Auteur Sujet: son absence  (Lu 10140 fois)

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joshuadu34

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son absence
« le: 26 juillet 2012 à 15:39:19 »
Bonjour à tous,

cela à été dit à maintes reprises, mais j'ai besoin d'exprimer moi aussi cette douleur qui nous submerge.

Ma compagne nous a quitté le mois dernier, le 12 juin, suite à un cancer du poumon qui ne nous aura laissé que peu de temps pour tenter de lutter contre lui. A peine 3 mois de combat, 3 mois ou chaque instant j'ai été à ses côtés physiquement et moralement, 3 mois pendant lesquels, bien que connaissant l'issue de ce combat (je travaille dans le secteur médical), il a fallut que je sois fort pour l'aider et la soutenir. Les métastases l'ont rapidement rendue dépendante de mon aide, provoquant même une fracture fonctionnelle du bras droit, et j'ai dû remplacer ce bras dont elle ne pouvait plus se servir.

Puis ça a été l’hôpital...

Je restais la nuit à ses côtés, lui tenant la main pour tenter de lui apporter un peu de réconfort, tentant de garder des moments privilégiés de complicité, cette complicité qui a accompagné, durant tant d'années, notre vie commune, lui faisant moi-même la toilette, non pas que le personnel hospitalier ne le faisait pas, mais parce que je tenais à ce que nous gardions ces moments de communion, et qu'ils lui apportaient, eux aussi, du réconfort.

J'ai vécu les phases de la maladie avec elle, toutes mauvaises, les tentatives pour la sauver, les chimios qui n'ont aucun effet sur la maladie, sa progression fulgurante, puis ses absences, ses douleurs, et enfin ce coma qui n'aura duré que quelques jours avant qu'elle ne rende son dernier soupir sa main dans la mienne.

Nous avons eu le temps d'évoquer l'après, et c'est sans surprise pour moi qu'elle a exprimé son désir de générosité après son départ... Généreuse, elle l'était dans tout, dans son quotidien, et cette générosité aura permis de voir que ceux qui disaient l'aimer ont su être présents à nos côtés durant la maladie. Son départ aura été tel qu'elle le voulait, tourné vers l'autre, fait de dons de ses biens à ceux qui en avaient besoin. Le seul regret que j'ai est de ne pas avoir pu, du fait de la nature de sa maladie, donner ses organes pour sauver des vies. Mais nous avons contourné ce problème en remplaçant les couronnes de fleur par des dons à la ligue contre le cancer, ce qui se rapprochait le plus de ce qu'elle était.

Comme tous ici, je ressent ce vide, cette violence d'une absence, ce silence et ces moments sans but, surtout après avoir donné tant de temps, 24h/24, à lutter à ses côtés, et je n'arrive pas à trouver la force de gérer, tout simplement, un quotidien devenu vide de sens. A quoi bon ce quotidien quand ce pour quoi vous le viviez avant a disparu ? Je comprends aujourd'hui pleinement la signification de ce terme simple du mariage, même si nous n'étions pas officiellement unis : MA MOITIE. Parce qu'aujourd'hui, je me sens amputé, on a arraché ce pour quoi je vivais, une partie entière de ce que j'étais. Je fais bonne figure face aux autres, mais je m'écroule dès que je suis seul, ne voulant pas faire subir aux autres ma tristesse, ma panique. Je lui ai promis de tenir, et seule cette promesse me fait garder pied dans le monde des vivants. Mon avenir, c'était nous, pas je... Et il me faut maintenant reconstruire cet avenir sans elle... Je ne sais par quel bout le prendre ! Je n'arrive même pas à imaginer un lendemain sans elle, tellement elle me manque. Comme tous, le quotidien me renvoie à cette absence, chaque geste, chaque lieu, me rappelle qu'elle n'est plus là. Hier, des amis m'ont offert une place de concert pour me changer les idées... Une simple chanson m'a renvoyée à cette absence, et, alors que jusqu'à cette chanson j'avais réussi à m'amuser un peu, cette chanson m'a obligée à sortir, me laissant hagard devant la salle de concert...

Je sais que je surmonterai ces moments, mais quelle violence, quelle horreur que de vivre de tels moments ! Je culpabilise même parce qu'il m'arrive de lui en vouloir de m'avoir laissé, d'être parti sans moi...

Voilà, j'avais juste besoin d'exprimer ça, de déverser ce que je garde en moi. Et après avoir lu les témoignages sur ces pages, je pense que c'est l'endroit ou le faire...

Patrice

Hors ligne Marina Saboya

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Re : son absence
« Réponse #1 le: 26 juillet 2012 à 16:09:50 »
Oui, Patrice, c’est l’endroit où tu peux t’exprimer sincèrement sans crainte et sans retenue. Ce site est un océan de larmes et aussi un océan d’Amour, celui que nous avons donné et donnons encore à ceux qui nous ont quittés et celui que nous partageons pour tenter de surmonter l’insurmontable.

Il nous faut impérativement écrire, sinon parler à une personne qui peut comprendre, il nous faut raconter, et décrire, mettre des mots sur des nuits blanches et des journées sombres, partager cette complicité, cette intimité sans pudeur que donne la maladie et dire, dire et redire combien nous l’aimons, combien nous sommes au désespoir.

C’est peu dire que le ciel nous tombe sur la tête, que le soleil nous brûle, que l’air est épais et la vie intolérable.

C’est si difficile d’imaginer des lendemains, d’autres saisons, d’autres années, de se dire qu’un jour, on pourra regarder ses photos sans s’effondrer, écouter nos chanson sans craquer. C’est même impossible à croire, que l’on pourra vivre sans cette moitié amputé brutalement, volée, brisée… et pourquoi ? Pourquoi ?
Mais on y arrive.

Nous savons que la route est maintenant périlleuse et que nous n’avons pas le choix, avancer. Tu avances, Patrice, avec cet épouvantable sentiment de solitude mais en fait, nous sommes nombreux sur cette route. Même but, même combat, même promesse, même difficultés. Alors, tu n’es plus seul.

Elle non plus ne t’as pas abandonné, et cette colère que tu exprimes avec Amour contre elle est légitime, elle te permet aussi, cette colère, d’évacuer un trop plein de désespoir et de parler avec elle. Encore et encore, pour garder le contact.
N’ais crainte, elle ne t’abandonnera jamais, elle est marquée en toi, quoiqu’il arrive, elle vivra avec toi, tu verras par ses yeux, elle répondra à tes questions avant que tu ne les poses, car une longue vie commune abouti à une osmose parfaite, malgré le temps et l’absence.

Oui, Patrice, tu as trouvé le bon endroit.

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

joshuadu34

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Re : son absence
« Réponse #2 le: 26 juillet 2012 à 17:02:17 »
Comme beaucoup, j'ai parcouru le forum avant de m'inscrire. J'ai hésité, mais tant de mots reflêtent ce que je vis, ce que je ressent, que j'ai sauté le pas, j'ai besoin aussi que ça sorte...

Aussi, je ne suis pas surpris de voir que la première réaction soit la tienne, Marina... D'ailleurs un post consacré à ta gentillesse et ta disponibilité (à Marina : http://forum.traverserledeuil.com/index.php/topic,930.0.html ) n'a-t'il pas été posé ici ?  ;)

Les larmes viennent et partent. J'ai innondé mon clavier en tapant le message précédent mais le faire m'a soulagé... Et les témoignages de sympathie, venant de ceux qui savent ce que nous traversons, qui ne nous jugent pas selon un critère abstrait, ce que nous vivons n'étant compréhensible que de ceux qui l'ont vécu aussi, sont importants.

Meci à toi, donc, Marina, de ta réponse.

Patrice

Hors ligne flowers

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Re : son absence
« Réponse #3 le: 26 juillet 2012 à 20:17:36 »
Patrice,

Tout ce que tu décris me ramène 2 mois exactement en arrière, la rapidité à laquelle évolue la maladie, tout l’accompagnement que l’on donne avec tout l’amour et le réconfort que l’on peut apporter, et la disparition de notre amour que l’on ne peut malheureusement pas éviter malgré l’espoir que l’on a au fond de nous.
Tout cela est difficile, je ne peux pas forcément t’aider pour l’instant car je n’accepte pas encore le décès de mon compagnon et je me sens perdue en ce moment, je sais qu’ici sur ce forum, beaucoup de personnes peuvent te soutenir, ils ont les mots qui peuvent t’encourager à avancer et à comprendre la douleur que tu peux ressentir.
Je leur en remercie d’ailleurs, car je lis beaucoup tous les messages, ils me soutiennent dans mon cheminement semé de tellement d'émotions que je ne comprend pas forcément.
A bientôt
Florence

Hors ligne Marina Saboya

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Re : son absence
« Réponse #4 le: 26 juillet 2012 à 20:44:10 »
Tu sais Flowers, on n’accepte JAMAIS la disparition de son Amour. On apprend à vivre avec… l’absence physique.

C’est pour cela que le mot ACCEPTATION est à bannir de notre vocabulaire et il ne faut pas s’attendre à « faire son deuil », ainsi que l’affirme le Dr Fauré.
Non.
La vie est bouleversée, les habitudes changent, les objets se cassent et sont remplacés, le jardin évolue, de nouvelles fleurs, des arbres morts, les enfants grandissent, changement d’école, parfois, aussi obligation de changement de domicile pour des raisons financières, les amis s’éloignent, d’autres se découvrent, ce qui nous paraissait si important devient anodin… et peu  à peu, une autre vie se construit, sans lui, sans elle.
C’est long et douloureux mais c’est indispensable, sinon, on se roule en boule et on attend la fin. Non, il faut avancer, il faut lutter. Pour eux, pour nous.

C’est une épreuve terrible.
Cela parait insurmontable.

Mais chaque pas est une petite victoire, chaque respiration est une petite victoire, chaque jour passé est une petite victoire, sur la maladie, la mort, la douleur, le désespoir.
On apprivoise, on dompte, on apprend, on survit, on vit.

Et, je vais faire sourire KrisKa, on redécouvre un jour les couleurs de l’arc en ciel.

 :-*

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Chris-ka

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Re : son absence
« Réponse #5 le: 26 juillet 2012 à 20:55:10 »
Ah oui, Marina, ça faisait longtemps  :-*

Je t'embrasse
Karine

Chris-ka

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Re : son absence
« Réponse #6 le: 26 juillet 2012 à 21:06:51 »
Bonsoir patrice,

À mon tour de te confirmer que tu as bien fait de venir exprimer ici tes émotions car malheureusement nous sommes tous dans la même tourmente ....

Mon mari étant décédé brutalement, je n'ai pas connu la longue et douloureuse épreuve qu'est la maladie mais j'en ressors de tous vos témoignages, que malgré tout, comme lors d'un décès soudain, vous ne vous préparez pas à la separation et que l'espoir ne vous permet pas de vous dire "au revoir"'.

Prends soin de toi
Karine


Pervenche

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Re : son absence
« Réponse #7 le: 26 juillet 2012 à 21:33:50 »
Bonsoir Patrice,

Comme Karine, mon compagnon est décédé brutalement. Mais nous sommes tous avec toi, pour partager ta peine et le manque qui nous est commun.

Tu peux ici déposer ta souffrance. Tu n'es pas obligé de faire "bonne figure". Parce que nous sommes dans le même univers. Nous partageons ce sentiment d'être amputer d'une partie de nous même.

Nous avançons pas à pas, mais nous avançons.
A bientôt,
Claire

alsy

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Re : son absence
« Réponse #8 le: 26 juillet 2012 à 22:28:13 »

Je ne trouve pas les mots les jolis mots, les belles phrases ... comme vous les écrivez !
pas en ce moment... je n'ai pas la force...
qu'il est bon de vous lire...
mais simplement une pensée remplie d'Amour  pour mon Alain...  demain vendredi 27 juillet...
son anniversaire ...  ::)
se construire une autre vie... le chemin... qu'il est long et difficile ce chemin...sans toi !
et cette solitude qui fait si mal...  :'(
Courage à tous....  :-* 
Sylvette

Pervenche

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Re : son absence
« Réponse #9 le: 26 juillet 2012 à 22:31:06 »
Bonsoir Sylvette,

je t'envoie juste une petite pensée pour l'anniversaire de ton Alain, demain.

Prends soin de toi, courage.
Claire

joshuadu34

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Re : son absence
« Réponse #10 le: 26 juillet 2012 à 22:39:56 »
merci de vos réponses

je confirme, il est impossible de se préparer à un tel choc. Dans le cas d'Isabelle, j'ai su, dès l'annonce de ce cancer, qu'elle était condamnée. Stade trop avancé à la détection et progression bien trop fulgurante. Le fait de travailler dans la santé ne me permettait pas d'être dans le déni, de réagir comme je l'ai vu chez beaucoup en gommant le diagnostique, en oubliant volontairement qu'un cancer du poumon est souvent mortel. Non, je savais qu'elle était condamnée, et elle l'a elle aussi rapidement compris. Là ou elle a été plus dans le déni que moi, c'est sur l'échéance. Il faut dire que les médecins parlaient d'au moins 6 mois, alors que la rapidité de la progression de la maladie, quand celle-ci a été dépistée, ne nous laissait que quelques semaines.

Malgré tout, malgré mon métier (infirmier), malgré le fait que je savais, que j'ai rapidement annoncé et préparé nos amis et la famille à l'échéance en terme de temps, pour qu'ils soient, eux aussi, préparés à ce qui se passait, j'ai quand même été aveuglé par la proximité affective. J'ai refusé ce que j'avais parfaitement compris, me traitant de fataliste, et, alors que j'ai travaillé en cardiologie, que je sais donc parfaitement ce qu'est un infarctus, je suis passé à côté complêtement lorsqu'elle m'en a fait un à la maison. Ça ne pouvait tout simplement pas lui arriver. Et j'ai mis 5 jours avant de réaliser ce qui s'était passé ce soir là...

Les moments difficiles, la maladie en procure plus que de raison. Quand on s'inquiète de voir celui/celle qu'on aime souffrir, quand le diagnostique tombe, quand on lutte contre la maladie, quand on comprend que c'est la fin, que la personne qu'on aime ne s'en sortira pas, quand on l'accepte enfin (parce que le comprendre et l'accepter sont deux moments bien distincts)...

Il m'aura fallut aussi annoncer la nouvelle à son fils, qui vit à 800 kms de nous, celle de la maladie, cette terrible annonce d'une mort imminente, et, avant qu'elle ne parte, l'appel en urgence pour qu'il descende lui dire adieu... Ces moments là sont, eux aussi, terribles !

Puis vient le départ, le déchirement total et violent qui vous souffle plus surement qu'un missile atomique. Et cette première nuit seul ou on comprend que celui/celle qu'on aime ne sera plus là...

Je me doute qu'il existe des différences entre perdre violement la personne qu'on aime et la voir partir sur un temps plus long, mais l'après est, lui, totalement identique, parce qu'on ne peux se résoudre à perdre son aimé(e), même en le sachant.

C'est vrai que, comme nous connaissions l'issue tous les deux, nous avons pu être proche dans ces derniers moments, bien que nous étions très proches avant. Mais ça ne retire absolument rien à la violence du départ...Nous nous sommes, un peu, dit au revoir, mais elle a voulu tout le temps préserver les autres, et surtout moi, en minimisant sa maladie, en réconfortant même tout le monde... De ce fait, et bien qu'elle avait compris qu'elle mourait, cet au revoir était sous entendu...

Pour Yohann, la béquille de cette promesse ne sert pas à camouffler mes sentiments. Je craque, comme nous tous, non, elle me permet pour l'instant de me raccrocher à une vie dans laquelle je ne trouve plus d'interêt... Je sais que je ne digererai jamais son depart, que sa présence à mes côtés est eternelle, dans les bons moments que nous avons passé ensemble comme dans cette terrible épreuve qui me laisse ko, il ne me reste qu'à reussir à privilégier dans le souvenir les bons moments et je n'en suis pas encore là, d'ou la nécessité de cette béquille...

C'est vrai que l'exprimer est important pour moi, pour nous devrais-je dire, d'où l'importance d'un tel forum qui permet de le faire en sachant qu'aucun jugement ne viendra entacher l'expression d'un ressentit incompréhensible tant qu'on est pas confronté à une telle situation. J'ai vu, de l'extérieur, de par mon métier, la souffrance du décès de l'être aimé, et malgré l'empathie qui me fait aimer mon métier, et aider les autres, je n'ai jamais pu imaginer la violence, les ravages que causent un départ... Seul le fait de le vivre permet de comprendre, et je sais qu'ici vous me comprenez, il est donc plus facile de s'exprimer, de se laisser aller, de pleurer même (voire de rire, surement, sans cette culpabilité qui vous étreint face à ceux qui ne partagent pas votre vécu et face auxquels vous vous sentez coupable de continuer à vivre). En fait, ce forum devrait être reconnu d'utilité publique !!!

Merci à vous, de cette présence là

Patrice

joshuadu34

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Re : son absence
« Réponse #11 le: 26 juillet 2012 à 22:44:28 »
@ Sylvette

Je me joint à Claire pour te porter un peu du courage qu'il me reste. J'appréhende ces moments clés de la vie... Isa et moi devions nous marier, enfin, après 10 ans de vie commune, après l'été... Je n'ai gardé, comme vêtements, que la robe de mariée qu'elle avait acheté mais n'ai pas encore trouvé le courage de la débaler... Et j'appréhende ce mois de septembre... Courage, Sylvette, nous sommes à tes côtés, tout comme Alain l'est toujours...

choupinette

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Re : son absence
« Réponse #12 le: 27 juillet 2012 à 09:18:10 »
Bonjour Paquerette.
Oh je sais combien il est dur de perdre subitement sa moitié, ne rien comprendre à ce qui arrive, se retrouver devant le fait accompli, devoir prendre les bonnes décisions, mettre en oeuvre les démarches qui nous incombent, "ma crotte" aussi est partie sans signe avant coureur d'une hémorragie cérébrale, qui, s'il s'en était sorti, l'aurait laissé tétraplégique ou paraplégique.
J'ai eu du mal, énormément de mal, à croire ce qui arrivait, tout comme toi, je me suis sentie tour à tour, anesthésiée, perdue,en colère, fatiguée, defoncée aux anxios ou plutôt tantot abrutie par les médocs pauvre et faible béquille...et tantot ceux ci n'avait jamais l'effet escompté. Les angoisses étaient trop fortes, au sens propre comme au figuré.
J'en suis actuellement à 14 mois de deuil et je peux te dire que doucement, mais alors vraiment doucement, et peut être au moment ou tu n'y croiras plus, alors, viendra en son temps, au goutte à goutte une "espèce"comment dirais-je? d'admission? de cohabitation avec cette terrible épreuve? en tout dés cas, toi aussi, tout doucement...tu vas t'apaiser. C'est tout le mal que je vous souhaite d'ailleurs à tous, pour moi, les prémisses de cette "légèreté d'être" commencent à pointer le bout de leur nez.
Une douce pensée pour toi.
Chris

alsy

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Re : son absence
« Réponse #13 le: 27 juillet 2012 à 16:56:44 »

MERCI à vous Claire et Patrice... pour votre pensée.... et votre soutien !  ::)

Courage à vous également...
Prenez soin de vous !
 :-*
Sylvette

joshuadu34

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Re : son absence
« Réponse #14 le: 27 juillet 2012 à 17:57:57 »
Bonjour à toutes et tous

Après une nuit debout, une de plus, à errer entre ce lit vide et l'écran de mon pc, et une nuit de plus à inonder de larmes des kilomètres de kleenex, j'ai ouvert le placard et enfin sorti la robe qu'elle avait tenté de me cacher, celle qu'elle destinait à ce jour ou elle porterait enfin mon nom.

Ce tissu et ces dentelles blanches, jamais portés mis à part un jour probable d'essayage perdu dans le temps, sont sorti de leur housse pour s'imposer à moi. Et je la voyais, dedans, heureuse de s'investir dans une promesse que je lui avais faite et qu'elle savait que j'avais à coeur de tenir. Elle était belle mais si loin de moi. Et cette preuve de confiance, d'amour envers moi m'a noué la gorge, m'a fait vaciller le coeur, m'a coupé les jambes.

Elle était là, dans cette robe vide, souriante.

J'ai tourné et retourné cette robe, pour la voir encore, pour lui dire combien elle me manquait, combien je l'aimais, comme elle était belle, faisant durer ce moment malgré les larmes qui montaient en moi.

Je lui ai dit « oui », que notre vie allait bien au delà de la mort qui a tenté de nous séparer, que l’éternité toute entière ne suffirait pas à délier nos liens puisque le pire, nous venions de le vivre sans que mon amour pour elle et son amour pour moi ne disparaissent !

J'ai compris aujourd'hui qu'elle était toujours là, puisque mon coeur la portait maintenant partout à mes côtés, j'ai pu lui redire ce qui la faisait sourire immanquablement : « tu sais quoi ? Je t'aime, toi ! ». Elle a toujours su que ce n'était pas que des mots, que mon âme entière était à elle, qu'elle était moi, et que je savais que j'étais elle.

La peine est là, bien sûr, les pleurs ne partiront pas ce soir, le travail de deuil est loin d'être fini, mais vous m'avez aidé, en seulement 24 heures, à franchir une étape que je pensais infranchissable. Alors je pleure, oui, j'ai mal aussi de son absence physique, de ne pouvoir la serrer dans mes bras, mais j'ai affronté ce moment là et vu que ces moments, si difficiles soient-ils, ne sont pas insurmontables. Merci pour ça !

Juste quelques derniers mots pour Isa, que j'irai lui dire demain au cimetière même si je sais qu'elle les entends déjà :

Tu sais quoi ? Je t'aime, toi !

Patrice
« Modifié: 27 juillet 2012 à 18:02:32 par joshuadu34 »