Auteur Sujet: maintenant,....comment menez-vous votre vie au quotidien face à son absence?...  (Lu 40532 fois)

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Hors ligne *Ephémère*

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  • Tu es là dans ma peau comme un coup de couteau


Bonsoir, Coccinelle,

Grand merci pour ton message.

Je te fais juste un petit signe, car la fatigue me ferme les yeux ; j'espère que tu ne m'en voudras pas.
Je t'écrirai plus longuement demain.

J'espère de tout coeur que cette nuit te sera douce, qu'elle t'offrira un vrai repos, et un oreiller sans larme.



*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.

tititou

  • Invité
bonsoir coccinelle !

j'aime ton pseudo qui me rappelle un chanson qu'Alexandre avait appris à notre garçon... j'ai revu une vidéo ou il la chantait en coeur pour mon anniversaire !

Coccinelle, demoiselle bête à bon dieu
coccinelle demoiselle vole jusqu'aux cieux

Petits points blancs elle attend...
petits points rouges elle bouge...
petits points noirs.. Coccinelle au revoir !

Je pense bien à toi et te serre la main 3 fois... pour te dire qu'on t'aime... (code d'amour avec mon garçon)
bises

http://youtu.be/TM7Y7JcvxIc

Aliotis

  • Invité
Bonjour Coccinelle,

je viens de voir tes messages si émouvants.
Nous partageons ta peine, et t'envoyons plein d'amour!

En union avec toi, je te souhaite la meilleure journée possible.
Nath

Doromandre

  • Invité
Bonjour à tous,

Je reprends ce que j'ai écrit en février :

Il était tout pour moi,
Je vivais pour et par lui,
J'existais dans son tendre regard bleu, dans son sourire, dans notre amour indéfectible.

Quatre mois que mon coeur est à l'envers, et que ma vie n'a plus de sens.
Je ne connais plus la légèreté, ni le simple contentement.
Les larmes coulent, coulent, de plus en plus souvent et intensément
Jusque là, le temps ne résoud rien. Il m'éloigne de mon amour, sans apaiser la douleur de l'absence.

Je n'ai plus de goût pour quoi que ce soit, je ne sais plus voir le beau, je ne sais plus sourire.
Je ne cuisine plus sauf si je reçois mes tout proches.
Je m'habille et me coiffe sans envie de fantaisie et coquetterie. Pas d'intérêt.
Tout me paraît futile et dérisoire.

Comme je ne travaille plus, il faut bien le tuer le temps. Et qu'il s'écoule lentement !
Même mon piano reste fermé. Plus personne pour me dire "c'était joli ma biche".
Seule une activité meuble quelques heures mais le coeur n'y est plus comme avant.

Je n'aime pas les fins de semaine, encore plus vides que les autres jours.
Même le soleil me fait mal, rappel trop vif de notre vie aux beaux jours.

J'ai peur de l'avenir sans l'amour de ma vie, je ne l'imagine même pas, tant nous étions indissociables.
Il me manque tant que j'ai mal, tout le temps, sans répit durable.
Je ne peux ni ne veux profiter de la vie sans lui. C'est extrême, je sais. Mais mon bonheur était avec lui.

Alors, peut-on parler de vivre ? Je survis, ou plutôt j'essaie, avec un succès très inégal selon les jours. Je suis comme vous tous, plongée dans la souffrance. J'attends l'apaisement promis par certains, mais je sais que c'est pour dans longtemps, et ça me m'effraie. Je ronge mon frein et prends des leçons de patience, très douloureuses.

Et j'ai beau me dire que pour lui, pour sa force et sa dignité dans son long et dur combat contre la maladie, je me dois de réagir, pour le moment, je n'y parviens pas. Je n'en suis pas fière, mais pas fière du tout.
Il va falloir que je me secoue, parce que là, vraiment, je ne suis pas à la hauteur de l'homme magnifique qu'il fut.



Nous voici au mois d'avril. Depuis ce message, un petit mieux, mais infime. Le mal est moins poignant mais tout aussi lancinant. Des bourrasques de larmes alternent avec des moments plus paisibles. Mais l'élan, la petite flamme qui fait vivre pleinement est éteinte.

Les jours s'écoulent, défilent et il faut bien s'adapter, puisque nous n'avons pas le choix. Mais c'est sans joie. On compte sur le temps, ce fameux temps qui soignerait bien des maux. Mais qu'il nous paraît lointain, ce temps où le vrai mieux viendra. Pour l'instant, on le meuble seulement, tant bien que mal. On survit, on vivote, le coeur toujours en berne.

Oh ! bien sûr, on donne le change avec l'entourage : il ne faut pas faire fuir avec notre tristesse. On poursuit quelques activités. Pour certains, le travail est un dérivatif peut-être positif.  Pour les désormais inactifs, c'est plus difficile parce que les journées semblent avoir 36 heures !

Tout nous fait mal puisqu'on ne peut le partager avec notre amour qui en est privé à jamais. Et ce manque, cette absence de lui ou d'elle qui se fait encore plus cruelle. Là, le temps n'arrange toujours rien. Il paraît que ça viendra. Alors, que ça vienne vite, parce que par moment, c'est franchement insupportable. "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage" : jamais proverbe ne m'a paru aussi juste.

Je vous souhaite l'apaisement tant attendu.
Amicalement









chrisam

  • Invité
Doromandre,
Ton texte de février, j'aurais pu l'écrire tel quel (mon épouse est décédée le 12 octobre après 30 ans d'amour, de complicité et de vie ensemble 24h/24 et après un cancer d'un an).
J'ai été très très bas, plusieurs fois au bord du suicide, j'ai résisté car je ne voulais pas laisser ce traumatisme en plus aux enfants, il suffit d'aller lire le module "Après le suicide d'un proche".

Moi également, je n'ai plus d'activités, journées interminables à penser au manque, à l'absence, au néant.
Depuis 2 semaines, je travaille dans sa maison, j'ai un projet immobilier avec les enfants, le tout crée des occupations et un but.

L'hiver est passé, pas le froid, mais les journées sont plus longues. Cela ajouté aux occupations, ça va mieux ou plutôt c'est moins pire. Bien entendu, son absence est toujours présente, et il ne faut pas grand chose pour que les larmes reviennent, plusieurs fois par jour, et quand c'est plus fort, encore envie de la rejoindre.
La joie, la gaieté, l'insouciance ne sont pas au rendez-vous, c'est normal et je ne m'en inquiète pas.

Ne parlons pas des proches, famille ou amis, très peu demande encore des nouvelles, mais peut-on leur en vouloir ? Parfois oui, je l'avoue.

Le temps use la peine et j'ajouterais la peine rallonge le temps.
Chr Fauré, heureusement qu'il a créé ce site, que serions-nous devenus sans ce site, dit qu'il faut épuiser son chagrin par les pleurs.
Alors, je suis sur le bon chemin. Bien que je sois un homme, j'ai pleuré, beaucoup, beaucoup, beaucoup et je pleure encore.

Au bout du tunnel, se trouve une clairière.
Espérons
Christian

germinou

  • Invité
Bonjour..

Oui Christian, tu as des yeux et un coeur comme tous les humains en ont... Et les yeux, ben ca pleure à cause du coeur qui a mal!!
Tu es bien normal mon ami.. :)
Je suis heureuse de voir que tu as des projets!! BRAVO!

Plus de neige moi non-plus, mais il fait froid et gris. Et ils annoncent un peu de neige/pluie...tout le week-end :P :P
Me semble que ca me prendrais beaucoup de soleil et de chaleur...et vous aussi, j'en suis sur!

Je t'avoue trouver bien cruel, ceux qui ne te donnent pas de nouvelles.. >:(
Être amis, c'est dans les beaux comme dans les mauvais moments...
Effectivement ce site est merveilleux.... et les gens qui y écrivent aussi sont merveilleux :)
Merci à tous/tes

Courage les amis...
Amitiée Sylvie :-* :-*

Doromandre

  • Invité
Cher Christian,

Dès ton arrivée sur le forum, j'ai lu ta peine immense. Pourtant, au fil des mois, il me semble que tu as fait un beau chemin. Certes, le chagrin est toujours là, Anne-Marie te manque toujours autant, tu as encore de grands moments de détresse. Mais tu avances Christian, à ton rythme, comme chacun et chacune d'entre nous, ton Anne-Marie dans ton coeur et tes pensées, toujours.

Quand tu dis : c'est "moins pire", ça n'a l'air de rien, mais c'est énorme au regard de l'immense souffrance que tu ressentais il y a quelques mois.

Homme ou femme, nous pleurons tous beaucoup et nous n'avons pas fini. Peu importe. Il faut bien vider notre peine.
Gardons confiance Christian : quoi qu'il nous en coûte encore de douleur, nous avançons peu à peu. Avons-nous seulement le choix ?

Espérons en un demain un peu moins difficile.
Amitié
Dominique

Aliotis

  • Invité
Bonsoir à toutes et tous,

oui, c'est bon de lire que tu as des projets Christian!
Pour les amis, j'avoue, c'est pas cool, et j'en ai perdus de vue quelques-uns aussi. Avec douleur, encore.
Je pense que, globalement, c'est un signe. Signe que le chemin commun s'arrête peut-être là, peut-être pas, en tout cas il y a un tri naturel qui se fait.
Bien sûr, on ne le veut pas, on veut garder ces gens avec qui on a des souvenirs liés à l'adoré disparu. Et c'est là que ça peut être "piégeux".

C'est un peu comme ça que je me suis malmenée: comme certains commençaient à moins m'appeler, et que je ne voulais surtout pas , en plus, les perdre et me retrouver seule (surtout les week-ends avec les loulous, c'était le pire), j'ai mis mon armure de "Madame tout va bien" et je les ai rappelés. Genre "allez, je vais mieux, revenez, on va rigoler!". Et voilà,...maintenant la cicatrice est un peu infectée et ça a généré tout un tas de bazar.

Il y a quelques temps, je déjeunais avec une amie de longue date, et je parle de l'arrivée en juin des 10 ans du décès d'Eric (trois jours après nos 20 ans de mariage, au passage). Et elle me dit "ah bon, t'y penses encore à ce point?". Je suis restée bouche bée, je crois que c'est là que j'ai commencé à réaliser que, vraiment, il y a quelque chose de déconnant.

Je suis convaincue que les infos de ce site et la conférence de Christophe FAURE (sur le site INREES) devraient être rendus d'utilité publique, et partagés pas le plus grand nombre! Ainsi, les deuils seraient plus "humains", plus reliés aux autres. On se sentirait moins seuls. Et moins anormaux. C'est une mine d'or pour le cœur.
En tous cas, je commence à passer le message autour de moi! On peut compter là-dessus!

Vous êtes tous top, vos cœurs sont immenses. Je vous souhaite la paix, quelque soit le délai.

Nath

alicia

  • Invité
le temps passe.;8 mois aujourd'hui que Domi nous a quitté..
je viens de lire vos messages toujours aussi douloureux les uns que les autres
et c'est vrai que l'on survit, c'est tout, plus goût à rien; plus l'envie de faire des efforts pour avancer.;Les  mois passants, on est épuisé par la douleur, et moi je sais que je n'ai plus l'envie de toujours me forcer à avancer sans lui.; j'espèrais qu'au bout de 8 mois, j'aurais plus de force
comment accepter de ne plus le revoir...; A qui en parler? ma fille aînée me dit de retourner voir le psychologue que je n'ai pas revu depuis .1an mais que pourra t il me dire?  je vous souhaite une nuit sereine Alicia

Hors ligne *Ephémère*

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  • Tu es là dans ma peau comme un coup de couteau


Coeur, j'aurais pu écrire tes lignes ; bon, ma petite douce, n'est pas encore une vieille minette, mais à part ce détail, je suis sure que nous sommes plusieurs à nous retrouver dans ton message.

Comme tu as raison, je crois que nous continuons parfois la route, dans un premier temps, avec ce qui nous reste de l'énergie qu'il a fallu déployer pour accompagner notre adoré dans la maladie.

Et peu à peu, le vide, et l'absence ; le corps qui s'autorise maintenant à montrer ses fragilités, à réclamer les soins que nous lui avons refusé.

Tout cela fait partie de notre cheminement jusqu'au temps où la peine sera moins violente, et où nous pourrons à nouveau sourire au printemps.

Il fait très beau ce matin, et je souhaite que ce nouveau jour soit douceur et sérénité pour chacun de nous.


*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.

chrisam

  • Invité
Bonjour,
Voilà ± 3 semaines que je n'ai plus rien écrit, mais je venais encore vous lire de temps en temps.
Pourquoi ?

Parce que ça allait un peu mieux, avec des (un peu plus mais pas trop) hauts et des bas.
J'allais travailler dans sa maison (j'avais 4 mois de retard, il fallait que je me réveille), d'où activités, donc occupation de l'esprit.
Mais la semaine dernière, il y avait 6 mois, jour pour jour, de vendredi à vendredi, qu'elle s'en est allée.
Le tsunami a recommencé dès le mercredi soir, à chaque instant, je me disais, ah, y avait telle chose qui se passait, puis telle autre chose, ...
Dimanche, soleil, la famille était sur la terrasse, je n'ai pas pu rester, suis rentré dans la maison, elle n'était pas là pour profiter du soleil.
JE HAIS LE SOLEIL

Hier en fin d'après-midi, j'ai rendu visite à son amie d'enfance à l'hopital où Anne-Marie est décédée, forcément, rappel de ses derniers jours.
Après, j'avais accepté une invitation par téléphone pour la présentation d'un nouveau modèle de voiture, à 20h
10 minutes après mon arrivée, j'ai rencontré un couple de connaissances, nous avons parlé de choses et d'autres, ils sont partis vers 21h45, je suis resté jusque 22h et là LE TSUNAMI est revenu.
Revenu car je voyais tous des couples, et elle, elle n'était pas là, elle ne sera plus jamais là, elle aurait dû être là à mes côtés, comme toujours, depuis 30 ans, toujours ensemble.
Je suis revenu à la maison, dans un état lamentable, je suis revenu sur le forum
J'aurais voulu, j'ai essayé d'écrire mais impossible

Ce samedi matin, encore pire, mais je vous écris.
A nouveau dans le creux de la vague, encore de temps en temps, l'envie de la rejoindre me revient, moins souvent.

J'arrête de vous écrire, car mes lamres vont innonder le clavier
A plus tard
Christian



Hors ligne *Ephémère*

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Oh, Christian, ton absence m'interrogeait ; le silence de tel ou tel peut être signe d'un mieux-être, ou parfois, hélas, d'un creux de vague qui nous prive de nos mots et de l'envie de les offrir à nos compagnons de douleur.

Nous sommes nombreux, je crois, à vivre ces changements de saison dans la peine : la première neige sans notre amour, le premier printemps, le premier joli soleil.
Les premiers arbres en fleurs, les premiers gazouillis d'oiseaux....

Les premières fois sans eux nous font si mal.

Les congés, les fins de semaine, qui lorsqu'ils étaient richesse de temps libre à partager, nous réjouissaient, sont maintenant lourds de notre solitude.

Mais vois-tu, Christian, tu avances. Et cet "un peu mieux" qui a duré trois semaines en est la preuve.

Nous savons bien, n'est-ce pas, que nous aurons encore des creux de vague ; que notre chemin est plein de détours, qui parfois nous ramènent dans les larmes et la douleur ; cette trop fidèle compagne.

Mais nous avançons.

Je voudrais te dire, Christian, de garder  courage, mais s'agit-il vraiment de courage ?

Je fais glisser sur le fil, un peu de cette force qui me reste et me tient debout ; malgré tout.
Je te l'offre en partage.

Que cette journée te soit douce et sans larme.
Que revienne sur ton coeur, briller ce petit soleil de printemps qui a éclairé ton ciel durant ces quelques semaines.


*Ephémère*

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chrisam

  • Invité
 
Merci
Merci Ephémère, merci à d'autres
Merci car vous êtes toujours là pour remonter le moral, encourager. Lire vos encouragements aux autres me suffisait.
Je n'écrivais plus beaucoup car pendant 2 semaines, j'ai travaillé physiquement, et fatigué à la fin de la journée, je lisais mais pas plus.

J'aurais dû écrire, vous témoigner que ça allait un peu mieux, mais j'avais peur d'anticiper car je savais, par les différents témoignages, que ce n'était qu'un répit.
J'aurais dû écrire pour remonter le moral aux autres blessés, leur dire qu'il y avait des moments de répit, qu'après 6 mois, je ressentais, non pas de la joie, mais un peu de paix.
Je parvenais à penser, parfois, à Anne-Marie sans pleurer.
Oui ça peut arriver, ça arrive et ça arrivera encore.
Gardez le courage
Mais il faut du temps, mais depuis hier soir, à nouveau dans les abysses.

Mais pendant ces 2 semaines de léger répit, rien ne m'attire, rien ne m'étonne, pas d'envie de quoi que ce soit. RIEN

 

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  • Je t'aime à la vie, à l'amour !
A Christian,
A tous et toutes,

Tous mes vœux et toutes mes pensées vous accompagnent !

Catherine
"Coeur"
(Tenir, toujours tenir !)
"Tenir, toujours tenir ! Tenir le cap ! Envers et contre tout ! Dans la continuité de ton Amour !"

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Cher Christian,

Il ne faut pas avoir de regrets : tu viens échanger avec nous, écrire, lorsque celà t'est possible.
Je suis heureuse d'avoir te des nouvelles, bien sûr, mais ne saurais t'en vouloir de ton silence.
Je ne fais qu'espérer que tu ailles le mieux possible ; que les  creux de vague se fassent de plus en plus rares.

Et puis, tu viens nous confirmer, à travers cette expérience que tu nous offres en partage, que nous pouvons croire à mieux-être qui nous parait parfois tellement inaccessible.
Sois en remercié, christian.

Je t'embrasse.


*Ephémère*

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