Je crois que si notre colère s'exprime envers le défunt, ce n'est pas grave, si on ne culpabilise pas. moi j'ai eu de la colère envers mon mari car j'avais l'impression qu'il m'avait abandonnée, ce n'était pas rationnel, j'aurai pu, j'aurai dû être en colère contre l'automobiliste qui l'a tué, non, c'est à lui que j'en voulais. Quand j'étais seule dans ma baignoire, je lui demandé pourquoi il m'avait abandonné, en pleurant, en criant.... Petit à petit ma colère a disparue. Quand j'étais en colère contre lui, je me disais qu'il comprenait, qu'il ne m'en voulait pas.
Oui, cette colère doit nous tenir. D'ailleurs je me suis effondré à 1an1/2 de deuil, au moment où j'ai senti que je ne m'effondrerai pas, justement. J'ai baissé les armes, j'ai arrêté de lutter, je suis allée demander un long arrêt de travail pour prendre le temps de me reconstruire, pour prendre soin de moi et de mes enfants, pour savoir ce que je voulais dans ma vie, pour ... souffler, pour me reposer, pour mettre ma tête et mon corps au repos, pour essayer de vivre le plus de moments doux..........pour ne plus me faire violence, pour ne faire plus que le stricte minimum.
Nous n'avons pas plus de force que toi Bmylove, crois moi, personnellement je me suis écroulée un paquet de fois, j'ai cru que je n'arriverai à rien, ni à élever mes enfants, ni à me relever... les gens autour de moi ne comprennent pas ma fatigue, ne comprennent pas mon arrêt, certains se fatiguent, certains disparaissent...
Bmylove, tu ouvres ton coeur, tu partages ici tes angoisses à coeur ouvert, j'ai débarqué sur le forum à 6 mois de deuil, je ne le connaissais pas avant, mais j'avais des angoisses, une culpabilité énorme, je me jugeais... Et puis ton deuil est très très douloureux, ton mari s'est suicidé, alors que tu étais à bout, que son état te faisait déjà bien souffrir, alors c'est encore plus difficile, la culpabilité ne peut-être qu'exacerbée, tu n'as rien à envier à personne, crois moi, de tes messages n'émane pas que fragilité, cette fragilité que nous connaissons tous ici, je pense,
avec le recul je crois que je n'ai jamais été aussi forte et fragile à la fois
moi aussi je voudrais t'alléger un peu de ce poids qui te pèse
tendrement
Mononoké