Bonjour Claudel,

Peut-être vais-je être maladroite ou dire une bêtise, car je ne vis cette nouvelle vie que depuis 2 mois et je ne suis pas encore passée par de nombreuses étapes. Mais dans ces moments de douleur intense, penser aux quelques moments ou l'on trouve un peu de plaisir de la vie ne peut-il pas aider ? J'ai bien cette sensation que tous les moments de maigre plaisir sont certainement mille fois moins intense qu'avant, car entachés par cette tristesse. Mais peut-être est-ce malgré tout une sorte de bouée ?
Parfois j'essaie de me dire que chaque moment passé me rapproche de lui, au lieu de penser qu'il m'en éloigne. Et bien que cela soit terriblement paradoxal, cela donne envie de vivre plus vite. Même si cela ne donne pas de bonheur particulier...
Je vous souhaite beaucoup de courage, en espérant que la nuit aura un peu apaisé votre douleur, et que cette journée se passera un peu plus sereinement qu'hier.
Amitiés,
Ariel

Bonsoir à vous toutes,

Je suis en larmes après avoir lu ces quelques échanges du jour. J'ai exactement la même sensation de ce fond de tristesse permanent mais je n'ai pas encore connu de période de moments très agréables depuis le décès de Michel. Ma douleur est moins intense en permanence, mais l'intensité revient ponctuellement (comme là par exemple). Tout ce que je fais maintenant est fait sans bonheur. Avant ce décès ma "couleur" de fond était le bonheur, maintenant ma "couleur" de fond est la tristesse. J'ai l'impression de vivre de 2 manières différentes : je suis présente maintenant à 100% dans ma vie professionnelle mais dans ma vie personnelle, je ne suis pas vraiment présente ; c'est une sensation bizarre et parfois moi aussi j'en ai marre de traîner ce mal-être tout le temps et de ne pas en voir le bout. J'ai l'impression de perdre mon temps dans cette vie morne qui n'a plus aucun goût et pourtant j'étais joyeuse, enthousiaste et positive ! Comment retrouver ça ? Comme toi Claudel, vivre me demande un effort ; depuis quelques semaines, je constate que contacter les ami(e)s qui me téléphonent et à qui je ne réponds pas est un effort, c'est un comble quand même !
Je ne vais pas vous remonter le moral alors j'arrête, mais avant, je nous souhaite courage et persévérance, la route est longue et semée d'embûche mais le mieux-être est au bout paraît-il...
Blandine

Bonjour à vous qui écrivez sur ce forum,
Il ya a longtemps que je n'ai pas écrit mais j'y lis tous les messages tous les jours.  Je traverse une période où je n'ai pas le goût de faire l'effort d'écrire.  Cependant, je me retrouve dans tout ce que vous écrivez ; c'est comme si je n'avais pas besoin de l'écrire, je me laisse porter. 
Je sais bien que mon amour est parti pour toujours, mais ça me semble impensable de ne plus jamais le revoir.  Il me manque terriblement.  Aux yeux des autres, je vais bien.  C'est vrai aussi, je vais beaucoup mieux.  Mais je crois qu'il y a une douleur qui ne partira jamais.    Elle est moins intense mais elle est tout de même là et m'enpêche d'être heureuse. En plus, il faut s'insérer dans la vie et dans la société comme personne seule et je trouve vraiment cela difficile et je n'en ai pas le goût.  Je dois continuellement faire des efforts pour ne pas m'isoler.  Je ne sais plus où va ma vie, je ne sais plus qu'en faire.  Je n'ai plus d'enthousiasme.  Pourtant les jours passent, je vaque à mes occupations. 
Je m'habitue aussi à vivre seule, je prends toute la place dans la maison et je n'ai pas le goût de la partager, en tout cas, pas pour le moment. Mais comme elle est vide  et terne cette maison!
Ce n'est qu'en regardant derrière que je peux constater le chemin parcouru depuis plus de deux ans.  Oui, j'ai avancé, je connais des moments plus agréables mais la tristesse n'est jamais très loin.
Salutations à chacune et bon courage sur le chemin du deuil,
Claudel

Bonsoir.

Je viens à mon tour de traverser le cap des deux ans.
Comme certaines des mes amies, amies de deuil, amies nouvelles, mais amies vraies. Celles rencontrées après le départ de mon aimé.

Deux ans ! Comme vous tous et toutes, je me demande tous les jours comment j'ai pu "vivre" ces 2 fois 365 jours !
Combien il m'en reste encore ? J'essaie de ne pas trouver de reponse à cette question.

L'important est que mon amour est toujours et encore avec moi.
Parti à 59 ans, l'âge que je viens moi aussi de connaître.
La différence, si dieu ou mon destin le permet, c'est que moi, je changerais de dizaine l'an prochain !

En attendant, il me faut continuer... pour lui... et maintenant je commence à dire, et à penser... pour moi.

Aujourd'hui, j'ai pris du "plaisir" à travailler dans le jardin, son jardin.
Je veux qu'il soit fier de son jardin.
Même si cela me demande du temps et beaucoup de douleurs compte tenu de soucis de dos et reste.

L'an dernier, j'ai tenté quelques essais d'entretien, sans grand succès, par faute de larmes et de fatigue intense.
Cette année, il semble que j'ai envie, j'ai plaisir de faire.
Sans larmes.
Avec tendresse.
N'est-ce pas mettre mes pas dans les siens ?

N'est-ce pas cela, "avancer" ? Avancer tout simplement dans la continuité de son amour !

Énergie à vous.

Je ne sais pas si j'ai de l'énergie. Juste des moments où la vie reprend ses droits.
Et la société nous oblige aussi à faire face aux obligations quotidiennes, actes de la vie et paperasse.
Il faut bien continuer.
Même à notre corps défendant !

Je constate juste que la douleur peut prendre d'autres manifestations, parfois débordantes de sanglots et parfois empreintes de tendresse.

Mais toujours d'amour !

Je constate juste que la douleur peut prendre d'autres manifestations, parfois débordantes de sanglots et parfois empreintes de tendresse.

Mais toujours d'amour !

oui coeur exactement