Il y a une autre chose dont je voudrais témoigner, même si c'est plus difficile.
Comme je l'ai souvent dit, j'ai toujours eu des cochons d'Inde
c'est mon animal préféré, et ces petites bêtes sont plus intelligentes qu'on le pense, et sont capables de donner beaucoup d'amour aussi, si elles en reçoivent
ces animaux m'ont permis de ne pas me sentir entièrement seule pendant mes deuils. Ces présences vivantes, pleines d'amour...on ne croirait pas, vu de l'extèrieur, mais ça apporte beaucoup. D'ailleurs, tous les animaux apportent beaucoup d'amour, et peuvent être d'une aide précieuse dans les moments difficiles. Ils sont souvent beaucoup plus sensibles, et même intuitifs, qu'on le croit, et peuvent comprendre beaucoup de choses, partager nos joies et nos peines, en ressentir eux-mêmes...on le dit, le plus souvent, de chiens ou de chats, mais je peux témoigner que ce peut être vrai pour d'autres espèces innatendues:
Le jour du dècès de Jean-Philippe, j'ai pus voire, le soir même, alors que je rentrais chez moi, que les trois cochons d'Inde que j'avais alors étaient tout tristes. Et ce n'est pas mon imagination: ils sont restés comme ça trois jours
et ce n'était pas comme les jours où Jean-Philippe devait s'absenter: dans ces moments-là, ils continuaient à vivre normalement, et quand il rentrait, ils l'acceuillaient en roucoulant
mais là, c'était différent: de toute evidence, ils avaient compris qu'il ne reviendrait pas au bout de quelques jours. Ils avaient vraiment des yeux trés tristes; ils ne couraient plus, ils ne jouaient plus; ils mangeaient, mais c'est tout. Ils marchaient lentement vers leur ècuelle, et puis ils repartaient dans un coin de la cage, où ils restaient en boule. D'instinct, ils savaient que Jean-Philippe était mort, et ils vivaient leur petit deuil, j'en suis absolument sûre. C'est extraordinaire, les animaux!
Le troisième jour, ils avaient l'air un peu mieux; je les ai pris les uns après les autres, je leur ai parlé à chacun, alors qu'ils levaient leurs petits yeux expressifs vers moi, je disais: "Hé oui, il n'est plus là, ton maître. Il t'aimait, tu sais. A moi aussi il me manque. Mais moi, je serai toujours là." C'était triste, mais curieusement ça me faisait du bien.
Ca n'a l'air de rien, mais la présence de ces petits êtres vivants a été un réconfort non négligeable pour moi; je m'accrochais à ces petites vies, des êtes vivants chez moi, c'était de la plus grande importance pour moi. Et de les entendre la nuit aussi, depuis mon lit.
Je ne me verrais pas-y compris à l'heure actuelle-vivre sans au moins un animal; je me suis habituée à vivre seule, j'ai trouvé mes repères, mais...j'aurai toujours besoin de vie dans le lieu où j'habite