Bonsoir à tous,

Comment allez-vous?
Question détournée sans doute pour vous parler de moi...qui ne vais pas...ni très fort, ni très loin. Je suis dans un état second, le derrière entre deux chaises, pressée d'avancer dans le temps et immuablement figée dans un passé qui me titille de plus en plus douloureusement.
J'ai parcouru des routes que nous traversions à deux, je les ai trouvées sans issue. Je me suis pris un mur, celui de mon histoire, de notre histoire, et je suis meurtrie, jusqu'à la moelle.
Je ne vais pas plomber la soirée, mais je relis le post de Marico et mon angoisse est encore plus abyssale... 5 années pour parvenir à un semblant d'équilibre, vivre seule, pleurer encore et encore. Non, je renonce avant.
Je suis sans Histoire et je ne me reconnais pas...
Merci,
Bizatous,
caroline

Bonsoir Caroline,
Oh oui, on touche bien souvent le fond hélas et quand on croit sortir un tout petit peu la tête de dessous l'eau, il nous tombe dessus autre chose... Parfois un rien suffit à destabiliser le fragile équilibre que nous sommes parvenus à atteindre, parfois, plus grave, ce sont des mots, de la méchanceté gratuite...
Je t'envoie mes plus douces pensées ainsi qu'à vous tous.

Chère lauren,

Voilà un message courageux. Tu oses écrire ton ras le bol de la souffrance de la remémoration, de la douleur du ressassement des moments de bonheur, pervertis en souffrance inouïe par le deuil... C'est ce que je voulais dire quand je parlais des cinq années évoqées très justement par Marico...Devons-nous condamner notre avenir? Devons-nous nous résigner à souffrir et souffrir encore, comme une double peine infinie? NON. Je ne le crois pas, et le Dr Fauré ne sera pas mon gourou. Je conçois parfaitement que le travail de deuil doit respecter des étapes, que nul n'échappe à une sorte de règle commune, mais je ne me résous pas à considérer ce code civil de la souffrance...
J'ai envie d'aimer et d'être aimée, j'ai envie d'une histoire heureuse pour mes enfants, bref, j'ai envie de vivre et là... heure après heure, je m'enferme dans un processus qui me détruit plus qu'il ne me reconstruit.
J'ai lu les témoignages des "anciens" qui jettent un oeil sur notre évolution récente et nous rappellent que nul n'évite ces étapes. OK, j'écoute, je lis, je respecte. Mais par dessus tout, je veux récupérer ma liberté que la mort m'a volée il y a 3 mois et demi.
Je vouzembrasse
Caro

Ce n'est ni un peut ni un doit, c'est venu tout seul. J'en ai eu marre de ressasser, dans quel but? C'est peut être ce que le gourou appelle la phase de déstructuration, alors je vais déstructurer à fond parce que j'en ai plein le dos de pleurer sur, sur quoi d'ailleurs?

Je viens d'apprendre que mon fils aîné, qui a erré pendant 8 ans sans boulot, et qui semblait depuis 4 ans avoir trouvé du boulot et une certaine stabilité, me ment depuis 4 ans. Il ne bosse pas, il vit d'aides, alors qu'il me raconte par le menu depuis 4 ans que c'est dur le boulot, qu'il se lève tous les jours à 5h, et je vous passe le reste. Il a peur du jugement familial, de son père qui est un homme brillant. Je l'ai pris en pleine face, d'autant plus que ce n'est pas lui qui m'a mise au courant.
Pour couronner le tout, mon père que j'adore est en train de s'en aller doucement. Il ne veut plus s'alimenter, plus se lever. L'homme digne qu'il était est devenu un enfant qui dit non d'un ton rageur à tout.

Voilà, je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça. J'en ai gros. L'homme qui m'a offert un amour "passionnel", comme il l'a dit à la psy du service de cancero, n'est plus là. Mon fils m'a menée en bateau et n'est pas près de sortir de la m.., s'il en sort, mon père s'en va. Alors ça va comme ça, j'ai envie de rire, de danser, d'écouter de la bonne musique, de boire du bon vin, de débloquer avec mes copines autant que je le pourrai.

Non non je vous jure, je porte pas la poisse. Les emm.. ne m'auront pas. Il vaut mieux que je voie la vie comme une grosse farce. Sinon..

Bises à tous. Lauren

Hello Lauren, je crois bien que c'est toi qui as raison !

Et, surtout ne me prenez pas pour exemple ! Je n'en suis absolument pas un et je ne voudrais pas que mes témoignages vous découragent sur le chemin d'un mieux être... je préfèrerais ne plus parler sur le site...

Si au bout de 5 ans, je m'en sors à peine c'est parce que c'est MOI. Juste M.O.I !

Une de mes amies dont le mari est mort la veille du mien, a trouvé un nouveau compagnon au bout de 6 mois de veuvage. Elle s'est remariée et a eu un petit garçon !...

A chacune son chemin et sa manière de réagir !

Je suis un peu longue à la détente pour rencontrer quelqu'un, je l'avoue, mais je suis aussi lucide... J'ai constaté que les cinquantenaire comme moi, préfèrent draguer une nénette plus jeune, plutôt qu'un femme de leur âge... Que les soixantenaires aussi, quand ils ne sont pas bedonnants et peu séduisants !

Et surtout que ni les uns ni les autres ne veulent d'une veuve cinquantenaire avec 2 enfants jeunes !!!! Je les comprends, les leurs sont déjà partis, et ils savent ce que veut dire "galère" et "adolescence" !... Lol ! (Je ne leur en veux pas....)

Donc, j'aurais bien tenté ma chance, moi aussi, mais ce n'est pas si facile !

Oui, bien sûr, même au bout de 5 ans, il y a des moments de tristesse, des coups de blues parce qu'on affronte tous les jours les mauvaises et moins bonnes choses. Mais il y a aussi du bon, de nouvelles rencontres, des moments de joie, des projets, des amis qui reviennent parce qu'on est plus ouvert et qu'on retrouve le goût de faire des choses...

Hier, j'ai croisé une dame, veuve depuis 16 ans, qui m'a dit que la plaie restait fragile. Et pourtant, elle ne vit pas seule, voyage et semble plutôt heureuse...

Certes, il ne faut pas se leurrer, on reste veuf/veuve pour la vie. Mais cette vie qui est chevillée en nous reprend du poil de la bête et nous apporte les ressources nécessaires pour notre reconstruction. C'est un fait. On va bien avec des hauts et des bas...

Ne vous découragez pas. Prenez soin de vous, à votre rythme et d'une manière qui VOUS convient. Ce qui est bon pour chacun de vous, ne l'est pas forcément pour les autres. C'est vous seuls qui comptez et quoi que vous fassiez, l'expérience d'autrui ne peut pas vous servir d'exemple. Juste vous rassurer un peu sur votre propre parcours. C'est tout...

Je vous embrasse.
M.

OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!
Jardin et maison de charme dans le Lot.
Je vous invite.
Parole tenue.

Une fois le nombre fixé, je réquisitionne la maison-gîte d'un copain!... Et dès mars, ici, il fait très beau!
Eh... mine de rien... on est dans les projets là!... Merci Lauren!
Fixons une date.

Caroline,

Fixe la date que tu veux à partir de début mars, je suis.

  L