Bonjour à tous,
Je reprends ce que j'ai écrit en février :
Il était tout pour moi,
Je vivais pour et par lui,
J'existais dans son tendre regard bleu, dans son sourire, dans notre amour indéfectible.
Quatre mois que mon coeur est à l'envers, et que ma vie n'a plus de sens.
Je ne connais plus la légèreté, ni le simple contentement.
Les larmes coulent, coulent, de plus en plus souvent et intensément
Jusque là, le temps ne résoud rien. Il m'éloigne de mon amour, sans apaiser la douleur de l'absence.
Je n'ai plus de goût pour quoi que ce soit, je ne sais plus voir le beau, je ne sais plus sourire.
Je ne cuisine plus sauf si je reçois mes tout proches.
Je m'habille et me coiffe sans envie de fantaisie et coquetterie. Pas d'intérêt.
Tout me paraît futile et dérisoire.
Comme je ne travaille plus, il faut bien le tuer le temps. Et qu'il s'écoule lentement !
Même mon piano reste fermé. Plus personne pour me dire "c'était joli ma biche".
Seule une activité meuble quelques heures mais le coeur n'y est plus comme avant.
Je n'aime pas les fins de semaine, encore plus vides que les autres jours.
Même le soleil me fait mal, rappel trop vif de notre vie aux beaux jours.
J'ai peur de l'avenir sans l'amour de ma vie, je ne l'imagine même pas, tant nous étions indissociables.
Il me manque tant que j'ai mal, tout le temps, sans répit durable.
Je ne peux ni ne veux profiter de la vie sans lui. C'est extrême, je sais. Mais mon bonheur était avec lui.
Alors, peut-on parler de vivre ? Je survis, ou plutôt j'essaie, avec un succès très inégal selon les jours. Je suis comme vous tous, plongée dans la souffrance. J'attends l'apaisement promis par certains, mais je sais que c'est pour dans longtemps, et ça me m'effraie. Je ronge mon frein et prends des leçons de patience, très douloureuses.
Et j'ai beau me dire que pour lui, pour sa force et sa dignité dans son long et dur combat contre la maladie, je me dois de réagir, pour le moment, je n'y parviens pas. Je n'en suis pas fière, mais pas fière du tout.
Il va falloir que je me secoue, parce que là, vraiment, je ne suis pas à la hauteur de l'homme magnifique qu'il fut.
Nous voici au mois d'avril. Depuis ce message, un petit mieux, mais infime. Le mal est moins poignant mais tout aussi lancinant. Des bourrasques de larmes alternent avec des moments plus paisibles. Mais l'élan, la petite flamme qui fait vivre pleinement est éteinte.
Les jours s'écoulent, défilent et il faut bien s'adapter, puisque nous n'avons pas le choix. Mais c'est sans joie. On compte sur le temps, ce fameux temps qui soignerait bien des maux. Mais qu'il nous paraît lointain, ce temps où le vrai mieux viendra. Pour l'instant, on le meuble seulement, tant bien que mal. On survit, on vivote, le coeur toujours en berne.
Oh ! bien sûr, on donne le change avec l'entourage : il ne faut pas faire fuir avec notre tristesse. On poursuit quelques activités. Pour certains, le travail est un dérivatif peut-être positif. Pour les désormais inactifs, c'est plus difficile parce que les journées semblent avoir 36 heures !
Tout nous fait mal puisqu'on ne peut le partager avec notre amour qui en est privé à jamais. Et ce manque, cette absence de lui ou d'elle qui se fait encore plus cruelle. Là, le temps n'arrange toujours rien. Il paraît que ça viendra. Alors, que ça vienne vite, parce que par moment, c'est franchement insupportable. "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage" : jamais proverbe ne m'a paru aussi juste.
Je vous souhaite l'apaisement tant attendu.
Amicalement