur le vécu dépressif d’une personne en deuil (puisque le vécu dépressif et la dépression ont des territoires communs). Cependant, le danger est de médicaliser un processus qui, en soi, n’a pas besoin de l’être. Ce qui est à proscrire, c’est la prescription systématique d’un antidépresseur, dès les tout premiers temps du deuil (lors des obsèques, par exemple) – à la rigueur, un anxiolytique léger serait beaucoup plus indiqué. La difficulté est que, une fois l’antidépresseur prescrit, le patient refuse souvent de l’arrêter car il redoute d’être submergé par la douleur. Cela risque d’amener le médecin à reconduire inutilement une prescription pendant des mois, alors qu’elle n’était pas justifiée initialement…
Il ne faut pas non plus tomber dans l’autre extrême, qui serait de refuser tout antidépresseur à une personne en deuil en souffrance parce qu’elle ne présente pas tous les critères de dépression clinique ! On vient de le voir avec l’exemple de la jeune femme qui doit reprendre son travail. Dans tous les cas, s’il y a prescription de médicaments, elle doit obligatoirement s’intégrer dans une démarche globale de prise en charge du deuil. La première composante de cette approche est l’accueil de la parole, l’écoute attentive et répétée de ce cœur qui a mal. C’est accorder son plein espace au travail de deuil et à l’expression des émotions qui en sont la trame. Si l’antidépresseur rend possible ou accompagne cette verbalisation de la peine, alors il remplit sa fonction ; il est un outil dans la palette des aides disponibles pour les personnes en deuil – pas une fin en soi.
Personnellement, j'ai déjà pris des antidépresseurs auparavant, mais avec l'accord de mon psychiatre j'ai opté pour la première option, je m'oblige à marcher ou pédaler, pour le moment c'est plus efficace.
Trouver le spécialiste en qui faire confiance et pas le premier médecin venu.