2 ans. Après une semaine très difficile –marquée en outre par la tentative de suicide d’un ami- je me suis réveillée presque sereine. Mystère de ces montagnes russes d’émotions. Comme si c’était un jour à part, où j’avais des choses à accomplir, des choses que je m’étais fixées et qu’il fallait tenir le coup pour ça.
Je suis restée jusqu’à trois heures ce matin sur mon ordinateur à trier et recadrer des photos, en vue d’en faire des tirages pour un album. Un album « à l’ancienne », que je vais sans doute fabriquer à mon goût, je n’aime pas trop ceux du commerce, c’est l’étape suivante. Je voulais que ce soit prêt pour aujourd’hui, comme une célébration. C’est la première fois que j’ai pu passer des heures sur les photos sans m’effondrer, c’était comme s’il fallait que j’y arrive, coûte que coûte. Mais je n’ai pas terminé, ce sera pour demain, ou dans deux ou trois jours.
L’autre chose que je voulais faire, comme l’année dernière, c’est monter au sommet du beau parc tout près de chez moi, rendre visite à mon ami l’olivier millénaire, immense et majestueux, et déposer dans un creux de son tronc quelques fleurs et branches cueillies chemin faisant. C’était joli, un iris sauvage, des fleurs jaunes, des branches avec de petites boules rouges, des feuilles en forme de cœur. Car je n’ai pas d’autre lieu où me recueillir, ses cendres sont dans le lieu choisi par sa famille, qui a tout décidé sans moi et contre moi, à deux heures et demie de route de montagne. J’y vais une fois par an seulement, l’été. J’ai pu accomplir mon rituel. Il était là près de moi, je lui parlais tout doucement.
Cette journée m’a épuisée, vidée complètement, j’ai mal un peu partout, mais je suis contente d’avoir accompli ce que je voulais.
Tendres pensées à vous et vos amours