récemment je disais à des ami(e)s de deuil, à la psy que j'ai l'impression d'arriver à l'étape :
équinoxe douleur-douceur
croisée de la douceur douce amère
Équinoxe car il me semble que la proportion de temps de souffrance dans mes journées et insomnies représente plus ou moins la moitié du temps
quel chemin en quasi 39 mois ...
Et je crois m'être habituée à la douleur, sa violence ne me fait plus peur depuis longtemps, je l'accepte; elle ne m'a tuée quand elle me paniquait, que je la connaissais pas, que je la redoutais, là elle est une vieille connaissance.
Cette souffrance ne me met plus à la merci des émotions entrainant vers la folie, donnant le besoin d'hurler
est cela la résignation face à elle ?, peut être.
Est ce elle qui a fondue et colore d'amertume toute douceur ?
Il n'y a encore jamais paix, quiétude, sérénité dans les douceurs vécues, elles contiennent toujours une coloration de désespérance par le manque de Lui.
Je dis manque de lui en reprenant la partie du message
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/depuis-le-23-avril-2014/msg87338/#msg87338quant à l'insubstituable à gérer
Je cherche toujours qui est
je dans ce que je suis, deviens car liée à mon passé
à ce jour rien dans mon présent ne permet une construction autre que ce qui est peu ou prou lié au passé.
A nouveau j'ai la force d'aller de l'avant dans les projets professionnels
j'ai la force et l'envie d'activités culturelles diverses et de randonnées en partage, les très nombreux échanges dont je bénéficient me réconfortent humainement, je reviens vers le monde ..., mais en même temps j'y vis le manque de l'insubstituable ! C'est la blessure qui ne peut pas s'effacer semble t'il avec laquelle on vit jusqu'au bout quoi qu'il se passe.
Je réalise le trésor que j'ai eu que tant attendent et n'auront jamais ...
mais à présent le manque de ce "morceau de Roi" que j'ai eu reste douleur ...
Vivre avec le deuil, malgré le deuil devient possible mais n'est pas sans la douleur
Comme bien d'autres qui communiquent via Mp j'hésite souvent à 38 mois presque 39 de deuil à écrire, dire mon vécu
par peur de plomber les nouveaux
par crainte d'affoler
mais je sais aussi que ça peut aider certain(e)s en témoignent.
A t'on les ancien(ne)s légitimité à écrire notre douleur encore ici ?
Les répercussions des partages inquiètent et pourtant le besoin, du moins pour certain(e)s, d'écrire, et d'être lu(e)s existent
"Rester sincère sans effrayer" (
amie tu te reconnaitras) ...
Exprimer les sensations des vécus fait il partie de la cicatrisation oui semble t'il
faudrait il ignorer, repousser ces sensations pour mieux cicatriser ?
Pour certain(e)s il faut quelques mois pour d'autres cela se multiplie et dure ...
bien des questions encore ce soir
affectueusement