Rentrée après quelques jours ailleurs, il y a quelques heures. Retrouvailles avec la maison vide, bagages à défaire et, bien sûr, éternellement, sempiternellement ... manger.
Parce qu'il faut bien le dire, "déjeuner" et "diner" sont passés à la trappe remplacés par le laconique "manger" (seul le petit déjeuner semble avoir échappé au pire...).
Geste bien connu de nombreux d'entre vous je suppose : ouvrir le frigo.
Rester les yeux dans ... le pas grand chose ... un moment.
Découvrir : une tomate, légèrement fripée, sagement installée sur sa petite assiette depuis près d'une semaine,
en voisins, 2 yaourts de brebis (un peu périmés mais pas trop),
dans un bocal 4 olives qui surnagent depuis un temps indéfini,
dans le bac à légumes une poignée de haricots verts, un peu séchés, qui tirent vers le jaune ...
1 pot de confiture entamé (ah, mais je n'ai ni pain, ni brioche),
6 œufs.
Bien sûr, dans ma vie "d'avant", quand j'étais une gourmande, quand j'aimais cuisiner, quand j'adorais aller au marché avec mon amoureux, au petit matin, le samedi ... j'aurais pensé à faire quelques courses avant de rentrer. Mais c'était avant. Quand je disais "cuisiner" et non pas "faire à manger".
Alors, quoi manger ce soir ? Se lancer dans une rapide mini poêlée "huile d'olive, oignon, tomate, olives, haricots verts" accompagnée d'un œuf ?
Ben non, j'ai mangé la tomate ratatinée en regardant le courrier. Nouvelle ouverture du frigo : cuire 2 œufs ça serait bien. Bof... les 2 yaourts peut-être ? Oui, ça sera fait. Et puis là, en tapotant sur le clavier, quelques amandes.
Et je pense aux grands principes diététiques inculqués à mes enfants, l'amour des belles matières premières, du local, du bio, des séances cuisine ensemble....
Mais je sais aussi, à vous lire, que c'est NORMAL. Nous n'avons plus envie et notre corps ne sait plus toujours nous dire quand c'est le moment de s'alimenter ni quelle quantité serait bonne pour nous. Il est probable que nous avons tous perdu du poids (un peu repris pour certains et j'espère que cela sera mon cas également un jour).
Manger ne me dit rien comme activité. La gourmandise m'a quitté (je n'achète plus de chocolat, c'est tout dire !!!). J'ai, tout comme Qiguan, l'immense chance de devoir faire à manger le soir et le WE pour quelqu'un car ma fille de 17 ans vit avec moi. Je sais que, dans quelques jours, quand elle sera revenue de vacances, j'entendrai à nouveau résonner le "Quand c'est qu'on mange ?" suivi du "Qu'est-ce qu'on mange ?".
Pour ceux qui sont dans l'obligation de manger seul, je pense à l'idée de Qiguan, que j'ai moi aussi utilisée durant des années : le planning des repas. Il me permettait d'anticiper les courses.
De façon pratique : je divisais une feuille A4 (dans son sens paysage, sa largeur) en 7 colonnes (1 par jour) puis un trait central pour diviser toutes les colonnes en 2 donnait :
- cases du haut, les déjeuners pour chaque jour
- cases du bas, les diners pour chaque jour
Je préparais ce planning pour la semaine à venir, en début de WE, avant d'aller faire les courses. Aucun savoir culinaire particulier pour remplir les cases, on y inscrit du basique qu'on sait faire. L'avantage extraordinaire de ce planning c'est que, s'il demande un peu de cogitation au début (on peut s'aider des recettes dans des revues, de menus sur certains site tel Marmiton...), il permet très vite de ne plus avoir à en faire si on le souhaite... On peut réutiliser le même planning une semaine sur 2 par exemple. Il permet aussi de préparer la liste des courses en fonction de ce que l'on a réellement prévu de manger et, de ce fait, de moins hésiter dans les rayons (et devant le frigo...). Rien n'empêche de ne pas suivre le planning à la lettre... quand on aura retrouvé un peu goût à la cuisine.
Comme le Forum a la fonction "fichiers joints" il est même possible de mutualiser les plannings, ça peut donner des idées de repas quand on est en panne d'inspiration...
Et comme charité bien ordonnée commence par soi même, je m'engage vis à vis de moi-même à restaurer ces plannings dans mon quotidien dès que possible.
Compagnons d'infortunes, ne nous laissons pas dépérir (plus facile à dire qu'à faire, y compris pour moi), nous avons tant besoin de notre énergie.
Amicales pensées à tous
Viviane