Auteur Sujet: maintenant,....comment menez-vous votre vie au quotidien face à son absence?...  (Lu 42754 fois)

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chrisam

  • Invité
Chantal,

Ton message est criant de vérités également.
Merci de nous faire partager tes sentiments, bien sûr, on peut y ressentir une "lente" progression.
Mais que veut dire "lent" ou "rapide", il n'y a pas de normes dans le deuil.
Comme déjà écrit ailleurs, chacun évolue à son rythme, et il vaut mieux lentement que pas du tout.

Pour ma part, demain vendredi, cela fera 17 semaines, et c'est pire qu'avant. Bien entendu, je ne pensais que tout serait oublié aussi vite, mais j'ai plutôt l'impression de régresser.
Christian

chantal67

  • Invité
Chrisam, tu as raison quand tu dis avoir l'impression de "régresser" et ça t'arrivera encore certainement souvent.

Cette douleur qui revient encore et toujours, l'absence se fait sentir de plus en plus fort, le manque devient étouffant et
puis revient un moment de calme. On croit avoir enfin trouvé le calme mais ce n'est qu'un répit avant la prochaine plongée.

Mais, crois moi, les périodes de "calme" deviennent toujours un peu plus longues et la "descente aux enfers" plus courtes.

Le manque restera toujours, comment essayer de croire le contraire, mais, une fois que l'on arrive à "accepter l'inacceptable"
ce qui semble inconcevable pour toi maintenant, comme ça l'était pour moi, une fois ce passage éffectué, le calme
reviendra lentement, doucement, au fil du temps qui passe.

Je me prends une bonne claque de temps en temps mais c'est différent.

J'aime et j'aimerais toujours mon mari c'est la seule certitude que j'ai sur ce douloureux chemin.

Il n'y a pas de "règles de deuil" seulement un enfer à traverser, beaucoup de patience, le soleil brille au dessus des nuages"



ROUBOU35

  • Invité
Bonjour,
Je viens d'acheter des poires conférences; c'était les préférées de Philippe.
Je les mange sans culpabilité mais pourquoi n'y a-t-il pas droit, lui ?

Ce sont des petites choses, du quotidien, une odeur, un fruit, un geste, un simple mot, qui font ressurgir cette bouffée de blues, cette révolte aussi face à l' injustice de son décès, pour lui qui voulait tant vivre !

Dominique

chrisam

  • Invité
Chantal

Merci.
Merci pour ces douces paroles de sagesse, réconfortantes, pleines de vérités, bien que j'ai des difficultés à envisager une progression à l'heure actuelle.
Je sais, qu'il ne s'agit pas d'oublier, certainement pas, nullement l'intention d'oublier, impossible quand on aime, qu'on a aimé quelqu'un très très très fort, mais arriver à faire une place dans son for intérieur.

En écrivant ces lignes, des larmes et des larmes et encore des larmes viennent.

Et toi Dominique, comme je te comprends, toutes ces choses, parfois bénignes, qui nous font chavirer.

Après 30 ans de travail, nous allions pouvoir en profiter un peu.
Et 1 mois, après avoir cessé notre commerce, encore en train de ranger les caisses du déménagement, la sentence : LE CANCER et 1 an plus tard   TERMINE

Donc, chaque fois que je fais quelque chose, nous aurions dû le faire ensemble

HÉ  BIEN  NON

INJUSTE    HORRIBLE    ÉPOUVANTABLE

chrisam

  • Invité
Lorsque j'écris  J'ai l'impression de régresser" , je me suis mal exprimé.
En fait, je ne progresse pas, toujours dans la tristesse, n'importe quoi me ramène à Anne-marie, une photo, une image, quelqu'un, une chanson, le fait de faire quelque chose, ... n'importe quoi me ramène à elle
et s'ensuit des larmes, des larmes et encore des larmes

presque 4 mois et toujours dans la détresse
si elle ne vient pas me chercher, (cette envie ne passe pas) j'irais à elle ...
mais j'espère qu'elle viendra me chercher, ce sera moins brutal

chantal67

  • Invité
Bonsoir ou plutot bonjour Chrisam. Je rentre de mon équipe de nuit. Nous sommes nombreux et nombreuses à connaitre
et comprendre ta détresse. Mon François avait 59 ans, il aurait 62 ans le 15. Entre l'annonce de cette implacable maladie
et son départ il s'est écoulé 3 mois !

3 mois à le voir se battre avec le courage qu'il avait face à tout, lui le bucheron, avec sa force incroyable !

3 mois à ne pas "comprendre" que l'issue allait etre fatale, qu'il n'y aurait pas de miracle ! François savait ! moi .......!

Nous voulions encore profiter de nos enfants, voir grandir nos petits enfants ENSEMBLE, il avait tellement de choses
à leur apprendre et un jour, STOP, tout s'arrete, le monde, notre monde s'écroule, notre pilier est parti nous laissant
seuls, désemparés, perdus dans une vie qui n'était plus la notre.

Nos petits enfants font souvent allusion à leur papy, 4 ont eu le bonheur de le connaitre, le cinquième n'a que 6 mois.

Chrisam, tu dis vouloir rejoindre Anne-Marie, je le voulais aussi. Je voulais que cette saloperie de maladie me prenne
aussi, je demandais à François de me l'envoyer.

Anne-Marie ne veut pas que tu la rejoignes, elle veut que tu vives POUR ELLE, le temps n'a plus d'importance, elle t'attendra
le temps qu'il faut.

La détresse, la douleur, les larmes sont nos fidèles compagnes pendant un bon bout de temps sur le chemin à parcourir avant
de trouver l'apaisement.

Au bout de 4 mois je me souviens que j'avais peur de tout, une peur panique, la neige qui tombait me faisait peur, moi qui avait
toujours adoré ce spectacle ......à deux ! Le monde avait perdu ses couleurs, tout me semblait gris.

tout le temps les memes questions, pourquoi, pourquoi ! et pas de réponses,

Quand j'allais vraiment trop mal, j'avais la chance de rever de François comme un signe pour me dire "tu n'es pas seule, je suis là"

Je sais que François est là, avec nous. Anne-Marie est avec toi, écoutes bien, regardes bien, demandes lui de t'aider tu seras étonné !

Je n y croyais pas "avant", je suis convaincue "maintenant".

Ce n'est pas une question de religion, juste un lien d'Amour avec ceux que nous aimons et qui nous attendent "ailleurs".

L'amour est un lien que rien, pas meme la mort, ne peut casser. C est le fil invisible qui relie nos ames.

Je sais que pour le moment tout ce que je te dis semble impossible mais crois moi, j'étais plus bas que terre. Une médecin appelée
d'urgence une nuit m'avait dit "rien ni personne ne peut vous empecher de vous laisser mourir mais, réfléchissez au mal que vous allez
faire autour de vous et posez vous la question de savoir ce que dirait votre mari"

Je sais qu'il est plus facile de baisser les bras et d'arreter le combat mais nos Amours ne nous demandent pas ce sacrifice, ils veulent
que nous vivions POUR EUX !

accroches toi Chrisam, bats toi pour ton Amour, votre Amour, tu en es le témoin VIVANT !

La paix viendra, lentement, douloureusement mais elle viendra. Je suis une "réscapée parmi tant d'autres", je te garde une place
dans ma clairière. Je pense à toi, prends soin de toi, Anne-Marie n'est pas loin. Je t'embrasse.


Hors ligne alberte

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 99
Merci mille fois merci pour ce message d'espérance et d'amour.
Alberte

chrisam

  • Invité
MERCI
Merci Chantal pour cet émouvant témoignage et soutien.
Je sais, Anne-Marie est près de moi, tout le temps, je vais au cimetière parce que son corps y est.
Là, je lui parle, mais à la maison, je regarde ses photos et je lui parle également, même sans regarder sa photo.

Je sais, qu'on finit par émerger, il faut du temps, beaucoup de temps, je te comprends, mais je suis si triste.
Ce vendredi, à 9h30, 17 semaines
et demain samedi, on devait fêter notre anniversaire de mariage ...

VOLIMTE78

  • Invité
bonjour,

tout comme vous j'ai perdu mon concubin il y presque 5 mois. les médicaments prescrits par mon médecin font leurs effets car je n'arrive pratiquement plus a pleurer malheureusement la douleur se manifeste autrement par de la douleur physique crise d'angoisse et de panique peur de la foule.

Je dois reprendre mon travail prochainement et j'ai peur de quitter mon appartement quitter l'environnement ou je me sens le plus en sécurité.

je vous comprends et je me retrouve également quand les amis et les proches évitent de vous parler de votre âme soeur alors que nous avons besoin de parler d'eux

cordialement 

VOLIMTE78

  • Invité
Yohann,

Merci pour tes conseils je vais essayer de les appliquer aux mieux, je suis d'accord avec toi pour les médicaments je n'aurai pas dû entrer dans ce système qui ne fait que masquer une souffrance qui est bien présente

Sandrine

QUENOUILLE87

  • Invité
C'est vrai qu'il faut essayer de discuter avec son responsable en reprenant le travail. Je me suis entendue répondre, à la reprise du travail quinze jours après le décès de Fabrice par mon patron : ça y est, vous avez tourné la page maintenant. Désolant, je n'ai même pas répondu et suis allée m'enfermer dans mon bureau.Devant la bêtise des gens, j'ai pris le parti de ne pas répondre. Je veux bien croire que certains sont maladroits, mais pas tous....

Pas de répit, du travail par dessus la tête. Mes collègues m'ont même dit que 2 jours après le décès, il demandait déjà quand j'allais revenir. Il faut dire que nous ne sommes que 5 salariés, et personne n'est jamais remplacé quand il est absent.

Mais il faut avouer que le travail aide. Voir du monde, côtoyer ses collègues, rentrer tard le soir, le temps passe plus vite. Les week-ends solitaires sont tellement difficiles. Je fais plein de listes de choses à faire.....et rien n'est fait. Le courage qui était revenu, est reparti.

Nathalie


Tinou

  • Invité
C'est vrai qu'il faut essayer de discuter avec son responsable en reprenant le travail. Je me suis entendue répondre, à la reprise du travail quinze jours après le décès de Fabrice par mon patron : ça y est, vous avez tourné la page maintenant. Désolant, je n'ai même pas répondu et suis allée m'enfermer dans mon bureau.Devant la bêtise des gens, j'ai pris le parti de ne pas répondre. Je veux bien croire que certains sont maladroits, mais pas tous....

Pas de répit, du travail par dessus la tête. Mes collègues m'ont même dit que 2 jours après le décès, il demandait déjà quand j'allais revenir. Il faut dire que nous ne sommes que 5 salariés, et personne n'est jamais remplacé quand il est absent.

Mais il faut avouer que le travail aide. Voir du monde, côtoyer ses collègues, rentrer tard le soir, le temps passe plus vite. Les week-ends solitaires sont tellement difficiles. Je fais plein de listes de choses à faire.....et rien n'est fait. Le courage qui était revenu, est reparti.

Nathalie



Il est certain que dans le monde professionnel, il faut "être rentable" et j'ai moi aussi entendu des discours de ce type.
Mais tout comme toi Nathalie, je pense que cotoyer du monde me fait du bien.
Pendant que je bosse, tandis que je parle boulot, mon esprit s'efforce de rester concentré... Et je suis empêchée de penser à Robert... En soirée ou week-end, c'est autre chose !

alicia

  • Invité
bonsoir Quenouille et tous les autres,
je me retrouve à travers tes écrits.... on fait des listes de choses à faire ( qd on habite une maison, il y a tellement à faire seule!!) et le courage s'en va, on arrive pas à faire grand chose, si peu..vais je seulement un jour, retrouver l'envie..
De travailler nous oblige, et vous le dites tous, à nous bouger ; même si on rame, on est obligé de se concentrer sur ce qu'on fait : bien sûr, le soir en rentrant, on retrouve ce vide et la sollitude de notre vie.. Alicia

Buzz

  • Invité
bonsoir vous tous,

J'aimerais vous dire que si vous ne faîtes pas ce que vous avez prévu sur votre liste, ce n'est pas grave...
Vous réalisez, sans vous en rendre compte, des exploits, tous les jours; en effet, savoir se lever, vivre et aller bosser alors qu'on a perdu une partie de soi-même, ce n'est pas donné à tout le monde...
Ne soyons pas si dur avec nous-mêmes, la vie ne nous a pas épargnés et nous ne devons pas nous comparer à ce que nous faisions avant...
La volonté est en nous, même fébrile, même bafouée, elle résiste face au temps qui passe, au vide, à la solitude et à tous les maux qui nous assaillent...
Reconnaissons nos exploits quotidiens ! Vivre, c'est déjà beaucoup !
Je vous embrasse tous.

Pascal

cathy

  • Invité
Oui Pascal, finalement tu as raison...
Vivre est déjà un exploit, nous avons toutes les raisons d'être fiers de nous !

Amitiés
Cathy