Oui, la lecture, c'est comme tout le reste: chaque personne vivant, ou ayant vécu un deuil, doit avoir une approche plus ou moins différente. 

  Personnellement, j'ai toujours continué à lire durant mes deuils, ç'aurait été pire sinon; ce n'est pas que ça détournait mon attention, ou que ça me "changeaient les idées", comme diraient certains, c'est impossible, mais  me laisser absorber par un bon livre était une bouée de sauvetage, le temps de laisser, ne serait-ce qu'un petit peu, les terribles souvenirs en arrière-plan, le temps de respirer un peu...au fil des mois, j'ai fini par reprendre, de surcroit, un réél plaisir à ces lectures. Ca a pris, les deux fois, plus de temps pour que je puisse lire ou relire des livres qui parlent principalement d'amour, ou qui m'èvoquent trop directement des souvenirs liés à mes amours. Tout est arrivé en son temps, insensiblement, comme chaque progrès. Il en a été exactement de même pour les films.

  Je dois dire que ces temps-ci, quand je lis dans mon lit avant d'éteindre la lumière, je dors mieux qu'après avoir regardé la télé (j'ai tout de même hâte d'en avoir de nouveau l'usage!). Ca s'explique, je suppose    quoi qu'il en soit, ça me fait du bien d'avoir retrouvé un meilleur sommeil, j'espère que ça va durer.

  J'ai encore certaines choses liées à mes différents deuils,-que j'avais prévu d'écrire  depuis plusieurs années, c'est-à-dire bien avant que je revienne sur ce forum, et si je ne le faisais pas, j'aurais  le sentiment que ce n'est pas "complet" : tout doit être dit, , je l'ai toujours sus. Je le fais petit à petit, comme ça me vient, quand je sens que c'est le bon moment.

 

  Je m'imagine souvent dialoguer avec Jean-Louis ou Marie-France (parfois l'un après l'autre), me confier à eux comme je l'ai si souvent fait, et, en me basant sur mon vécu avec eux, je vois très bien ce qu'ils auraient pus me dire, concernant certaine évènements de ma vie, le bon comme le mauvais. Je me souviens des expressions de leurs visages, des intonations de leurs voix, et je pense ne pas souvent me tromper dans ce qu'effectivement, ils m'auraient conseillé, les encouragements qu'ils m'auraient prodigué...et que je me serais efforcé de suivre, parce-qu'ils étaient souvent bons pour moi, je le sais. Je regrette de ne pas avoir toujours suivi leurs conseils, du temps où ils me le s donnaient vraiment, ça m'aurait évité bien des déboirs  je m'en suis rendu compte après coup-notament quand ils me disaient de me méfier de telle ou telle personne. C'est une erreur que je ne referais plus. Ce qui est certain, c'est qu'indirectement, ils continuer de m'aider dans mon existence-peut-être pas toujours indirectement d'ailleurs, notre amitié était rèciproque 

  C'est le 13 aôut à 9H du matin que je dois me rendre au tribunal, pour témoigner, puisque cette personne qui m'a dépouillée, à un moment donné, a fait appel. Je dirai la vérité, pas besoin d'en rajouter, et pour cause  une copine à moi, à qui elle a aussi fait du tort, sera peut-être là pour me soutenir, mais quoiqu'il en soit, je pense que tout se passera bien  les quelques personnes vraiment bienveillantes que je fréquente m'encouragent  et je sais ce que mes amours et amis défunts m'auraient conseillé, et ce qu'eux auraient dit, fait...ça, je peux m'y conformer, ça me donne plus de force.

Tu peux à cette occasion dire en conclusion que si tu as commis l'erreur de les prendre pour des amis, il n'en est plus rien, que tu refuses dorénavant quelque contact que ce soit avec eux et que tu demandes qu'il en soit officiellement fait acte. Cela leur fixera les règles pour l'avenir.

Oui ce conseil est excellent.
En plus il est sain pour toi aussi.

Comme toi Stana et depuis le décès de mon père en 1979 je vis avec mes défunts, à envisager ce qu'ils diraient.
Au fil de mes très nombreux deuils de proches  j'ai aussi multiplié et cloisonné certains secteurs, attribué le plus souvent un secteur à un.e ou l'autre.
Et, je l'ai déjà raconté ici, quand Jean a été en fin de vie, puis décédé c'est ma meilleure amie, morte accidentellement en 2006, qui me manquait cruellement et aussi au début de mon veuvage ...
C'est curieux pour certains mais les psys m'ont tous rassurée sur la normalité de la chose.

A présent c'est comme un filtre en toile de fond que je questionne  Jean et ce qui c'est produit quelques fois c'est comme si je l'entendais intérieurement mais pour un avis différent de ce que j'imaginais et j'ai reçu cela comme un contact par delà le voile.

Parfois dans des moments délicats avec notre fille je lui exposait ce que je pensais que son père aurait dit puis je donnais mon avis et cela se fait aussi avec ma mère
C'est oui une manière de les honorer et de les faire vivre.

En ce qui me concerne j'ai été élevée dans une famille qui fonctionnait ainsi c'était donc spontané , naturel.

Nos témoignages, là, sur la lecture, mais c'est pareil pour le reste, peut montrer aux nouvelles personnes arrivant que ce qui convient à un est parfois opposé à ce qui convient à un .e autre et ainsi ouvrir à l'acceptation de ce qui parfois interpelle.
Je t'embrasse

  Merci beaucoup à toutes les deux pour vos paroles encouragantes et pleines de bon sens  ça fait du bien de se sentir comprise 

  Hé bien, surprise  : je suis arrivée au tribunal à 9 H prècises, je me suis présentée, et on m'a dit qu'en fait, l'audiance avait lieu à la cour d'appel de Nancy  plusieurs personnes m'avaient certifié que c'était au tribunal d'Epinal, mais il faut croire qu'elles se sont trompées  mais on m'a rassurée: cette personne a déjà été jugée, elle a finit par reconnaître tous les faits (son avocat a dû lui déconseiller de continuer à nier contre toute vraissemblance, ça ne faisait qu'aggraver son cas lol), elle était déjà en prison, les faits ayant été avèrés. Là, elle avait fait appel...je ne m'en fais pas trop: mon avocate, au courant d'absolument tout (il a même été reconnu que j'ètais sous emprise), m'avait dit que le dossier était solide. Elle me donnera des nouvelles.

  Merci pour tes conseils Mariemo  ne t'inquiète pas, j'ai déjà expliqué clairement tout ce qui s'est passé, tout est noir sur blanc, et si je dois un jour tout rèpèter (la vérité, rien de plus, rien de moins) ce ne sera pas un prioblème, je gagne un peu en assurance.

  Et merci à toi Qiguan. Oui, je me sens toujours soutenue par toi, notament concernant cette pénible situation qui dèpend maintenant des tribunaux. J'ai justement pensé à toi hier, peut-être que je percevais ton soutien bienveillant 

Stana c'est bien que les soucis avec cette personne se résolvent et que ton dossier soit béton et entre de bonnes mains !

Je t'embrasse

  Merci pour tes paroles encourageantes Qiguan    oui, je me sens plus en sécurité maintenant, et en même temps plus libre. Ca me réconforte que les torts de cette personnes aient été reconnus officiellement. J'attends juste des nouvelles...je ne m'en fais pas trop, ça m'étonnerait qu'elle soit dans la nature après tout ça!  une jeune femme de ma connaissance, à qui la même personne a aussi fait du tort est très contente elle aussi-elle ètait d'ailleurs prète à venir témoigner, elle était au tribunal ce jour-là, elle s'est trompée aussi mais l'intention y ètait. Elle m'encourage dans la vie de tous les jours.

  Si mes messages te font un peu de bien Mariemo, j'en suis heureuse. Nous sommes ici pour nous entraider, et il y a beaucoup de compréhension et de chaleur humaine sur ce forum, je l'ai tout de suite senti moi aussi, et ça ne s'est jamais démenti  je t'embrasse amicalement 

  La dernière fois que j'ai eu mon papa au téléphone, il avait l'air plutôt bien, pourvu que ça dure...il me reste toujours une angoisse à ce propos, mais j'essaie de ne pas trop y penser. Malheureusement, ces jours-ci je ne peux pas le joindre, ma ligne téléphonique est apparement en dérangement, ça doit dépendre de SFR, moi je n'y connais rien  par contre, ces derniers jours j'ai cavalé à droite et à gauche, pour repèrer une nouvelle télé; il faudrait aussi un nouveau décodeur je pense. Hier, j'ai vu une petite télé à 120 euros dans un centre commercial de ma ville, je cherche encore un peu, sinon celle-ci pourrait faire l'affaire. Je n'ai pas beaucoup de temps d'ailleurs, j'y retourne  je fais une petite pause très bienvenue dans cet endroit que j'aime 

  Oui, je profite de l'été et des moments agréables passés dans le parc de mon quartier  enfin, la plupart du temps  il y a quelques jours, il y avait encore un abruti dans le coin-et je n'exagère pas, tout le monde le dit que c'est un con. J'ètais très déprimée sur le moment, mais j'ai eu l'agréable surprise de voir plusieurs personnes prendre ma défense, y compris certaines pour lesquelles je n'avais guère de sympathie à un moment donné...ça m'a appris une chose importante, et je pense que ça fait partie de mon évolution personnelle: c'est de savoir distinguer les gens vraiment nuisibles d'autres avec qui nous n'avons peu d'affinités, mais qui ne sont pas mauvaises pour autant. L'une de mes devises, quand je sors de chez moi, c'est: "N'oublie pas qui sont tes vrais ennemis." Cet homme et quelques autres du quartier le sont, et les personnes qui valent mieux qu'eux le savent, et me conseillent utilement. Je sais qu'il y aura toujours des hauts et des bas, mais je fais de mon mieux pour me concentrer sur le positif. Il y a tout de même des braves gens dans ce quartier, dont certains sont même adorables.

  Bref...voilà, après ces moments plus difficiles, ça va de nouveau ces jours-ci.  J'aurai encore des choses à dire prochainement, concernant mes deuils, des choses que je ressens le besoin d'extrioriser, comme ça m'a si bien réussi depuis que je suis revenue sur ce forum  j'espère que Pierre et Jean-Philippe, toujours présents dans mon coeur, sont contents de moi 

  Je pense bien fort à vous deux 

  Merci Qiguan  je l'espère, oui, qu'ils sont fiers de moi, j'essaie de tout mon coeur de m'en montrer aussi digne que possible 

  Oui, il arrive que nous soyons agréablement surpris par certaines personnes, comme quoi on peux se tromper dans un sens comme dans l'autre, et quand c'est dans le bon, c'est un joli cadeau que nous fait la vie, et ça donne une leçon de plus: s'il convient de rester prudent, on ne doit pas non plus fermer la porte  il faut attendre que la personne ai fait ses preuves, en bien...ou en mal d'ailleurs. Il ne faut pas se fier aux apparences, et si ça marche d'un côté, ça marche de l'autre.

  On n'a jamais fini d'apprendre...nous trouvons tous les deuils injustes, et ils le sont, parce-que, par cet ordre des choses que nous ne comprenons pas, nous connaissons les pires souffrances, mais il y a une chose dont je suis sûre: si nous sommes restés dans ce monde alors qu'eux n'y sont plus, c'est que nous avions encore une ou plusieurs choses à connaître, et à apprendre. Il y a des périodes où j'ai eu l'impression de stagner, mais parfois on apprend sans en avoir l'air, et on s'en souvient après coup; à d'autres périodes, il m'a semblé en apprendre tiens, j'avais ècrit "attendre", lapsus  ) un peu plus tous les jours. C'est tout un cheminement, et il n'est pas toujours au même rythme. Il m'est arrivé de me demander: "Pourquoi est-ce-que Pierre et Jean-Philippe sont partis avant moi?  Qu'est-ce-qu'ils ont fait que moi je n'ai pas fait? Qu'est-ce-qu'ils avaient connu, appris à quoi je n'ai pas encore eu accès?..." Je ne sais pas si c'est dans ces termes; chacun a son propre cheminement, ses proches expèriences à vivre, ses propres apprentissages je suppose...ça fait partie des pensées qui me viennent et que je souhaite mettre noir sur blanc.

  Aujourd'hui, c'est une belle journée ensoleillée, le ciel bien bleu, sans chaleur excessive...j'en profite au maximum, en attendant cet après-midi. Aux environs de 14H30, j'ai en effet une démarche administrative très désagréable; j'essaie de ne pas y penser, de profiter de l'instant, c'est toujours ça de pris. Je dis toujours au jour le jour, mais c'est avant tout instant après instant. Je pense que c'est la meilleure chose à faire.

  Il y a une chose que je comptais dire aussi à propos de mes deuils: après le décès de Pierre, il ètait extrêmement important pour moi de me rendre sur sa tombe plusieurs fois par semaine. J'avais beau avoir la conviction-je l'ai toujours-que c'est l'âme qui importe, pas le corps, c'était un besoin contre lequel je ne pouvais pas lutter. Pour quoi faire, d'ailleurs? Quand c'est important pour la personne qui reste,  et que ça ne lui nuit pas, ni à personne, où est le mal? Ca n'en fait pas une personne matérialiste. Et si je l'ètais, matérialiste, aller sur une tombe m'évoquerais plutôt des images atroces que je prèfèrerais fuir. 

  Les premières fois, je n'en revenais pas d'être là, dans un cimetière, à venir honorer la mémoire de mon conjoint. J'avais vu d'autres personnes le faire toute ma vie, mais à vrai dire, je me sentais peu concernée. Je ne voulais pas penser qu'une telle chose pouvait m'arriver. On le sais bien, que c'est toujours possible, mais on ne veut pas y penser, pas y croire....jusqu'à ce que ça arrive. Et de me retrouver dans ce cimetière, apportant des fleurs sur la tombe de mon bien-aimé, me recueillant devant l'emplacement où est sa dépouille me plongeais-en plus de la souffrance-dans un état de sidératiopn, à tout egars, , je me disais: "Mais, c'est pas possible..." Et quand je voyais d'autres personnes venant orner ezt honorer les tombes d'êtres chers, je me disais que ça y était, que j'ètais "des leurs", et ça me semblait surréaliste. "Ca m'est arrivé à moi..." Je comprenais maintenant ces personnes, j'ètais "l'une des leurs" peut-on dire  j'apprenais, lentement.

  Peu à peu, insensiblement, j'ai accepté, et ces visites au cimetières m'ont apporté plus de douceur que de douleur. Je m'adressais bien à son âme, mais j'avais toujours besoin d'être proche de son corps. Je lui disais-je lui dis toujours d'ailleurs: "Je sais que ce n'est plus ton corps qui importe, Pierre, mais il a fait partie de toi à un moment donné, et c'est pour ça que je te rend hommage ici." Les images macabres me traversaient, malgrès tout, parfois, mais j'ai appris à les juguler pour garder l'essentiel:: son êtres véritable, non ce qu iest six pieds sous terre 

  Si j'avais vécu dans le quartier où est le cimetière Saint-Michel à ce moment-là, j'y aurais, sans aucun doute, passé du temps tous les jours. Seulement-et c'est là où je voulais en venir, ça fait partie de mon témoignage-j'aurais sûrement culpabilisé quand, au fil des années, j'aurais moins ressentis le besoin d'y être. Non que mes sentiments envers Pierre aient diminué-ce ne sera jamais le cas  -mais ce besoin d'être proche physiquement de sa dépouille se serait atténuée, pour garder le plus important dans mon coeur. Et sur le moment, je n'aurais pas compris cette èvolution  ?? alors qu'étabnt alors plus loin, la transition a été plus douce, plus naturelle. Quelques visites par mois, toujours trés émouvantes, me suffisent à présent.

  Je n'irai pas jusqu'à dire qu'habiter ce quartier au plus fort du deuil aurait retardé mon évolution, ce n'est pas ce que je pense, mais constater que ce besoin d'être quotidiennement (c'était alors mon rêve) à ce cimetière diminuait m'aurait fait culpabiliser, je crois, et ça n'aurait rien apporté de positif. Tout devait se passer ainsi.

  Quand j'ai dû déménager-un an après la mort de Jean-Philippe, j'y reviendrai-et m'installer justement dans ce quartier, une partie de moi s'est dite: "Pourquoi pas plus tôt? Après la mort de Pierre? C'est ce que j'aurais voulu alors!..." Et je ne pouvais pas revenir en arrière, ça n'aurait pas été aussi spontanément qu'à ce moment-là. D'autant plus que je vivais un autre deuil, et avais, depuis un bon bout de temps, trouvé la paix vis-à-vis du deuil de Pierre. Cela dit, me rendre sur sa tombe quand je le veux-c'est vraiment tout près de mon domicile, est un privilège pour moi, et j'honore sa mémoire, de cette manière, avec tendresse et douceur. Il n'est pas rare que j'y ressente sa présence 

  A présent, quand je croise d'autres gens apportant des fleurs, se recueillant devant les tombes, je me sens toujours "des leurs" , mais sans cette souffrances des premiers temps. Maintenant, je me sens solidaire, tout en ètant en paix. Je comprends ces personnes, je sais ce qu'elles vivent ou ont vécu, et, jusqu'à un certain point, ce qu'elle ressentent. Il m'arrive d'èchanger un salut, un petit sourire discret, un hochement de tête avec eux, et je sais que nous nous comprenons un minimum, sans nous connaître. Perdre des êtres chers et leur rendre hommage, c'est hélas universel. Maintenant, j'accepte ma place, ma contribution lorsque je suis là-bas, et ces instants sont devenus privilègiés.

  Aurais-je eu plus de mal à surmonter le pire du deuil si j'avais pus aller quotidiennement au cimetière?...Je ne pense pas, non. Mais la transition s'est faite plus en douceur quand j'en ai eu moins besoin. Ca dépend des personnes, je suppose. Chacun doit vivre les choses à sa manière.