Bonsoir à toutes
Je suis toujours étonnée de la capacité que j'ai à passer du rire (ou de rien) aux larmes. Elles arrivent d'un coup et peuvent me submerger pendant quelques minutes, m'épuiser et puis plus rien, qu'une grande fatigue et un grand rien, pire qu'un vide.
J'ai vu ce soir un spectacle où j'ai ri de bon coeur (oui oui, j'arrive à être parfois entièrement présente à ce que je fais, je vois ou je vis ; ça fait du bien quand ça arrive, ça prouve que j'avance !), et en rentrant je me précipite sur le forum pour être avec vous car ça me fait du bien, et là, patatras, le chagrin sort de son trou.
Nous vivons tellement les mêmes émotions, les mêmes sensations. Je suis depuis un an uniquement dans l'émotion et dans le présent, au jour le jour moi aussi, voire à l'heure l'heure, la minute... Par contre je sens quelque chose qui change : mes émotions provenaient surtout du plus profond de moi, sans passer par la tête, et maintenant, j'ai l'impression que ma tête commence à refonctionner un peu mieux, donc le fait de penser à l'absence de Michel peut m'amener de la tristesse.
Sur les aspects légaux, c'est tellement vrai ce que tu dis : ça formalise la non-existence de cet homme que nous avons tant aimé. J'ai un problème qui commence à me peser fortement avec ça : j'ai prévenu tous les organismes que je devais prévenir en envoyant l'acte de décès et je continue à recevoir ses avis d'imposition que je retourne à chaque fois avec cette foutue mention "décédé" que je dois cocher à chaque fois. Nous n'avons jamais formalisé notre vie commune, donc nos 2 noms ont toujours figurés partout (sonnettes, boîte aux lettres, factures EDF, GDF...) et je ne souhaite pas enlever son nom : il fait partie de mon identité maintenant et c'est peut-être aussi pour moi une manière de refuser son absence définitive. Pourtant, ça résoudrait peut-être mon problème ?
Bonne nuit à toutes
Blandine