Ne t'excuse surtout pas de ton ou tes messages. Il est important de pouvoir cracher sa colère, sa détresse, ses peurs... Ici, tu sais que tu peux.
En bonne bretonne que je suis, il m'arrivait plus jeune, après le décès de mon frère, d'aller marcher à la plage l'hiver et d'effrayer les mouettes et les goélands en hurlant ma colère, ma rage, ma peine... Mes cris étaient emportés par le vent au large. Mes larmes mêlées aux embruns. J'en revenais exténuée et je sentais que ça me faisait un bien fou... La baie de Douarnenez a perdu sa population d'oiseaux en l'espace de quelques semaines en 1988... Un retour progressif de la densité de mouettes au mètre carré s'est opéré après les années 90. Ayant très peur d'une condamnation pour destruction d'espèces protégées, je n'y suis pas allée après le décès du papa de mes enfants !!! Je n'ai en effet pas ressenti le besoin d'aller hurler, seule, face à l'océan mais je vais marcher au bord de l'eau et respirer ma dose d'iode très régulièrement. C'est un besoin que je qualifie de vital. Aujourd'hui, par exemple, j'ai profité de deux rendez-vous pour aller me balader le long du port de plaisance de Tréboul... On fait comme on peut est une phrase que je dis souvent mais c'est vraiment ce que je pense. Se rendre compte que quelque chose fait du bien et ne pas s'en priver ! (j'exclus l'alcool et les drogues, bien évidemment...)
Alors, prenons bien soin de nous...
Muriel.