"Oui, c'est cela, se battre. Tout le temps. Moi cela fait 21 mois que cela dure et je n'en vois pas encore la fin. Pour la voir, cette fin, il faut toucher l'apaisement, mais comment même l'approcher quand on se dit encore "NON, ce n'est pas possible, pas nous, pas moi !...". J'entends beaucoup de gens me dire "oh tu sais moi, j'en ai bavé pendant 5 ans..." Quand on imagine que la souffrance on la déguste juste instant par instant !!!! Il y a de quoi devenir fou ! Et pourtant je peux affirmer, que bien que je m'accroche moi à cette tristesse, que je refuse de ne pas la vivre à fond parce que ce serait comme couper le seul lien intime qui me reste avec lui, j'avance. Je suis triste, je pleure très, trop souvent encore, mais je vais moins mal. Il y a deux écoles : soit on se bousille, soit on survit. Et si on survit, non qu'on le choisisse forcément mais parce que cela fait partie des mystères de la nature, ou parce que notre devoir de parent ou d'enfant nous y oblige, il faut alors composer avec le ressac incessant de nos émotions. Un pas en avant, 2 en arrière. On met un pas devant l'autre, la gueule enfarinée, on avance péniblement dans un brouillard à couper au couteau, mais on avance, qu'on le veuille ou non ! Les larmes nous montent dans les endroits les plus insolites, dans les files d'attente, dans les transports en commun, au volant de la voiture, bref, surtout quand il n'y a personne ou rien pour nous forcer à canaliser notre attention, ni télé en bruit de fond, ni téléphone, ni emmerdeur pour s'accaparer 2 min de nos pensées, rien que le vide, le néant, et l'horrible constat de son absence qui prend le pas sur tout le reste. Et ça, moi je le ressens encore presque 2 ans plus tard. Il m'arrive souvent de me dire "mais comment j'ai fais pour encore être ici après toute l'horreur que j'ai traversée ?...". Mais justement, je n'ai rien fais que subir. J'ai laissé les secondes s'égrener en moi, avec sadisme pour me torturer avec lenteur, ma seule défense était les larmes, les cris parfois, les prières pour que j'aille le rejoindre. Et pourtant je suis là. Mon amour pour lui est intact, mais je pleure moins, je crie moins, et cela dépend des jours. Le ressac de mon chagrin me désespère parfois. J'ai la chance aussi de vivre parmi les miens, mais j'ai bien conscience qu'être seul fait toute une différence. Il m'arrive de me retrouver seule, et je le vis mal. Non que la solitude me pèse, je suis très réservée de nature par ailleurs, mais le manque d'occupation de mon esprit, malgré tous les moyens habituels (télé, pc, lecture, etc.) me remette devant l'immensité de son absence. Je pense donc à vous tous, et particulièrement à celles et ceux qui n'ont pas la chance d'être entourés."
je pense comme toi, je l'ai remis tant ca me parlait..
5 mois,..
et la douleur est lancinante comme tu dis,
comment va on faire pour continuer?,,,??