Qiguan,
Je compatis Qiguan à la douleur de la perte récente de ta maman. C'est vrai qu'un deuil en ravive un autre, mais je dirais même plus, les deuils se multiplient ou plutôt ils se rejoignent et forment comme une spirale de plus en plus puissante, un cyclone.
Tu vois si je pleure Hervé, mon mari qui a été à mes côtés pendant 32 ans, cela réveille en moi, le suicide de mon 1er mari alors que j'avais 27 ans et deux tout petits enfants.
Et je crois que si je ressens ce vide abyssal aujourd'hui, c'est que je suis dans l'oeil du cyclone qui a continué ses ravages toutes ces années.
Hervé était si fiable, si doux, si réfléchi et si attentionné, qu'il était mon havre de paix, l'homme avec lequel je n'avais jamais été en insécurité, qui ne m'avait jamais trahi...
Et maintenant, je suis en insécurité. Je suis vide de sens. Mes cauchemars la nuit me le font chercher dans des ascenseurs, des couloirs, des parkings, des places, encore et encore. Je suis perdue sans lui.
Mais le suicide de mon premier mari m'avait tant culpabilisée, m'avait tant fragilisée que la douce présence d'Hervé a suffit pendant 32 ans à me rassurer. Et maintenant, rien, je me retrouve des millions de fois plus seule.
Je ne sais pas si je transcris bien ce que je ressens mais je sais simplement que c'est insupportable et angoissant.
Je vous embrasse