Oui, j'ai surmonté ces deux terribles èpreuves, même si ce n'est pas toujours facile, même maintenant...je ne m'en serais pas crue capable du tout, avant que ces deuils surviennent. J'avais eu autour de moi des exemples de deuils d'un grand amour, et je m'étais dis que personnellement, je n'arriverais jamais à vivre une telle épreuve, je croyais même que j'en mourrais si un jour ça arrivait. Je n'exagère pas, je le croyais vraiement. Et puis, à la mort de Pierre, mon compagnon d'alors, j'ai réalisé que non, je ne mourrais pas; ce n'est pas ce qu'il aurait voulu, et puis, en dépit de cette souffrance insoutenable, une partie de moi voulait continuer malgrès tout-j'en ai été la première surprise-mais instinctivement, comme si je ne pouvais pas faire autrement, j'ai puisé dans des réserves de forces que je n'aurais jamais soupçonnées en moi. Cette souffrance était constante, avec par moment sdes pics de douleur plus insupportables; je savais qu'ils pouvaient survenir n'importe quand, je les acceptais, je les encaissais parce-que je n'avais pas le choix, là non plus. Les moindres gestes du quotidien demandaient une énergie démesurée, chaque jour me paraissait interminable. Ce forum m'a fait le plus grand bien durant cette période, et aussi certaines personnes de ma connaissance-trop rares...
Et puis, un jour après l'autre, la souffrance s'est peu à peu, trés lentement attènuée, elle est devenue plus supportable. Lire des témoignages des membres plus anciens du forum m'a aidé à comprendre le processus, à l'accepter, à avoir plus d'espoir en un avenir apaisé. Ca a été long, mais imperceptiblement, les beaux souvenirs, la tendresse dont ils m'emplissaient le coeur ont finit par m'apporter plus de douceur que de regrets douloureux. La spiritualité m'a beaucoup aidée aussi, et aussi d'ècouter des musiques qui me semblaient parler de ce que je'épruvais, images incluses, symboliquement. Et de petits rituels de deuil qui apportaient des repères dans ma vie, un certain d'équilibre-un minimum au début, puis bien davantage. J'utilise toujours ces méthode dans tout un tas de circonstances de mon existence. La douleur s'est transformée en une douce nostalgie, et une reconnaissance pour avoir eu le privilège de connaître d'aussi beaux moments. Au bout d'environ trois ans, quand j'ai compris que sans même en avoir conscience, j'avais fini par le "laisser partir", ça m'a paru naturel, et je n'ai pas eu peur comme ç'aurait été le cas au début (tans j'aurais eu peur de l'oublier) parce-que j'avais à présent la certitude absolue que non, je ne l'oublierai jamais, il a, et aura toujours, une place à part dans mon coeur, omniprésente. Et, de temps en temps, je ressens de nouveau sa douce présence, comme un petit clin d'oeil qu'il me fait^^ Donc oui, c'est possible. Tout comme il est possible de refaire sa vie sans oublier un grand amour qui n'est plus de ce monde.
Ce deuxième grand amour, Jean-Philippe, m'a apporté ce grand bonheur inattendu, à la fois différent et aussi passionné que le précèdent. Pareil: je me disais que si je le perdais, lui, cette fois je n'y survivrais pas-pas une deuxième fois, je ne me croyais pas capable d'encaisser une telle épreuve à nouveau. Et puis, c'est arrivé...et les circonstances de sa mort étaient encore bien pires que celles du dècés de Pierre. C'était abominable, le mot n'est pas trop fort-avec les flashs visuels atroces, après coup, qu'implique un tel traumatisme. Cependant, ayant déjà l'expèrience du deuil d'un grand amour, j'ai mieux encaissé on vas dire, j'ai sus ne pas tomber dans les mêmes pièges qu'après la mort de Pierre (j'entends pas pièges: ne pas m'adresser aux mauvaises personnes pour parler de lui, ne pas ressasser les circonstances...quand je l'ai pus). En puisant de nouveau dans cette source d'énergie que je savais à présent avoir en moi, j'ai continué, jour après jour, au jour le jour, comme ça devait être. J'ai passé du temps avec des personnes de confiance, j'ai extèriorisé mes émotions comme je le pouvais. Je n'avais alors plus accès au forum, mais je me suis souvenue des précieux outils que j'y avais découvert, et qui m'avaient déjà tant aidée précédemment. Ce fut, de nouveau, une terrible èpreuve, même si j'ai sus mieux la gèrer.
Le processus a été à peu près le même et, peu à peu, une douce nostalgie teintée de gratitude ont remplacé la souffrance. Il y a toujours des moments plus difficiles, que j'ai du mal à accepter, mais la plupart du temps, j'ai trouvé mon èquilibre, et je fais tout pour que ça dure. Il n'y a pas d'oubli, ils sont omniprésents à tout egars, mais au fil du temps, on peux le vivre avec plus de douceur, dans l'acceptation.
Voilà...je ne sais pas si mon témoignage t'aidera, mais je ne peux rien ajouter de plus...mis-à-part que tu as raison de t'exprimer, d'ouvrir ton coeur quand tu en èprouve le besoin, ça ne peux qu'être positif.