Je vois que je ne suis pas la seule, rongée par cette douleur devant la perte de son âme soeur. J'ai perdu mon compagnon, celà fera cinq moi demain.
Diabétique, Il avait été greffé d'un rein il y a 20 ans et cet organe lachait. Il ne voulait pas repartir en dialyse et s'est très affaibli. Je 'lai fait hospitalisé en pleine nuit car il étouffait. Il s'est laissé convaincre de partir en dialyse au rythme d'une par jour. Au bout de 2 semaines, il avait toujours de la fièvre et étouffait toujours. Ils ont fini par trouver une infection au coeur (les deux valves et un abcès) et l'ont envoyé en urgence à Montpellier. Il est décédé 4 jours plus tard pendant une dialyse. Il était si fatigué, à bout de force, n'arrivant plus à dormir, pleurant devant mon désarrois.
J'en veux aux médecins qui ont mis tant de temps avant de diagnostiquer la cause de sa fièvre. L'infection a fait son chemin et il est parti en 15 jours. Je n'y étais pas préparée. Je lui en veux à lui de ne pas avoir pris assez soin de lui, je m'en veux de l'avoir fait hospitalisé contre son gré, de l'avoir laissé seul à Montpellier. L'imaginer seul relié à une machine et train de faire une crise cardiaque, m’obsède. Comment ne pas se laisser envahir par ce sentiment d'injustice. Nous étions ensemble que depuis 2 ans, mais nous les avons vécus si intensément car à 54 ans il savait que nous n'avons pas de temps à perdre. Nous nous sommes fabriqué tant de beaux souvenirs.
Je ne revivrai plus une telle complicité mais je me dis que je dois être heureuse d'avoir vécu une histoire aussi intense.
Je l'imagine avec moi, me serrant dans ses bras, me parlant... 5 mois et son absence fait si mal.