Tout ça pour dire: oui, les réactions peuvent être dècalées, mais quand c'est le cas, il ne faut pas culpabiliser: notre cerveau réagit-ou se protège-comme il peux, et ça n'a rien à voire avec l'intensité de la souffrance. Je pense cependant qu'il est plus bénéfique de laisser couler nos larmes, quand nous le pouvons. J'ai pensé que mon témoignage pourrait peut-être être utile à d'autres personnes
J'ai toujours dis que quoi qu'il arrive, nous n'oublions jamais nos aimés, quand l'amour partagé est suffisament fort-ce qui est d'ailleurs mon cas
j'ajouterai que même si je le voulais-ce qui n'est évidement pas le cas-je ne pourrais tout simplement pas. Les beaux souvenirs partagés, les belles personnes qu'ils ont été, l'amour, sont comme incrustés en moi, ils font partie de moi. Même quand je ne pense pas à eux, ils sont toujours là, quelque part, en arrière-plan, je sens qu'ils font toujours partie de moi
Et puis, il y a toutes les habitudes dont j'ai pour ainsi dire hérité d'eux. Une tournure de phrase, une expression, une intonation de voix à certains mots, etc...Une attitude, une façon d'allumer ma cigarette, de plisser les lèvres, ce genre de choses; ça peut être les habitudes du quotidien le plus routinier
je ne le fais pas exprès, ces ressemblances me sont venues naturellement, et elles font, depuis des années maintenant, partie de ma nature, de moi donc
d'autant plus que je porte régulièrement, et hommage conscient en plus du naturel, des vêtements qu'ils ont porté ou qu'ils m'avaient offert, et que j'ai gardé certains éléments de leur style vestimentaire.
Toutes ces petits habitudes sont devenues aussi douces et bienfaisantes que leur souvenir et notre amour toujours présents dans mon coeur. De même que quand je regarde un film, ècoute une chanson, ou autre, qui me font penser à eux, et que je commente parfois à voix haute, à l'un ou à l'autre selon je que je regarde ou ècoute, en imaginant ce qu'auraient été leurs réactions. Je les connaissais si bien!
de même quand je commente l'actualité, par exemple. J'imagine les conversations que nous aurions pus avoir...la nostalgie est inévitable, mais elle se fait plus douce avec le temps. Il y a des moments plus compliqués, par exemple durant certaines dates-clés, mais je sais que je dois accepter, acceuillir chaque émotion.
Et ces petites habitudes et tout ce que j'ai cité plus haut ne disparait pas quand on se reconstruit, je peux en témoigner pour avoir eu plusieurs expèriences de reconstruction en 9 ans. C'est comme ça que ça doit être
J'espère que la prochaine date de ce genre, c'est-à-dire le 3 novembre, date du décès de Jean-Philippe, se passera mieux que ce 2 mai, que personne ne viendra interfèrer et que je serai dans un état d'esprit plutôt paisible. L a Toussaint, où je leur rendrai hommage à tous deux et, juste après, encore à Jean-Philippe. C'est ironique, les dates, parfois...enfin, des gens meurent tous les jours, alors il faut bien que ça arrive aussi aux alentours de la Toussaint.
Petite phrase dont on se passerait bien: "C'est pratique, comme ça tu fais les deux en même temps." C'est pratique
et cette tournure de phrase, en plus
mais bon, je commence à m'habituer à l'idée qu'il y aura toujours des cons pour dire des petites phrases déplacées, et qu'il faut bien faire avec puis ne plus y penser.