Auteur Sujet: deuil pathologique  (Lu 37794 fois)

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Hors ligne qiguan

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deuil pathologique
« le: 13 juin 2019 à 14:42:44 »
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 Le deuil ne se résume pas à une simple douleur morale ; c’est un processus complexe dont l’évolution vers un apaisement et une réorganisation est indispensable pour traverser la difficulté existentielle et éviter une complication vers un épisode dépressif caractérisé

Le deuil pathologique correspond soit à la persistance, plus de 12 mois (ou 6 mois pour les enfants), de symptômes psychiques sévères et invalidants, soit à la survenue d’un trouble psychiatrique caractérisé.
 Plusieurs auteurs ont décrit différentes étapes dans le processus du deuil. Dans la plupart des cas, on peut regrouper ces étapes en 3 phases :

    la période initiale qui correspond au choc de la perte avec souvent un état de sidération affective et un abattement qui, avec la prise de conscience progressive du caractère permanent de la perte, évolue vers la 2ème phase qui est celle de :
    la décharge émotionnelle (tristesse, colère, désespoir, culpabilité…) et du risque d’épisode dépressif caractérisé, jusqu’à :
    la 3ème phase qui est celle de la réorganisation avec acceptation et adaptation à une vie quotidienne investie à nouveau, quoique différemment.

La 2ème phase comporte souvent des symptômes dépressifs. Elle est particulièrement sensible car elle détermine l’évolution vers un état fonctionnel (la 3ème phase) ou vers un deuil pathologique en cas de stagnation. En outre, elle est particulièrement exposée au risque d’épisode dépressif caractérisé.

Malgré la souffrance du deuil, la plupart des personnes s’adapte à la perte et continue à vivre de façon satisfaisante. Pour un certain nombre de personnes néanmoins, le deuil se complique de troubles du comportement, émotionnels, cognitifs et limite le fonctionnement social.
On parle de deuil pathologique (ou compliqué) lorsque le processus n’évolue pas vers la phase de réorganisation et qu’il stagne pendant au moins 12 mois chez l’adulte ou 6 mois chez l’enfant.
On parle de deuil pathologique également lorsque des troubles psychiques, notamment un épisode dépressif caractérisé, surviennent pendant la période du deuil.
Selon les critères du DSM-5, un deuil compliqué persistant survient lorsqu’un sujet a fait l’expérience du décès d’une personne proche et qu’il présente des symptômes cliniquement significatifs, disproportionnés pour sa culture et responsables d’une incapacité fonctionnelle importante, pratiquement tous les jours et pendant une durée supérieure à 12 mois (6 mois pour les enfants).
Les symptômes caractéristiques du deuil compliqué persistant sont ceux d’une nostalgie et de ruminations envahissantes associés à une réaction de détresse intense et à des perturbations marquées dans les relations sociales et dans sa propre existence
les critères symptomatiques du deuil persistant compliqué selon le DSM-5

    Au moins 1 symptôme parmi les 4 suivants :
        une nostalgie persistance concernant le défunt
        une tristesse et une souffrance intense en réaction à la mort
        des ruminations concernant le défunt
        des ruminations concernant les circonstances de la mort
    et au moins 6 symptômes parmi les 12 suivants :
        une difficulté marquée à accepter la mort
        une incrédulité ou une anesthésie affective concernant la perte
        des difficultés à se remémorer des souvenirs positifs du défunt
        de la colère ou de l’amertume face à la perte
        une tendance à l’auto-accusation relative au décès
        un évitement excessif des situations/objets qui rappellent le défunt
        des idées de mort pour rejoindre le défunt
        des difficultés à faire confiance à autrui depuis le décès
        un sentiment de solitude ou de détachement vis-à-vis d’autrui depuis le décès
        un sentiment que la vie est vide de sens sans le défunt ou la croyance qu’il est impossible de continuer à vivre sans le défunt
        un sentiment de perte d’identité (comme l’impression qu’une partie de soi est mort avec le défunt)
        un refus ou une réticence à investir des nouveaux objectifs et à planifier le futur depuis la perte

cela devrait en rassurer beaucoup sur la "normalité" de leur deuil ici ...

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Hors ligne biche07

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Re : deuil pathologique
« Réponse #1 le: 13 juin 2019 à 16:38:51 »
merci qiguan....je ne sais pas si cela me rassure vraiment ...disons que je me sens entre les 2..bises biche
Si j'avais su que je T 'aimais autant, je T'aurais aimé encore davantage.

Hors ligne Eva Luna

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Re : deuil pathologique
« Réponse #2 le: 13 juin 2019 à 20:41:19 »
Le DSM 5 n'est pas vraiment la meilleure source de connaissances sur le deuil pathologique et est remis en question par de nombreux psychiatres français...(les américains ont toujours besoin de normes bien fixées sur le normal...)
en effet, si chaque endeuillé qui est encore  vraiment mal  un an, UN AN... après la mort d'un essentiel de sa vie... est considéré comme en deuil pathologique... ben... ça en fait des gens...des gens à soigner... des gens qui prendront de belles petites pilules , blanches ou bleues...

Hors ligne Eva Luna

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Re : deuil pathologique
« Réponse #3 le: 13 juin 2019 à 21:49:53 »
Pour ceux qui se posent des questions sur le deuil pathologique....
ici nous sommes plus dans le cas de deuils compliqués, parfois...

http://psyfontevraud.free.fr/cours/70-deuil.htm

http://www.conf-plus.com/sites/default/files/770070_210.pdf

https://www.cairn.info/revue-infokara1-2006-4-page-163.htm

Hors ligne qiguan

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Re : deuil pathologique
« Réponse #4 le: 13 juin 2019 à 23:29:58 »
merci pour tous ces compléments
et je retiens
Citer
Il faut savoir que les antidépresseurs sont efficaces pour la dépression, mais ne traitent pas les symptômes du deuil. L
dans ton 3 ième lien

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Hors ligne pscar13

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Re : deuil pathologique
« Réponse #5 le: 14 juin 2019 à 01:29:09 »
Nous devrions éviter de donner des conseils sur l'utilisation ou non des médicaments, les avis sont nuancés.

Docteur Christophe Fauré - Vivre le deuil au jour le jour :

S’occuper de soi, c’est :
– s’accorder suffisamment de sommeil, même si, pour un temps, on a besoin de somnifères ;
– s’alimenter du mieux possible (une mauvaise alimentation est un véritable stress pour l’organisme) ;
– faire un minimum d’exercice physique (même si le cœur n’y est pas…) ; on sait aujourd’hui qu’une activité physique, même modérée comme la marche, trois fois par semaine pendant au moins 30 minutes, a des vertus antidépressives ; c’est souvent préférable à la prise de médicaments…

Les effets des médicaments

Il existe peu de données concluantes sur l’effet des antidépresseurs au cours du deuil. Certains affirment qu’ils ralentissent le processus, voire l’inhibent, et que celui-ci réapparaît de plus belle à leur arrêt – ce qui n’est pas encore prouvé scientifiquement. Ce qui est sûr, c’est que certaines personnes en deuil sous antidépresseurs (à tort ou à raison) décrivent des difficultés à vivre pleinement les émotions du deuil : « Je n’arrive pas à pleurer, alors que je sens que ça me ferait du bien. Je me sens loin de ma peine et je ne parviens pas à l’approcher ! » Face à un tel émoussement des émotions naturelles du deuil, l’antidépresseur peut être un obstacle plutôt qu’une aide.
L’antidépresseur aura forcément un effet sur le vécu dépressif d’une personne en deuil (puisque le vécu dépressif et la dépression ont des territoires communs). Cependant, le danger est de médicaliser un processus qui, en soi, n’a pas besoin de l’être. Ce qui est à proscrire, c’est la prescription systématique d’un antidépresseur, dès les tout premiers temps du deuil (lors des obsèques, par exemple) – à la rigueur, un anxiolytique léger serait beaucoup plus indiqué. La difficulté est que, une fois l’antidépresseur prescrit, le patient refuse souvent de l’arrêter car il redoute d’être submergé par la douleur. Cela risque d’amener le médecin à reconduire inutilement une prescription pendant des mois, alors qu’elle n’était pas justifiée initialement…
Il ne faut pas non plus tomber dans l’autre extrême, qui serait de refuser tout antidépresseur à une personne en deuil en souffrance parce qu’elle ne présente pas tous les critères de dépression clinique ! On vient de le voir avec l’exemple de la jeune femme qui doit reprendre son travail. Dans tous les cas, s’il y a prescription de médicaments, elle doit obligatoirement s’intégrer dans une démarche globale de prise en charge du deuil. La première composante de cette approche est l’accueil de la parole, l’écoute attentive et répétée de ce cœur qui a mal. C’est accorder son plein espace au travail de deuil et à l’expression des émotions qui en sont la trame. Si l’antidépresseur rend possible ou accompagne cette verbalisation de la peine, alors il remplit sa fonction ; il est un outil dans la palette des aides disponibles pour les personnes en deuil – pas une fin en soi.


Personnellement, j'ai déjà pris des antidépresseurs auparavant, mais avec l'accord de mon psychiatre j'ai opté pour la première option, je m'oblige à marcher ou pédaler, pour le moment c'est plus efficace.
Trouver le spécialiste en qui faire confiance et pas le premier médecin venu.



« Modifié: 14 juin 2019 à 01:31:29 par pscar13 »
Le futur devient présent, et, dans l'instant qui suit, passé.
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Hors ligne résilience et silence

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Re : deuil pathologique
« Réponse #6 le: 14 juin 2019 à 08:20:57 »
Bonjour,
tout à fait d'accord avec l'avis posté par Eva sur le DSM ainsi que sur le marcher /pédaler de Pscar assorti d'une confiance circulant entre un prescripteur de qualité et un patient sujet de lui-même.
Perso, j'ai arrêté tout soutien moléculaire depuis 2 mois après presque 3 ans, avec prudence et un peu de phytothérapie en remplacement, stoppé aussi maintenant (Gomphréna).. Un dosage, même très modeste type Xanax (par ex, 0,125mg/jour, soit 1/2/jour d'un comprimé de 0,25mg les 6 derniers mois)) n'est pas sans provoquer un état de sevrage lorsqu'il est stoppé. Je me suis trouvé confronté à un retour de refoulé qui n'est pas négligeable e qu'il est  important de prendre en compte : sommeil affecté, fébrilité et pics d'énervements pendant plusieurs semaines impliquent une vigilance importante tant à soi-même qu'à son entourage. J'ai d'ailleurs retravaillé un condensé de tout nos échanges dès leur début et observé des dérapages de ma propre attention à autrui aux moments de cet arrêt, voici environ 2 mois. Désolé, par ex, Eva, de mon "sans rancune", il y avait la-dedans du transfert inconscient. Mais, bon, "on" a tellement morflé. Désolé quand même.

Bien à vous.

Pascal.
« Modifié: 14 juin 2019 à 18:17:51 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne assiniboine

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Re : deuil pathologique
« Réponse #7 le: 14 juin 2019 à 13:38:47 »
Ma psy m'a bien expliqué la différence entre deuil normal et pathologique
Quand on a fait des bêtises sexuelles dans une vie antérieure pas de doute c'est un deuil  pathologique
Alors pour me soigner je prends 6 Xanax à 050 mg par jour
c'est la joie, je remercie le corps médical qui a su si bien s'occuper de moi pour mieux traverser le deuil

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Re : deuil pathologique
« Réponse #8 le: 05 août 2019 à 19:45:36 »
Alors là .....  Je reste sidérée. 
Quelle époque vivons nous  donc que l'on nous autorise  et impartisse un temps donné afin d' oublier, dans mon cas, 35 ans  d'amour  et de vie à deux?
Donc, si je comprends, nous avons 12 mois pour oublier  un être chéri pendant toute une vie. Ensuite, poubelle.
 La lobotomie n'est plus très loin dans une société  qui règlemente à ce point notre façon de penser et de réagir. 
Les psys me font de plus en plus songer à des islamistes  staliniens  avec la seringue en bandoulière... Et la cartouchière triphasée.
« Modifié: 05 août 2019 à 19:57:02 par Sophia »
Dis toi que nos êtres disparus sont quelque part. Vis pour toi. Porte en toi cet amour vibrant comme une flamme ardente. Et fais de cet amour ta force.

Hors ligne Bmylove

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Re : deuil pathologique
« Réponse #9 le: 06 août 2019 à 19:11:32 »
Un an. Pourquoi pas 30 mn ? ::)

Merci qiguan pour ces infos qui permettent quand même de placer un curseur sur la diversité et l'intensité des symptômes.
Plus que leur durée, c'est l'impact sur la qualité de survie qui me semble important, et là, c'est vraiment au cas pas cas.
« Modifié: 06 août 2019 à 19:14:48 par Bmylove »
If I look hard enough into the settin' sun
My love will laugh with me before the mornin' comes

Hors ligne assiniboine

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Re : deuil pathologique
« Réponse #10 le: 07 août 2019 à 18:18:12 »
Envie de crever en ce  moment mais un beau sourire après le message de Sophia

oui du cas par cas et que j'aime écouter les théories de nos charmants psychiatres, il faut qu'ils fréquentent plus souvent le cabinet de leurs collègues, ils en apprendraient beaucoup sur les soins en santé  mentale pathologique. Et oui nos psychiatres sont bien souvent des malades ou des paresseux ou pire encore des gens qui  veulent gagner beaucoup d'argent en ne prenant pas le temps d'écouter. Alor bien entendu le deuil devient vraiment pathologique et l'envie d'en finir est là

Hors ligne Antonia Sophia

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Re : deuil pathologique
« Réponse #11 le: 08 août 2019 à 15:29:42 »
Cher Assini

Oublie tes xanaxpoisonmachintruc  et puise en toi la détermination nécessaire pour avancer sans trop pleurer. 
La vie est belle même en la vivant avec un souvenir. Alors bats toi  et dis toi que ton amour ne voudrait pas te voir dans le cycle des médocs toubibs sentencieux et débilitants.

  Dis toi que nos êtres disparus sont quelque part. Vis pour toi. Porte en toi  cet amour  vibrant . Et fais  de cet amour  ta force.

« Modifié: 08 août 2019 à 18:06:31 par Sophia »
Dis toi que nos êtres disparus sont quelque part. Vis pour toi. Porte en toi cet amour vibrant comme une flamme ardente. Et fais de cet amour ta force.

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Re : deuil pathologique
« Réponse #12 le: 08 août 2019 à 18:38:19 »
Bonjour.
Je suis dans un deuil pathologique...ma psychiatre à mots couverts..comme si j ' avais 6 ans  M' explique que
 Trop de fusion
 Trop de compréhension
 Trop d  'attention
 Trop d ' amour
 Trop d' affection
 Trop de protection
 Trop de jean pierre en moi..il m ' a trop bien aimée et protégée..il a pris trop de place dans ma vie et ne m ' a pas rendu service..donc je suis en sevrage affectif violent..et pathologique pour ça...ça va prendre du temps...je vais me lamenter et pleurer pendant longtemps...pour 20 ou 30 ans peut être...les femmes de ma famille sont robustes..sauf a décider par moi même de stoper cet vie de désolation...cela devient un deuil pathetique....Je ne fait pas avancer le débat J' en suis désolée. j ' avais envie de lâcher du lest ce soir et peut être ne suis je pas seule dans ce cas...pour les traitements j' oublie pas les antidépresseurs anxyolitiques ,psychologue,lectures , méditations, vidéo,marche,petites sorties amicales...je crois avoir fait le tour plus ou moins de tout ce qui semble dans l ' ordre du possible...donc je suis une veuve...pathétique.. qui continue de respirer après 16 mois bientôt mais qui ne vie pas vraiment.biche
 
« Modifié: 08 août 2019 à 19:06:05 par biche07 »
Si j'avais su que je T 'aimais autant, je T'aurais aimé encore davantage.

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Re : deuil pathologique
« Réponse #13 le: 08 août 2019 à 19:03:14 »
Je reste sans voix  face au diagnostic de ce psychiatre !

Hors ligne pscar13

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Re : deuil pathologique
« Réponse #14 le: 08 août 2019 à 19:09:13 »
C'est pathologique?
Parce qu'on souffre d'avoir trop aimé ?
Oui, j'ai trop aimé, pasionnément, à la folie.
Et si j'en souffre pendant le reste de ma vie, je ne regrette rien.
Le futur devient présent, et, dans l'instant qui suit, passé.
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